Et voilà ! N'en déplaise aux esprits chagrins de tout bord, les citoyens algériens ont tenu leur pari. Ils ont élu, en toute démocratie et ce, malgré certaines entraves brutales à leur liberté, leur Président. Pour plus de soixante-quatorze pour cent d'entre eux, les électeurs algériens ont pris le chemin des urnes. Ils s'y sont exprimés, envers et contre tout. Les Algériennes et les Algériens, jeunes et moins jeunes ont tenu à user de ce droit de vote que d'autres citoyens dans le monde ont mis des décennies à obtenir. Surtout les femmes comme par exemple les Françaises qui n'ont eu le droit de voter qu'à partir de 1944, suivies par les Italiennes en 1946, les Belges en 1948, les Grecques en 1952, ou les Suisses en 1971… De son côté, le candidat élu – on le connaît officiellement désormais – est assuré, avec un tel taux de participation, du soutien de la majorité des électeurs et du peuple algériens. C'est ce que l'on appelle un plébiscite. Cela conforte évidemment le Président élu quant à sa désignation à la magistrature suprême. Mais cela l'engage également à mener à terme son programme de campagne qui a séduit les électeurs. Partager la confiance Un programme que le candidat a développé tout au long de la campagne électorale et que les citoyens ont suivi en détail. Qu'il s'agisse des emplois qui seront créés, de la sécurité, de la réconciliation, ou encore des grands travaux qui seront menés pour répondre aux attentes citoyennes, tout le monde «attend» le Président sur la base de ce programme promis. Il y a beaucoup de travail sur le métier à tisser ! Mais cette tâche n'incombera pas seulement au gouvernement ou aux instances étatiques, voire institutions et collectivités. C'est une œuvre nationale où nous devons tous être engagés et mobilisés. Nous devons tous mettre la main à la pâte ! Un plébiscite c'est aussi cela : partager la confiance mise en l'élu et l'aider à réaliser le programme auquel on a cru dès le moment qu'on y a adhéré et qui nous a servi de base de réflexion pour le choix opéré. Des incidents pour empêcher le droit de vote A l'évidence, ce lendemain de scrutin permet aussi de faire le bilan sinon d'une campagne, du moins d'une journée mémorable, qui fera date. Certes, elle fut émaillée d'incidents, quelquefois graves, que les organisateurs n'ont pas caché mais au contraire rapportés afin que tout le monde en soit informé. C'est un acte citoyen. Par contre les actes commis ici et là à travers certaines régions du territoire national – heureusement isolés – doivent interpeller l'ensemble des Algériens dignes de ce nom. Chacun d'entre nous doit les condamner. Pour la simple raison qu'ils sont anti démocratiques et qu'ils avaient pour objectifs de nous empêcher d'user de notre droit de nous exprimer. Liberté d'expression, éthique et déontologie Et en parlant d'expression, que dire de tous ceux qui continuent encore à user de cette «liberté» arrachée de haute lutte et qu'ils utilisent de façon immodérée, quitte à en altérer les plus profondes valeurs, puisqu'ils en usent et abusent jusqu'à en oublier les limites de l'éthique ou de la déontologie. Feu Houari Boumediène – dont certains disent encore qu'il était un «dictateur» – nous répétait toujours que la critique journalistique devait faire partie du quotidien du journaliste et s'exercer en toute liberté. A la seule condition, toutefois qu'elle ne tombe pas dans la diffamation ou la délation et qu'elle soit…constructive ! Nous avons toujours essayé de respecter cette règle et même à l'époque, nous pouvions aborder des sujets estimés tabous, sans avoir jamais été «inquiétés». Des écrits existent toujours… Alors, affirmer que les cinq candidats qui sont allés au «charbon» pour défendre sur la scène politique, avec beaucoup de «rejla» , leurs programmes et leurs idées, sont des lièvres, je dis : pardon ! Pardon pour eux et pour votre manque de discernement. Personnellement, comme de très nombreux Algériens je connais d'anciens «poids lourds de la politique» qui ont créé des partis et souvent tiré sur des ambulances, mais n'ont jamais eu le courage de se présenter ou de se poser en «candidats» crédibles. Sont-ce aussi des lapins ? Où se cachent nos «Hommes d'Etat» ? Que ceux qui refusent le verdict populaire ou n'en sont pas satisfaits nous proposent des «Hommes» capables de diriger ce pays et de lui assurer la sécurité, le développement, répondre aux aspirations populaires, renforcer notre souveraineté, avoir notre place sur la scène politique, être présents dans le concert des nations… Des «Hommes d'Etat» ! Nous sommes prêts à voter pour cet «Homme d'Etat» que nous ne connaissons pas. Qu'il se présente comme l'a fait avec courage Louisa Hanoune, qui n'est pourtant «qu'une femme». Prendre par ailleurs parti pour des gens qui, faute d'assise politique sur l'ensemble du territoire et sujets à des luttes intestines dans leur «mouvance» aux forts relents d'entrisme et qui veulent empêcher les Algériens de voter, en hissant le drapeau noir n'est pas très reluisant… Comme il nous paraît irresponsable d'affirmer que des tueurs ont été «amnistiés», quitte à pousser, ce faisant, d'autres jeunes incrédules à vouloir prendre le maquis pour ensuite se rendre et bénéficier des largesses de l'Etat puis être «amnistiés»… Honteux et Grave !!! Bien sûr il y aura toujours – et c'est tant mieux – des opposants, des luttes pour le pouvoir, des alliances, parfois contre nature… L'Algérie n'échappe pas à cela comme elle ne pourra pas éviter la crise économique mondiale ou toutes autres actions qui viseront à la déstabiliser… Le danger est partout. C'est normal. Au peuple algérien et à ses dirigeants d'être vigilants et sur leurs gardes. Pourtant, actuellement il nous semble que le danger vient plutôt de l'intérieur. Jusqu'à pousser nos responsables à plus de fermeté ? Sera-ce le prix à payer parce que certains s'obstinent à pousser le bouchon trop loin ? Ne nous étonnons pas alors si notre liberté de pensée, notre liberté d'expression seront mises en danger… Par leur faute.