Pour le plus vieux parti de l'opposition, la poursuite du processus électoral n'est pas une priorité pour le peuple algérien. La formation d'Aït Ahmed qui se réunira à huis clos au siège du parti prévoit de faire le point de la conjoncture politique nationale à la lumière des dernières évolutions caractérisée, selon un communiqué du parti, par «l'aveuglement et l'entêtement des clans du pouvoir» à maintenir la présidentielle dont l'issue est la consolidation «de la dictature et l'élargissement du fossé qui sépare la société de ses dirigeants aventuriers». En outre, cette session sera une occasion pour le FFS d'élaborer la stratégie et la conduite que compte adopter le parti à cet égard. Pour le FFS, «la poursuite du processus électoral n'est pas une priorité pour le peuple algérien», avait déclaré M.Djoudi Mammeri, secrétaire national, lors de la conférence nationale dite «statuaire» qui s'est tenue à Melbou dans la wilaya de Béjaïa. En outre, il a affirmé que «notre pays vit une crise globale» et c'est pour cela que le FFS «demande le report de l'élection présidentielle et l'institution d'une période de transition» qu'il justifiera non pas «par calculs politiciens ni par égoïsme, ni par une vision conjoncturelle» mais pour, respectivement, «dépassionner les rapports de tension» et «appeler à une refonte des institutions en vue d'installer le pays sur l'orbite de la modernité». C'est dans ce sens que M.Djoudi Mammeri a contesté toutes les mesures prises pour assurer un bon déroulement du scrutin. Tandis que pour Karim Tabbou, secrétaire national à l'information et à la communication «dans les conditions actuelles, caractérisées par la confusion sciemment entretenue et devant l'absence d'un minimum de règles démocratiques, nous ne pouvons accepter de participer à une énième mascarade électorale. Nous ne saurons être complices d'un énième assaut contre la République». Concernant le dialogue engagé par le pouvoir et les délégués du mouvement citoyen de Kabylie, le plus vieux parti de l'opposition qui campe sur ses positions affirme que «le pouvoir persiste à entretenir l'illusion d'une sortie de crise». «Ce dialogue sera sanctionné par un accord entre les clans du pouvoir», a déclaré récemment le premier secrétaire national du FFS, M.Djoudi Mammeri, partant bien évidemment du principe que «ce mouvement est la pure création des services de sécurité». A propos justement du dialogue et des conclusions, le FFS ne s'est jamais montré tendre à l'égard des archs et du gouvernement en affirmant «les arrière-pensées électoralistes de ce dialogue avorté». Quant à l'officialisation de tamazight, le FFS refuse que celle-ci soit instrumentalisée à des fins électoralistes. «Tamazight ne doit pas servir de tremplin ni d'échafaudage à l'accès au pouvoir ou à la lutte des clans.»