Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont accentué leur repli cette semaine, plombés par les inquiétudes persistantes sur la croissance économique mondiale qui ont été renforcées en fin de semaine par des indicateurs décevants en Chine. "La liste des facteurs pesant sur le marché des métaux devient de plus en plus longue", ont relevé les analystes de Commerzbank, comme l'ont montré des indicateurs chinois publiés cette semaine "de nouveau étonnamment négatifs" pour les cours. La Chine a annoncé cette semaine pour avril la plus faible hausse de la production industrielle en près de trois ans, ainsi qu'une augmentation moins rapide des ventes de détail, jauge de la consommation des ménages. Auparavant, Pékin avait annoncé un fort excédent de son commerce extérieur mais surtout un nouveau ralentissement de la croissance des échanges, essentiellement en raison de la faiblesse des importations, tandis que les exportations continuent de souffrir de la crise en Europe. La situation en zone euro est ainsi restée le principal point de pression sur les cours cette semaine. Comme l'a fait remarquer Edward Meir, analyste chez INTL FCStone, "il n'y a pas eu beaucoup de nouvelles en dehors du fait que les marchés continuent d'être inquiets pour la Grèce". Pris dans une crise financière et budgétaire sans précédent depuis plus de deux ans, le pays est désormais sans gouvernement depuis les élections législatives du 6 mai, qui ont vu la forte poussée des partis opposés à l'austérité. Ces incertitudes politiques alimentaient des inquiétudes sur l'avenir de la zone euro, avec notamment le risque dans un premier temps de voir la Grèce sortir de l'Union monétaire. Dans ce contexte, les investisseurs tendaient à se désengager de leurs positions sur les actifs jugés risqués, comme les métaux de base, qui dépendent fortement de la santé de l'économie mondiale et ainsi de la vigueur de la demande. Les opérateurs privilégiaient les valeurs sûres comme le billet vert, dont le renforcement rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme les métaux de base, pour les investisseurs munis d'autres devises. Cette tendance devrait d'ailleurs se poursuivre dans les jours à venir, a prévenu M. Meir. Le CUIVRE, baromètre du marché, est tombé cette semaine à 7 949,75 dollars la tonne, son niveau le plus faible en trois semaines. Le même jour, le PLOMB a reculé à 2 044 dollars la tonne, un plus bas depuis trois semaines également. L'ALUMINIUM a chuté cette semaine à 2 025,50 dollars la tonne, un plus bas depuis début janvier, tandis que l'ETAIN et le ZINC sont tombés le même jour à respectivement 20.150 dollars la tonne et 1 925,25 dollars la tonne, des plus bas depuis quatre mois. La tonne de NICKEL a atteint 16 830 dollars cette semaine, son niveau le plus faible depuis début décembre 2011. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 992 dollars cette semaine contre 8.173 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 2 038 dollars la tonne contre 2 074 dollars. Le plomb valait 2 065 dollars la tonne contre 2 089 dollars. L'étain valait 20 300 dollars la tonne contre 21 575 dollars. Le nickel valait 17 057 dollars la tonne contre 17 456 dollars. Le zinc valait 1 931 dollars la tonne contre 1 991 dollars.