Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) sont montés cette semaine, dans un marché revigoré par une salve d'indicateurs économiques encourageants aux Etats-Unis, bien que toujours hantés par les craintes d'un ralentissement de la demande chinoise. Après avoir été nettement tirés vers le bas début mars par les inquiétudes sur la reprise économique en Chine (principal importateur de métaux de base), les cours des métaux se sont résolument ressaisis cette semaine, à la faveur d'une série de statistiques américaines meilleures qu'attendu. L'annonce d'une accélération de ventes au détail aux Etats-Unis en février est venu renforcer dès lundi l'optimisme des investisseurs sur la vigueur de la première économie mondiale, amorcé la semaine précédente par un rapport faisant état d'embauches massives dans le pays en février. Jeudi, des indicateurs mesurant l'activité manufacturière autour des centres industriels que sont New York et Philadelphie (nord-est) ont tous deux témoigné d'une nette accélération en mars pour le quatrième mois consécutif, tandis que les inscriptions hebdomadaires au chômage sont tombées à leur niveau le plus faible en 4 ans. "Ces indicateurs montrent que la reprise économique prend son élan aux Etats-Unis et la demande de métaux du pays s'accroît. Même en Europe, émergent des signes indiquant que le pire est peut-être derrière nous", avec le déblocage d'un nouveau plan d'aide international à la Grèce, a souligné Gayle Berry, analyste de Barclays Capital. "Si les perspectives de l'économie mondiale continuent de s'éclaircir, cela soutiendra l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés risqués", dont les métaux industriels, a-t-elle ajouté, tout en observant que le marché "manquait encore de conviction" et que "les incertitudes restaient fortes". De fait, la Chine continuait d'inquiéter les opérateurs. "Les prix restent de toute évidence suspendus à la situation en Chine, où il est très clair que la croissance économique ralentit fortement, et c'est pourquoi le récent rebond des prix des métaux est très fragile", a observé Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone. Après avoir annoncé la semaine dernière la révision en baisse des prévisions de croissance du pays pour 2012, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a réitéré cette semaine l'engagement du gouvernement à maîtriser l'envolée des prix immobiliers. "Ces propos ont renforcé l'idée qu'il ne faut pas attendre à court terme un assouplissement des conditions de crédit" susceptible de soutenir un secteur de la construction récemment malmené et conforter la demande de métaux du pays, a indiqué M. Meir. Le PLOMB et le ZINC ont été soutenus par le rapport du Groupe international d'études sur le plomb et le zinc (ILZSG), publié jeudi, selon lequel la demande mondiale de plomb a ainsi bondi en janvier de 5,5% sur un an, à 883 000 tonnes, tandis que celle de zinc progressait de près de 10%, à 1,1 million de tonnes. En Chine notamment, la consommation de plomb a crû de 12% par rapport à janvier 2011, et celle de zinc a bondi de 20%. En revanche, le NICKEL reste, comme le cuivre, pénalisé par l'abondance de l'offre mondiale. Selon le Groupe international d'études sur le nickel (INSG), le marché mondial du nickel a enregistré en janvier un excédent de 7100 tonnes, en surplus pour le septième mois consécutif. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8648 dollars cette semaine contre 8490 dollars la semaine précédente vers la même heure. L'aluminium valait 2274 dollars la tonne contre 2229 dollars. Le plomb valait 2137 dollars la tonne contre 2159 dollars. L'étain valait 23 800 dollars la tonne contre 23 000 dollars. Le nickel valait 19 221 dollars la tonne contre 19 100 dollars. Le zinc valait 2102 dollars la tonne contre 2087 dollars.