Les Bourses européennes ont ouvert, hier, en ordre dispersé, entre inquiétude et prudence quant aux modalités du plan de sauvetage des banques espagnoles et à quelques jours des élections en Grèce qui pourraient relancer les craintes d'une sortie du pays de la zone euro. A l'ouverture, Paris était à l'équilibre (+0,04%) à l'instar de Francfort (+0,01%). Londres s'inscrivait en revanche en hausse de 0,18% tandis que Madrid affichait une baisse de 0,52% et Milan, un recul de 0,21%. En Asie, après son rebond de la veille, Tokyo a terminé la séance en perte de 1,02%. La veille, Wall Street avait également fini dans le rouge. Auparavant les marchés européens qui, après avoir salué dans la matinée l'aide à Madrid consentie par l'Union européenne, ont quasiment toutes fini en baisse, les questions sur les modalités de sa mise en place refroidissant les investisseurs. Paris en timide hausse, prudente sur l'Espagne La Bourse de Paris évoluait en timide hausse, hier, dans les premiers échanges (+0,22%), dans un marché attentiste avant d'en savoir plus sur le plan européen d'aide aux banques espagnoles et à quelques jours d'élections à haut risque en Grèce. L'indice parisien CAC 40 prenait 6,83 points à 3 049,59 points, peu après l'ouverture. Après avoir fortement reculé la veille, les valeurs bancaires étaient en baisse. BNP Paribas perdait 0,52% à 27,84 euros, Crédit Agricole 1,15% à 3,00 euros et Société Générale 0,74% à 16,84 euros. Lafarge prenait 1,03% à 30,96 euros. Le groupe a indiqué miser sur au moins 1,75 milliard d'euros de résultat brut d'exploitation additionnel entre 2012 et 2015, notamment grâce à 1,3 milliard d'euros de réductions de coûts. Rémy Cointreau gagnait 0,92% à 82,09 euros après avoir annoncé un bond de 57% de son bénéfice net à 110,8 millions d'euros au terme d'un exercice 2011-2012 meilleur qu'attendu. En revanche, Lagardère perdait 1,48% à 19,03 euros. Le groupe a toutefois confirmé ses prévisions de résultats pour l'exercice en cours, en dépit d'un plus grand pessimisme sur l'évolution du marché de la publicité. EOS Imaging bondissait (+6,10% à 3,65 euros) grâce à l'annonce de la signature d'un contrat exclusif de distribution avec QST Group, un spécialiste de la distribution d'équipements médicaux basé à Singapour. Intrasense était stable à 4,50 euros après avoir annoncé des déploiements de ses plateformes multimodalités Myrian en Russie et au Japon grâce à des accords passés avec des partenaires dans ces pays. Plastivaloire reculait fortement (-4,27% à 15,70 euros). La société craint de devoir ralentir ses cadences en fin d'année mais espère malgré tout maintenir sa rentabilité de l'exercice à ses niveaux du premier semestre. Londres hésitante et pas très optimiste La Bourse de Londres était hésitante, hier matin, oscillant autour de l'équilibre après avoir débuté en légère hausse, signe du scepticisme des investisseurs après l'annonce d'un plan d'aide européen aux banques espagnoles. L'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnant 2,21 points dans les premiers échanges, soit 0,05% par rapport à la clôture de la veille, à 5 434,59 points. Les valeurs dites "défensives", supposées moins sensibles aux aléas de la conjoncture, étaient recherchées, comme British American Tobacco (+1,56% à 3 159,50 pence), Unilever (+1,42% à 2 067 pence) ou le groupe de distribution d'eau Severn Trent (+0,95% à 1 806 pence). L'assureur Admiral Group prenait 1,49% à 1.091 pence et le brasseur SabMiller 0,81% à 2 441,50 pence. Signe des inquiétudes persistantes sur la zone euro et sur la solution trouvée pour l'Espagne, les banques étaient dans le rouge: -2,23% pour Barclays à 186,50 pence, -1,67% pour Royal Bank of Scotland à 217,50 pence et -0,77% pour Lloyds Banking Group à 28,28 pence. Les minières marquaient également le coup, à l'instar de Kazakhmys (-1,75% à 680,50 pence) ou Vedanta (-1,34% à 917,50 pence).
Francfort: le Dax partagé entre espoirs et doutes La Bourse de Francfort évoluait en légère hausse, hier matin, hésitant entre inquiétudes sur l'Italie et espoirs d'une stabilisation de la situation en Espagne. L'indice Dax des trente valeurs vedettes affichait 6157,47 points au compteur, une hausse de 0,27%. Le MDax des valeurs moyennes grappillait 0,33% à 10 137,06 points. Interrogations sur l'ampleur et les modalités de la recapitalisation des banques espagnoles, craintes de plus en plus vives de contagion à l'Italie, processus de ratification du mécanisme de sauvetage MES qui traîne: "pas étonnant que les marchés d'actions luttent", commentait Christian Schmidt, analyste à la banque Helaba. A Francfort certaines valeurs s'en sortaient tout de même bien. C'était le cas d'EON, qui prenait 1,85% à 14,60 euros à la faveur d'un relèvement de sa recommandation sur le titre par la banque suisse UBS. Fresenius, qui avait relevé la veille ses prévisions de résultats pour l'année, gagnait 1,17% à 78,71 euros, et sa filiale Fresenius Medical Care 1,27% à 52,72 euros. Les deux titres sont des valeurs défensives par excellence, qui brillent à chaque nouvelle résurgence de la crise. HeidelbergCement, dont le concurrent français Lafarge a annoncé dans la matinée des coupes supplémentaires dans les coûts et prenait pas loin de 3% à Paris, cédait 0,46% à 33,60 euros. Les bancaires fermaient la marche, entraînées dans la tourmente de leurs consoeurs européennes. Commerzbank lâchait 1,90% à 1,34 euro et Deutsche Bank perdait 1,32% à 28,01 euros.
