Les cours des matières premières alimentaires ont tenté de se reprendre cette semaine, dans un marché toujours hautement volatil du fait de la crise économique persistante en zone euro, le cacao demeurant de son côté sous la pression d'une offre abondante. Cacao Les prix de la fève brune ont légèrement baissé cette semaine, tombant à des niveaux plus vus depuis deux semaines à Londres (1494 livres sterling la tonne mardi) et depuis un mois à New York (2220 dollars la tonne jeudi), dans un marché toujours marqué par une offre abondante. "Le Brésil a clos sa récolte 2011-2012 en enregistrant un record de concassage", a relevé Kate Tang, analyste chez Barclays Capital. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1532 livres sterling vendredi vers 10H15 GMT contre 1534 livres sterling le vendredi précédent vers 12H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en juillet valait 2238 dollars la tonne contre 2315 dollars une semaine plus tôt.
Café Les cours du café ont connu une semaine de hausse, le robusta coté à Londres grimpant même à 2220 dollars la tonne jeudi, son niveau le plus élevé depuis début septembre 2011. "Les cours du robusta ont poursuivi leur belle ascension, portés notamment par des achats de fonds et d'investisseurs spéculatifs", ont observé les experts de la maison de courtage Sucden. Cependant, la prudence restait le maître mot sur le marché du café comme sur les marchés des matières premières en général, dans un contexte d'inquiétudes persistantes sur la vigueur de la croissance économique mondiale et sur les perspectives d'une sortie de la Grèce et de la zone euro. "Si la Grèce quitte la zone euro, si les banques deviennent encore plus anxieuses sur leurs fonds propres et que les liquidités se font rares, alors peu importe les fondamentaux, les marchés des matières premières en feront aussi les frais, et ces incertitudes engendrent une volatilité élevée", a-t-on expliqué chez Sucden. Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 2197 dollars cette semaine contre 2101 dollars la semaine précédente vers. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 179,95 cents contre 176,35 cents sept jours auparavant.
Sucre Les cours du sucre ont amorcé un rebond cette semaine, après être tombés en début de semaine à des plus bas depuis août 2010 à Londres (553,10 dollars la tonne), et depuis septembre 2010 à New York (20,01 cents la livre). Les cours se reprenaient légèrement mais restaient proches de leurs plus bas en plus de 20 mois, demeurant "sous la pression d'une surplus (de l'offre) grandissant pour la saison 2011-2012, et la perspective d'une nouvelle augmentation des exportations indiennes", a noté Mme Tang. En outre, "la Thaïlande, le deuxième plus gros exportateur au monde (derrière le Brésil, ndlr), a terminé sa récolte 2011-2012 sur une production record", a ajouté l'analyste. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 573 dollars cette semaine contre 553,60 dollars la semaine précédente. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet cotait 20,71 cents contre 20,31 cents, sept jours auparavant.
Céréales: les prix se replient dans le sillage des autres marchés Le blé, le maïs et le soja ont reculé à Chicago cette semaine, sur fond d'inquiétudes persistantes pour l'Europe et d'excellentes conditions météorologiques aux Etats-Unis favorisant des prévisions de production en hausse aux Etats-Unis. "On peut attribuer une grande partie de ces pertes aux marchés extérieurs à celui des produits agricoles, après les élections en France et en Grèce le week-end dernier qui ont accentué les inquiétudes économiques des courtiers, provoquant une hausse du dollar et une baisse de l'euro, de l'or, du pétrole. Tout cela a pesé sur les prix des céréales cette semaine", a résumé Bill Nelson, de Doane Advisory Services. En outre, les courtiers s'attendaient à ce que des très bonnes conditions météorologiques aux Etats-Unis permettent une avancée rapide des semis, augmentant la probabilité de voir des rendements supérieurs aux prévisions officielles actuelles. "Selon les estimations de l'USDA (ministère de l'Agriculture américain), la production de maïs américain est en passe de grimper de 20% cette année pour atteindre un record de 375,7 millions de tonnes, ce qui permettrait à l'ensemble des stocks de céréales d'atteindre un plus haut en 12 ans", ont souligné les experts de Commerzbank. En effet, les projections des experts du département américain de l'Agriculture montrent que les stocks américains de maïs pourraient doubler en août 2013, après une excellente récolte. En revanche, pour le blé, l'USDA a revu à la baisse la production mondiale de blé pour 2012/2013 par rapport à 2011/2012, ce qui devrait faire reculer le stock mondial. Cette révision à la baisse est due à "des problèmes dans les récoltes en Russie, en Ukraine et en Espagne", a souligné M. Nelson. Ces pays européens ont en effet pâti d'un hiver particulièrement froid, qui a été suivi d'une période de sécheresse très prononcée. En outre, "la demande a été révisée à la hausse", a noté Commerzbank, ce qui n'entravait toutefois pas la tendance baissière de la semaine, dans le sillage de la chute des autres matières premières. Pour ce qui est du soja, l'USDA a une nouvelle fois abaissé sa projection de production mondiale en raison de récoltes plus faibles au Brésil et en Argentine. Ces deux pays respectivement deuxième et troisième producteurs mondiaux et qui représentent près de la moitié de la production de graines de soja dans le monde, ont été affectés par des conditions climatiques trop sèches. Ainsi, la production mondiale devrait être en baisse de près de 5 millions de tonnes (Mt), à 236,87 Mt. Les marchés étaient calmes en fin de semaine, ont remarqué les courtiers d'Allendale qui prévenaient toutefois: "Attention aux nouveaux développements en Europe au cours du week-end". Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai était relativement stable par rapport à la semaine dernière, avançant à 6,2400 dollars contre 6,6225 dollars vendredi dernier à la clôture. Le boisseau de blé à même échéance baissait à 5,9350 dollars contre 6,0825 dollars vendredi dernier. Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en juillet évoluait à 14,3600 dollars contre 14,7825 dollars une semaine plus tôt à la clôture.