Les autorités syriennes ont démenti hier via le ministère des Affaires étrangères toute responsabilité dans le massacre de Houla qui a fait plus de 92 morts selon l'Onu, le plus meurtrier depuis la trêve théorique en application depuis un mois et demi. "Des femmes, des enfants et des vieillards ont été abattus. Ce ne sont pas là les signes de l'héroïque armée syrienne", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdesi. Il a ajouté que le massacre avait été commis par des "terroristes" à la suite d'affrontements entre des insurgés et des soldats de l'armée régulière. "Ils étaient équipés de mortiers et de missiles anti-char, e qui traduit un saut quantitatif", a-t-il dit en évoquant l'arsenal dont disposent les insurgés. D'après l'opposition syrienne, la tuerie s'est produite vendredi dans cette localité proche de la ville de Homs (centre). L'armée syrienne et des miliciens shabbiha installés à des barrages routiers autour de Houla ont ouvert le feu sur des manifestants hostiles au président Bachar al Assad. Kofi Annan attendu aujourd'hui à Damas L'émissaire international Kofi Annan va se rendre en Syrie aujourd'hui où son plan de paix est quotidiennement mis à mal depuis son entrée en vigueur le 12 avril. Vendredi dernier, un pas supplémentaire a été franchi dans l'horreur après l'annonce de la mort d'une centaine de personnes dont 32 enfants à Houla (centre). Ce massacre a provoqué une profonde indignation de la communauté internationale, Washington appelant à mettre fin au règne du meurtre et de la peur. Mais malgré le tollé, les forces gouvernementales ont continué de bombarder hier, des villes rebelles dans le centre de la Syrie s'engageant également dans de féroces combats près de Damas contre les rebelles, qui avaient menacé la veille de passer à l'offensive si l'ONU n'agissait pas rapidement. Appels internationaux pour protéger les civils Les condamnations internationales du massacre d'une centaine de personnes se poursuivent hier, appelant à des mesures concrètes pour mettre fin aux tueries visant le peuple syrien innocent. Le Président actuel de la Ligue arabe, le Koweït envisage de convoquer une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'organisation panarabe sur la Syrie,"en vue de prendre les mesures destinées à mettre fin à l'oppression du peuple syrien", après la mort d'une centaine de personnes dont plus de 32 enfants âgés de moins de dix ans, à Houla dans la province de Homs (centre), selon des informations recueillies par les observateurs de la mission internationale de l'ONU. Les observateurs qui s'étaient rendus sur place, ont également confirmé l'usage d'artillerie. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a quant à elle condamné "l'atrocité" du massacre et déclaré que Washington travaillerait avec ses alliés pour "accroître la pression sur Damas". Se disant consternée par le massacre "brutal" commis dans la ville de Houla, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé Damas à "mettre en œuvre intégralement le plan en six points de Kofi Annan", avec lequel elle a annoncé qu'elle s'entretiendrait pour lui faire part de son "soutien total" à ses efforts de paix. Londres a appelé à "une réponse internationale forte" et à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité "dans les prochains jours", alors que Paris entamait des contacts pour réunir le "Groupe des pays amis du peuple syrien". Dénonçant une "tragédie brutale", le général Mood, chef de la mission onusienne, s'est gardé d'imputer la responsabilité à l'une des deux parties en conflit, invitant autorités et l'opposition à "cesser de recourir à la violence . Les combats se poursuivent Sur le terrain, de violents combats entre troupes gouvernementales et rebelles secouaient hier, la ville de Hama (centre) et celle de Harasta près de Damas, tandis que la ville rebelle de Rastane (centre) a été bombardée dans la nuit au rythme de deux obus par minute en moyenne, selon l'OSDH. Et des combats près de la frontière irakienne ont poussé Bagdad à placer en état d'alerte ses forces de sécurité dans la zone dans la nuit de samedi à dimanche. Selon l'OSDH, plus de 12.600 personnes ont péri depuis le début de la révolte anti-régime, en majorité des civils tués par les forces gouvernementales.