Les Bourses européennes ont toutes terminé en recul, avant-hier, accusant mal le coup de l'annonce d'un ralentissement économique en Chine ajouté aux craintes d'un retour de l'Union européenne en récession au premier trimestre. Depuis le début de la semaine, la tendance est aux prises de bénéfices dans un climat plus incertain sur la situation économique mondiale. L'activité manufacturière en Chine, premier contributeur à la croissance mondiale, a chuté à son plus bas niveau en quatre mois. Une nouvelle qui a pénalisé dès les premiers échanges les secteurs des matières premières et de l'industrie. Les marchés ont creusé leurs pertes après une nouvelle décevante en zone euro où l'activité du secteur privé s'est également contractée en mars, faisant craindre un retour en récession pour les pays de l'Union monétaire au premier trimestre. Les statistiques plus encourageantes publiées outre-Atlantique n'ont pas permis de redresser la tendance. L'indice Eurostoxx a reculé de 1,46% A Paris, le CAC 40 a nettement reculé, cédant 1,56%, pour terminer sous les 3 500 points à 3472,46 points. Du côté des valeurs, le secteur cyclique, le plus dépendant de la conjoncture, a été pénalisé par la dégradation de la conjoncture en Europe et en Chine. Faurecia a enregistré le plus fort recul du SBF 120, cédant 5,21% à 20,56 euros. ArcelorMittal a perdu 4,27% à 14,78 euros et Schneider Electric 3,75% à 49,39 euros. Les valeurs pétrolières ont aussi beaucoup souffert, Bourbon se repliant de 4,98% à 22,02 euros et CGG Veritas de 4,05% à 21,68 euros. Iliad (Free) a lui terminé en tête du SBF 120 (+4,14% à 106,85 euros). Son concurrent Bouygues a cédé 1,54% à 23,28 euros. Hermès a pris 2,27% à 249,80 euros. A Londres, l'indice FTSE-100 a cédé 46,30 points, soit 0,79% par rapport à la veille, à 5 845,65 points. Fresnillo a ainsi perdu 6,68% à 1.621 pence, Vedanta 4,81% à 1 287 pence et Antofagasta 4,28% à 1 141 pence. Spécialiste de l'extraction d'or, le groupe Randgold a dégringolé de 12,59% à 5 765 pence. Du côté des hausses, le groupe de magasins de bricolage Kingfisher a gagné 2,47% à 307,40 pence. A Francfort, l'indice Dax des trente valeurs vedette, s'est replié de 1,27% à 6 981,26 points. Le MDax des valeurs moyennes a reculé de 0,54% à 10 573,05 points. Les valeurs financières ont été particulièrement sous pression. Commerzbank a terminé à l'avant-dernière marche du Dax (-3,09% à 1,88 euro). Deutsche Bank a perdu 1,80% à 38 euros. Mais c'est le groupe industriel ThyssenKrupp qui a essuyé le plus fort recul (-3,14% à 19,26 euros). Adidas terminé en tête du Dax avec +0,43% à 57,89 euros. Sur le MDax, le spécialiste de la fibre de carbone SGL Carbon a pris 7,76% à 36,24 euros. L'indice SMI des 20 valeurs vedettes de la Bourse suisse a reculé de 0,64% à 6 249,56 points. Le leader mondial du forage pétrolier en haute mer Transocean a subi la plus importante baisse de la séance sur un repli de 2,87% à 50,80 francs suisses, suivi du spécialiste du luxe Richemont qui a perdu 2,51% à 56,40 francs suisses. Le numéro un mondial de l'agrochimie Syngenta a fini sur une progression de 0,43% à 300,20 francs suisses, devant le laboratoire Novartis qui a pris 0,10% à 50,50 francs suisses. A Bruxelles, l'indice Bel-20 a perdu 0,95% à 2323,27 points. Seules, deux des principales valeurs ont terminé la séance en hausse: le laboratoire pharmaceutique UCB, qui a progressé de 1,05% à 34,70 euros, et le métallurgiste Umicore (+0,25% à 39,67 euros). L'assureur Ageas a enregistré la baisse la plus importante, reculant de 4,28% à 1,65 euro. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a fléchi de 1,62% à 8353,6 points. La quasi-totalité des valeurs ont fini dans le rouge. Santander, première banque en zone euro par la capitalisation, a perdu 2,21% à 6,094 euros, BBVA, le numéro deux espagnol, a reculé de 2,65% à 6,313 euros tandis que CaixaBank a décliné de 2,13% à 3,174 euros. Plus forte baisse de l'indice, le groupe de BTP Sacyr Vallehermoso a perdu 5,38% à 2,57 euros et le géant pétrolier Repsol -2,39% à 19,62 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a fini sur un repli de 1,70% à 16 451 points. Les valeurs financières ont continué comme la veille à perdre du terrain, entraînant tout l'indice dans leur sillage. Banco Popolare a plongé de 4,66% à 1,57 euro, l'assureur Mediolanum a chuté de 4,44% à 3,52 euros, Banca Popolare Emilia Romagna a lâché 4,28% à 5,81 euros, Banca Popolare Milano 3,90% à 0,47 euro et Banca MPS 3,38% à 0,36 euro. De même, le holding de la famille Agnelli Exor et le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica ont continué de reculer perdant respectivement 4,28% à 18,8 euros et 3,93% à 3,51 euros. L'indice AEX d'Amsterdam a cédé 1,17% à 326,92 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le groupe de métallurgie et de sidérurgie Arcelor Mittal, en recul de 4,27% à 14,78 euros, et par la compagnie aérienne franco-néerlandaise Air France-KLM, en baisse de 4,08% à 4,35 euros. Le groupe d'édition anglo-néerlandais Reed Elsevier a augmenté de 0,82% à 9,34 euros. L'indice PSI-20 de Lisbonne a reculé de 0,97% à 5 604,95 points plombé notamment par le secteur bancaire et de l'énergie. BCP, la