L'espoir d'un geste de la Banque centrale européenne (BCE) a donné un peu d'optimisme aux Bourses européennes, qui ont ouvert en hausse, hier matin, même si la situation reste fragile après la dégradation des notes des banques allemandes par l'agence de notation Moody's. Paris a ainsi ouvert sur une hausse de 0,62%, Francfort de 0,99% et Londres de 0,82%. Peu après l'ouverture, Madrid gagnait pour sa part 0,35% et Milan 0,60%. A Zurich, le SMI prenait 0,38% après un quart d'heure de cotation. Après les difficultés rencontrées par les banques espagnoles, en particulier Bankia, troisième banque du pays en termes d'actifs, le secteur bancaire a de nouveau été ébranlé par l'agence Moody's qui a abaissé la note de la dette d'une série de banques allemandes, dont Commerzbank et plusieurs banques régionales (Landesbanken), conformément à ce qu'elle avait laissé entrevoir en février. Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne s'est réunit, hier, autour de son président Mario Draghi et les marchés espèrent une nouvelle baisse des taux directeurs pour faire face aux nouveaux soubresauts de la crise de la dette en zone euro. La BCE "se retrouvait confrontée à un nouveau casse-tête" avec "pour mission de maîtriser le niveau d'inflation (qui a rechuté à 2,4% en mai avec la baisse du baril de pétrole), mais aussi de s'assurer du bon fonctionnement du système bancaire", ont estimé les analystes du Crédit Mutuel CIC. "Sa marge de manœuvre est étroite, et nous considérons qu'elle peut essentiellement agir à ce stade par le biais d'une baisse de ses taux directeurs" ce qui "pourra avoir un impact direct" sur "la confiance" et "le coût de refinancement des banques", ont-ils poursuivi. Mais selon le courtier d'IG Market, "la BCE ne devrait pas sortir ses cartouches avant de connaître le résultat des élections en Grèce". Paris: le CAC repasse les 3 000 points La Bourse de Paris était en hausse, hier en début de matinée (+0,64%), encouragée par les gains à Tokyo, dans un marché qui espère une baisse des taux de la Banque centrale européenne mais risque d'être aussi perturbé par les mauvaises nouvelles sur les banques. L'indice CAC 40 progressait de 21,6 points peu après l'ouverture, lui permettant de repasser au dessus de la barre des 3 000 points à 3 006,59 points. Les titres des banques résistaient toutefois bien sur le marché, soutenus avant tout par des anticipations de baisse de taux : Société Générale gagnait 0,61% à 17,3 euros, BNP Paribas progressait de 0,86% à 27,66 euros et Crédit Agricole s'adjugeait 0,52% à 17,28 euros. CapGemini progressait de 2,54% à 26,85 euros profitant d'une bonne nouvelle en Brésil. Déjà la veille, le groupe avait pris 3,70% à 26,18 euros après avoir été sélectionné par la banque ANZ pour assurer la gestion de ses services informatiques pendant cinq ans. Air France gagnait 2,28% à 3,44 euros après des informations de presse selon lesquelles Etihad Airways, la compagnie aérienne nationale des Emirats arabes unis, serait intéressée par une prise de participation dans la compagnie européenne. PagesJaunes profitait de prises de bénéfices (+1,78% à 1,72 euros). Du côté des baisses, on note Vinci (-0,85% à 32,16 euros), qui a été écarté du projet du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg.
Londres: le FTSE en nette hausse La Bourse de Londres était en nette hausse, hier, après deux séances de fermeture dues aux festivités du jubilé de la reine Elizabeth II, en espérant un geste de la Banque centrale européenne (BCE) en faveur d'une baisse des taux. L'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 67,56 points échanges, soit 1,28 par rapport à la clôture de vendredi, à 5 327,76 points. Les minières menaient le train des hausses, Fresnillo gagnant 6,20% à 1.456,03 pence, Kazakhmys 5,49% à 701,50 pence et Vedanta 5,38% à 931 pence. Même mouvement du côté des banques, Barclays prenant par exemple 5,22% à 182,70 pence, et Lloyds Banking Group 4,63% à 26,92 pence. Le titre de Royal Bank of Scotland, détenue par l'Etat, s'échangeait quant à lui à 208,85 pence, soit plus de plus de dix fois son niveau de vendredi, en raison d'un exercice de consolidation prévu de longue date et consistant en un échange de 10 anciennes actions pour une nouvelle. Le géant des boissons alcoolisées Diageo, qui détient notamment les marques Johnnie Walker et J&B, gagnait 2,01% à 1.547 pence après avoir annoncé qu'il allait investir 1 milliard de livres (1,23 milliard d'euros) dans les cinq ans à venir pour augmenter sa production de whisky écossais. Du côté des baisses, le géant de la téléphonie mobile Vodafone cédait 3,63% à 167,33 pence.
