La secrétaire générale du PT a plaidé en faveur de la révision de la loi électorale avant même les prochaines législatives. C'est encore une fois une Louisa Hanoune intraitable sur les principaux dossiers de l'actualité nationale et internationale, qui était samedi l'hôte du forum hebdomadaire de l'Entv. Elle avait des réponses à toutes les questions des journalistes. La secrétaire générale du PT a, dès lors, joué sur du velours et s'est même permis de «lessiver» certains journalistes qui, apparemment, n'étaient pas dans leur élément. Mme Hanoune, dont le parti est en lice pour les prochaines législatives, a plaidé au cours de cette émission en faveur de la révision de la loi électorale avant même la date du 17 mai. De cette révision, Mme Hanoune s'attend à ce qu'il soit mis un terme aux cas répétés d'«indiscipline politique». Elle faisait allusion à cette pratique par laquelle les sièges du Parlement sont «négociés» pour des milliards de centimes, «comme cela a été le cas lors des dernières sénatoriales» rappelle-t-elle. Qu'en est-il du rôle du Conseil constitutionnel et de son concours pour parer à ce genre de pratiques qui pervertissent les moeurs politiques algériennes? «Le Conseil constitutionnel est sur ce plan défaillant» rétorque la secrétaire générale du PT. Elle regrette, en effet, l'absence de textes de lois devant barrer la route à ces opportunistes qui surgissent du néant à la veille des scrutins pour «s'acheter» des sièges à l'APN avant de se diluer, par la suite, dans le climat des affaires, faisant fi de la confiance que les électeurs ont placé en eux. Louisa Hanoune a ainsi chargé le Conseil constitutionnel à qui elle recommande de combler ce vide juridique. Elle n'a pas manqué, en outre, de lancer un appel à l'endroit des groupes parlementaires les sollicitant à «assumer leurs responsabilités dans l'assainissement du climat socio-politique afin de donner un sens à la participation populaire aux élections». «Nous, au PT, nous luttons pour l'éthique politique» a-t-elle clamé. Et en ce sens, l'invitée de la Télévision algérienne expliquera l'obligation faite aux députés du PT de signer une lettre de démission antidatée et même un engagement sur l'honneur écrit de respecter leur mandat et les décisions du parti et ses orientations qui permet «de lutter contre la corruption politique». L'heure est à l'éradication de certaines pratiques (ndlr: le trabendisme politique) d'autant plus, indique Mme Hanoune, qu'a travers les prochaines législatives «l'Algérie est sur le point d'amorcer une étape charnière qui nous offre l'opportunité de sortir définitivement de la crise, de rétablir toutes les conditions de l'exercice démocratique et consacrer la souveraineté du peuple» a-t-elle argué. Le volet politique n'a pas été en reste dans l'intervention de Mme Hanoune. A ses yeux, le maintien de MM.Chakib Khelil et Abdelhamid Temmar à la tête des départements de l'énergie et de la restructuration industrielle, est plus que jamais «nocif pour l'Etat». Selon elle, ces deux ministres de la République «s'obstinent à ne pas se fier aux orientations du premier magistrat du pays élu sur la base d'un programme approuvé par le peuple». Leur démarche et leur action sont ainsi suspectes, de l'avis de Mme Hanoune qui analyse, à travers leurs déclarations successives, un fléchissement aux injonctions édictées par les puissances étrangères. La dame de fer du PT a eu déjà à souligner que «Temmar et Khelils ont des bras meurtriers» avait-elle affirmé lorsqu'elle était l'hôte de la rubrique «A coeur ouvert avec l'Expression». Une manière d'alerter l'opinion publique du fait que ces deux personnages de l'Exécutif «ne travaillent pas pour l'intérêt du pays, mais plutôt pour celui des puissances étrangères nourries par l'ambition d'accaparer les richesses de l'Algérie», confirme-t-elle. Interpellée sur le procès Khalifa, elle rappellera que les responsabilités dans ce «scandale du siècle» sont d'abord politiques et ce, avant de réitérer son soutien indéfectible au patron de l'Ugta car «cela est stratégique» pense-t-on au niveau du PT. En matière de sécurité, Mme Hanoune a estimé que les actes terroristes perpétrés récemment sont liés à l'approche du rendez-vous électoral. Un tel phénomène se produit fréquemment dans plusieurs pays du monde, a-t-elle conclu.