première banque privée du pays, a fermé en baisse de 2,56% et le groupe pétrolier Galp de 2,20%. Seuls le constructeur Mota Engil (+0,57%) et le distributeur Jeronimo Martins (+0,31%) ont clôturé en progression. Wall Street finit en baisse: doutes sur la croissance chinoise La Bourse de New York a terminé en baisse, avant-hier, pénalisée par de mauvais indicateurs chinois et européens qui font craindre un ralentissement de la croissance mondiale: le Dow Jones a cédé 0,60% et le Nasdaq 0,39%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 78,48 points à 13 046,14 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 12,00 points à 3.063,32 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,72% (-10,11 points) à 1 392,78 points. Wall Street a évolué toute la séance à ces niveaux. Le ralentissement chinois a pesé, a résumé Mace Blicksilver, du cabinet de gestion d'actifs Marblehead, notant qu'après la spectaculaire hausse des dernières semaines, le marché avait besoin d'une correction. Cela veut sans doute dire que l'argent facile a été gagné, qu'on ne peut pas aller plus loin, a-t-il ajouté, notant un peu de prises de bénéfices et de prudence sur le marché. L'activité manufacturière en Chine s'est contractée plus fortement qu'attendu en mars, chutant à un plus bas niveau en quatre mois, selon un indice provisoire publié, avant-hier, par la banque HSBC qui confirme un ralentissement de la croissance dans la deuxième économie mondiale. L'indice PMI des directeurs d'achat de HSBC s'établit provisoirement à 48,1, contre 49,6 au mois de février et 48,8 en janvier. Un indice supérieur à 50 indique une expansion, et un chiffre inférieur à ce seuil, une contraction. La décélération économique chinoise, en partie orchestrée par (Pékin), ralentit la croissance internationale et, dans une certaine mesure, va réduire la croissance des bénéfices des grands groupes américains et des multinationales européennes, a fait valoir Frederick Dickson, de DA Davidson. De même, l'activité du secteur privé s'est contractée plus fortement que prévu en mars dans la zone euro, faisant craindre au marché un retour en récession pour les pays de l'Union monétaire au premier trimestre. L'indice PMI de mars renforce les craintes de voir cette région en récession, ont expliqué les analystes de Charles Schwab. Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,275% contre 2,294% la veille et celui à 30 ans, à 3,362% contre 3,379%. Tokyo: le Nikkei finit en hausse de 0,40%, optimisme pour la conjoncture La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'avant-hier, en légère hausse de 0,40%, les investisseurs se montrant prudents dans un marché en manque d'indicateurs clairs, mais demeurant optimistes quant à la conjoncture mondiale. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grappillé 40,59 points à 10 127,08 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 0,38%, prenant 3,29 points à 862,07 points. L'activité a été très moyenne, avec 1,98 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs ont été agréablement surpris par l'annonce, juste avant l'ouverture, du retour dans le vert de la balance commerciale du Japon en février. Des exportations moins déclinantes que prévues, soutenues par la reprise observée aux Etats-Unis, ont favorisé ce résultat favorable. A lui seul, cet indicateur n'a pas suffi à entraîner le marché dans un nouveau cycle d'achat massif, alors que le Nikkei a gagné quelque 20% depuis le début de l'année, grâce à l'apaisement des craintes pour la crise d'endettement européenne. Mais les opérateurs sont restés néanmoins optimistes et nombre d'entre eux ont évité de prendre des bénéfices malgré les fortes hausses de ces dernières semaines. L'espoir d'un rebond de l'économie mondiale demeure. La faiblesse persistante du yen a aussi dissuadé les investisseurs de vendre, cette évolution notable depuis plusieurs semaines arrangeant les comptes des firmes exportatrices. En conséquence, plusieurs constructeurs d'automobiles actifs à l'étranger ont accéléré: Toyota de 0,43% à 3 535 yens, Nissan de 1,50% à 878 yens et Honda de 1,71% à 3 275 yens. Les fabricants d'électronique, fortement haussiers récemment, ont en revanche stagné: Panasonic est resté inchangé à 763 yens et Canon a grignoté 0,13% à 3 900 yens. Sony, qui a annoncé la vente de son activité chimique dans le cadre de sa restructuration, n'a progressé que de 0,05% à 1.734 yens. Les groupes de services informatiques ont bénéficié d'achats opportunistes dans un marché considéré parfois sous-évalué: NEC a grimpé de 1,76% à 173 yens et Fujitsu de 2,54% à 444 yens. Quelques inquiétudes persistantes pour la croissance chinoise ont continué de plomber Komatsu, spécialiste des engins de chantier, son action perdant 1,44% à 2 389 yens. Le groupe de services financiers Nomura a perdu 1,26% à 391 yens. Des articles de presse ont affirmé qu'un de ses employés était à l'origine du délit d'initié pointé la veille par le gendarme de la Bourse. La banque Sumitomo Mitsui Trust Holdings, désignée officiellement dès la veille comme bénéficiaire de cette fraude, a regagné pour sa part 2,17% à 283 yens après avoir plongé de plus de 5% la veille.