Francfort place tous ses espoirs dans la BCE La Bourse de Francfort était portée, hier matin, comme les autres places financières européennes, par les espoirs que les investisseurs plaçaient dans la Banque centrale européenne (BCE), espoirs qui permettaient au Dax de renouer avec les 6 000 points. L'indice des trente valeurs vedettes pointait à 6 052,63 points dans les premiers échanges, une hausse de 1,39% par rapport à la clôture de la veille. Le Dax était tombé lundi sous les 6 000 points pour la première fois depuis janvier. En tout cas les valeurs financières, les plus exposées aux vicissitudes de la crise, avaient le sourire. Deutsche Bank prenait 1,59% à 27,84 euros, Allianz 2,02% à 71,64 euros et Commerzbank 0,38% à 1,32 euro. Cette dernière ne souffrait pas outre mesure de la dégradation par l'agence de notation Moody's de la note de sa dette à long-terme, de A2 à A3. Mi-février l'agence américaine avait lancé un avertissement en ce sens. Une série d'autres instituts allemands, dont plusieurs banques régionales (Landesbanken), ont connu le même sort, tandis que le verdict tombera séparément et plus tard pour Deutsche Bank. Parmi les rares valeurs dans le rouge, MAN cédait 1,25% à 83,94 euros, en réaction à son envolée de la veille. Le titre avait pris 9% après l'annonce par Volkswagen (+0,71% à 121,35 euros) qu'il avait augmenté légèrement sa part dans le capital du fabricant de poids lourds.
Suisse: bien orientée avant la BCE La Bourse suisse était franchement dans le vert, hier après l'ouverture, confirmant sa bonne tenue de la veille. Le Swiss Market Index (SMI) gagnait 0,46% à 5 740,82 points peu après l'ouverture, le Swiss Leader Index (SLI) prenait 0,63% à 857,87 points, le SPI avançait de 0,49% à 5 356,10 points. Geberit (+1,9%) a pris la tête du SMI/SLI dès l'ouverture, profitant de son entrée prochaine au SMI, sans doute grâce aux investisseurs indiciels. Sika, qui va remplacer Geberit au SLI, gagnait 2,6%, alors que DKSH, qui entrera au SMIM, prenait 2,9%. Les cycliques Adecco (+1,5%), Clariant (1,0%) et Holcim (+1,2%) étaient également en forme. Les financières semblaient assez indifférentes à la dégradation par Moody's, la veille, de la notation de crédit de plusieurs banques allemandes et autrichiennes. UBS gagnait 1,3%, CS prenait 1,0%. Mais Julius Bär reculait de 0,4%. Aux assurances, Swiss Life montait de 1,5%, Swiss Re de 1,0%, Zurich Insurance de 0,5%. Roche (+0,6%) a publié, hier matin, les résultats détaillés de l'étude comparative ADACTA basée sur le médicament Actemra/RoActemra, pour le traitement de l'arthrite rhumatoïde (RA). Nestlé gagnait 0,3%. Givaudan (+0,4%) a vu son objectif de cours légèrement relevé par HSBC, qui reste cependant à "underweight" sur le titre. En même temps que la publication d'une perte annuelle quadruplée, Swissmetal a annoncé la convocation d'une assemblée générale des actionnaires pour voter la liquidation volontaire de la holding. L'action dévissait de 61,2%. LEM (inchangé) et CKW (non négocié) ont également publié des résultats.
Tokyo: le Nikkei finit en hausse de 1,81% La Bourse de Tokyo a terminé la séance en nette hausse de 1,81%, les investisseurs espérant une action résolue de la Banque centrale européenne (BCE) face à la crise de la zone euro à l'occasion d'une réunion de son conseil des gouverneurs. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 151,53 points à 8 533,53 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 1,46%, prenant 10,32 points à 718,56 points.L'activité a été moyenne, avec 2,08 milliards d'actions échangées sur le premier marché.A Tokyo, le marché a aussi salué un léger effritement du yen face à l'euro et au dollar, qui favorise la compétitivité des produits "Made in Japan" à l'étranger et élève la valeur des revenus tirés hors de l'archipel par les groupes nippons, lorsqu'ils les convertissent en monnaie japonaise.Considéré comme une valeur refuge par temps économique incertain, le yen a atteint la semaine dernière son niveau le plus haut depuis plus de onze ans face à l'euro, avant de refluer quelque peu. Les actions de nombreuses entreprises ont enfin fait l'objet d'achats opportunistes, après être tombées ces derniers jours à des niveaux dérisoires, les indices tokyoïtes souffrant comme leurs homologues occidentaux des inquiétudes pour l'Europe et la croissance mondiale. "Les investisseurs voient que le marché est sous-évalué et se réveillent, tout en gardant quelques réserves" au vu des multiples incertitudes pesant sur la crise européenne et sur la conjoncture mondiale, a expliqué Mattia Ciancaleoni, de la banque Citigroup, cité par Dow Jones Newswires. L'action Sony, qui avait ainsi chuté lundi sous la barre symbolique des 1 000 yens pour la première fois depuis 1980, a réitéré, hier, son rebond amorcé la veille, gagnant cette fois 2,13% à 1 051 yens. Au-delà de Sony, les autres géants de l'électronique, cotant au plus bas depuis des années voire des décennies, ont continué de reprendre quelques couleurs: Panasonic a gagné 3,73% à 528 yens et Canon 2,98% à 3 080 yens, tandis que Sharp s'est envolé de 6,89% à 419 yens. Le titre Olympus n'a profité qu'à la marge d'articles de presse faisant état d'un investissement prochain de Panasonic dans cette entreprise plombée par un scandale financier à l'automne dernier. Il a grignoté 0,53% à 1 338 yens. La construction d'automobiles a été également de nouveau prisée: Toyota a engrangé 2,49% à 2 999 yens, Nissan 2,49% à 741 yens et Honda 2,81% à 2 485 yens. Des courtiers ont toutefois estimé que le rebond observé depuis la veille à Tokyo pourrait n'être éphémère, l'horizon risquant de rester bouché tant que les problèmes de la zone euro ne s'apaiseront pas.