La Bourse de Madrid hésite, signe des doutes des investisseurs La Bourse de Madrid était hésitante, hier en début de séance, passant dans le vert après une ouverture en baisse, signe des doutes des investisseurs dans l'attente des détails du plan d'aide européen aux banques du pays, qui pourra s'élever jusqu'à cent milliards d'euros. Les grandes banques ont toutes ouvert dans le rouge, tandis que l'indice Ibex-35 perdait 0,52%, à 6 482,5 points. Il est ensuite repassé dans le vert et progressait de 0,67%, à 6 560 points. Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, gagnait 0,64% à 4,866 euros et BBVA, la deuxième banque espagnole, progressait elle aussi de 0,64% à 5,185 euros. Toutes deux ont vu leurs notes dégradées la veille de deux crans, à BBB+, par l'agence d'évaluation financière Fitch, qui les a toutefois maintenues au-dessus de la note de l'Espagne, qu'elle a abaissé la semaine dernière de trois crans, à BBB. Bankia, troisième banque par les actifs dont la nationalisation en mai a précipité le sauvetage du secteur bancaire espagnol, chutait en revanche de 1,15%, à 1,036 euro. Après avoir indiqué la veille qu'elle n'aurait pas besoin de recourir au plan d'aide européen, la quatrième banque espagnole par la capitalisation boursière, Banco Popular, perdait 0,18%, à 1,689 euro. Suisse : ouverture plus ferme Le marché suisse des actions était plus ferme hier matin. Dans les premiers échanges, le SMI gagnait 0,37% à 5 892,95 points. Le SLI progressait de 0,13% à 880,20 points tandis que le SPI montait de 0,27% à 5 488,44 points. Les bancaires étaient au centre de l'attention: UBS (-0,1%) et CS (-1,2%) enregistraient des pertes, alors que Julius Bär (+3,3%) affichait la hausse la plus importante. UBS a augmenté la recommandation pour la banque privée à "buy" de "neutral". Sur le marché élargi, Basilea (+10,7%) se démarquait et attirait les regards. La société pharmaceutique a signé avec GSK un accord global concernant son médicament Toctino. Stiefel, une filiale de GSK, reprend tous les droits exclusifs mondiaux de développement, de production, de commercialisation et de distribution pour le Toctino (Alitretinoin). Basilea reçoit en échange une avance de 146 millions de livres, soit près de 216 millions de francs, et a droit à d'autres payements d'étape jusqu'à 50 millions de livres. Les valeurs défensives avaient la cote: Nestlé, Novartis et Roche montaient de respectivement 0,7%, 0,6% et de 1,0%. Les valeurs du luxe Swatch (-1,8%) et Richemont (-1,0%) se repliaient après leurs importantes avances de la semaine passée, mais sans raison objective. Swatch figurait au bas des valeurs listées au SMI/SLI. Holcim (-0,3%) a publié son rapport de durabilité. Les autres valeurs cycliques évoluaient de manière inégale: en baisse pour Adecco (-0,6%), ABB et Kühne + Nagel (chacune -0,1%), en hausse pour Geberit (+0,5%). Sur le marché élargi, Partners Group (+0,4%) a annoncé agir en tant que chef de file dans le financement mezzanine de l'allemand BSN Medical. Accu (+5,4%) a communiqué la cession d'une friche industrielle pour un montant de 7,3 millions de francs. Des analystes ont modifié leurs appréciations (objectif de cours, rating) pour LLB (cours inchangé), GAM (+0,5%), SGKB (-0,5%), VP Bank (-1,6%) et EFG International (-1,0%).
Tokyo: le Nikkei finit en perte de 1,02%, à cause du yo-yo de l'euro L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini, hier, en repli de 1,02%, pâtissant du recul de l'euro face au yen, un mouvement qui s'est toutefois légèrement corrigé après les propos d'un responsable du FMI incitant à accentuer la politique accommodante des autorités nippones. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 88,18 points, effaçant une bonne partie de son gain de la veille, pour s'afficher à 8536,72 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a rétrocédé de son côté de 0,78%, soit 5,70 points, pour finir à 724,37 points. Le volume des transactions a été encore faible, avec seulement 1,55 milliard d'actions échangées sur le premier marché. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a ainsi fléchi hier de 1,14% à 3 035 yens, celle de Nissan de 1,81% à 759 yens et celle de Honda de 1,09% finissant à 2 534 yens. Le titre du groupe d'électronique japonais Sony, qui n'a cessé de s'effondrer ces derniers temps, a reperdu 2,10% hier, après un bref rebond de 3,15% la veille, pour terminer à 1 025 yens, avoisinant son plus bas cours depuis 1980. Le titre de son compatriote et concurrent du même secteur, Panasonic, a pour sa part décliné de 2,11% à 557 yens et celui de Sharp de 2,59% à 413 yens. Tendance baissière aussi hier du côté des valeurs bancaires, comme d'habitude les plus manipulées de la journée, Mizuho Financial Group se repliant de 1,65% à 119 yens, Mitsubishi UFJ Financial de 1,14% à 347 yens et Nomura Holdings de 2,21% à 265 yens. Les actions des maisons de commerce, des fabricants d'engins de chantier ou encore des sociétés de transport maritime ont aussi été délaissées après avoir eu la veille la faveur des donneurs d'ordres.