Conditionnés et peut-être manipulés ou aux ordres, les contestataires qui s'obstinent à refuser les résultats du récent scrutin législatif sont en guerre contre tout le monde. Ils accusent le pouvoir d'être à la base d'une fraude électorale massive. Avec un ton où le vouloir égoïste le disputait à l'arrogance et la provocation, chefs de partis et leurs alliés s'efforcent d'imputer tout cela au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Contradiction apparente, en réalité, car, en opposant cet égoïsme, ce vouloir politique de soi, ces protagonistes tentent de sceller de nouvelles retrouvailles qui contredisent le désir populaire. Le citoyen de l'Algérie profonde s'en méfait à l'égard de ces initiatives venant d'un groupe de formations politiques. Pourtant les électeurs ont pris en toute liberté leur bulletin de vote et choisi en toute autonomie. Ces contestataires, pour attiser encore cette campagne hystérique contre le choix souverain des citoyens, se permettent de créer une alliance pour la sauvegarde de quoi, du moment que c'est toujours la majorité du peuple qui décide. Aux yeux de l'opinion publique, cela n'est pas sérieux. La vérité est tout autre. Tous ceux de l'intérieur et de l'extérieur du pays qui ont suivi et analysé le déroulement de l'opération électorale, ont tiré autre chose que ces spéculations : les électeurs algériens ont été les seuls acteurs jeudi 10 mai 2012. Chacun est libre de se déterminer en fonction de ses analyses de ces élections et la période post-électorale. Mais il faudrait mettre en garde contre l'erreur politique à travers laquelle certains veulent livrer cette démocratie naissante et légitime, pieds et mains liés, à un groupe politique ayant subi la camouflet du peuple et qui n'a jamais fait preuve, ni dans le présent ni par le passé, d'une sensibilité débordante à l'égard des aspirations et revendications les plus élémentaires de la société algérienne. La complexité de la classe politique nationale exige, certes, du discernement et une analyse méticuleuse des rapports de force nouveaux qui sont en train de s'établir à la faveur de ces élections législatives. L'erreur serait que, sous couvert de tactiques purement partisanes, on aboutisse à dés impasses et l'avortement qui serait lourd de conséquences. On comprend mieux dés lors pourquoi la campagne contre la souveraineté populaire s'intensifie. Dans cette conjoncture politique défavorable pour certains, on commence dans l'entourage de divers partis qui se sont placés contre le choix du peuple, à manifester une certaine grogne. Si l'on croit les échos, le moral à la suite de cette débâcle électorale, n'est plus au beau fixe parmi les bases militantes de ces derniers. Dépossédés de toute confiance populaire, les chefs politiques émergeant dans le registre de la contestation n'ont pour se maintenir qu'une seule motivation : celle de s'attaquer aux lois ayant semé le champ de la démocratie et aux agents de l'Etat.