Dans un contexte relativement tendu entre l'Europe et la Russie, la France, au même titre que tous les pays européens, cherche à sécuriser ses approvisionnements en énergie. A cet égard, elle devrait être le troisième pays du sud de l'Europe (après l'Espagne et l'Italie) à signer des accords gaziers avec l'Algérie à l'occasion, très probablement, de la visite à Alger du ministre français de l'Economie Thierry Breton, en décembre prochain. C'est ce qui explique le forcing opéré par Gaz de France pour s'assurer une plus forte présence en Algérie. En effet, GDF veut investir un milliard de dollars pour le développement du gisement gazier de Touat dans le Sud. Selon le délégué aux activités GNL du groupe Français, Didier Holleaux, GDF est prête "à investir un milliard de dollars, soit 75% du coût de développement du gisement gazier de Touat. Nous y travaillons depuis 2002 et nous sommes à la fin de la phase d'exploration sur ce projet ". En négociations depuis plusieurs mois, ces accords gaziers entre Sonatrach et GDF prévoient la sécurisation sur 20 ans des approvisionnements français en gaz algérien et l'augmentation de la part du gaz algérien sur le marché français. " Ce sont des négociations complexes et confidentielles. Les discussions avancent bien, c'est tout ce que je peux dire pour le moment ", a affirme M. Didier Holleaux. En 2005, le gaz algérien a représenté près de 12% des importations françaises. La France veut porter cette part à 15% et la stabiliser, sans trop dépendre du gaz algérien. Le gaz prendra donc une part importante dans la visite de M. Breton à Alger. L'augmentation des exportations de gaz algérien vers la France devrait se faire à travers les gazoducs existants et le Medgaz, actuellement en chantier. Gaz de France devrait prendre une participation de 12% dans ce futur gazoduc qui reliera directement l'Algérie à l'Espagne et puis vers la France, à travers un réseau de gazoducs. L'Algérie occupe une place particulière en matière de livraison de gaz au marché français. Pour le vice-président de GDF, l'illustration de cette place "particulière" est la première livraison de 155 000 m3 de GNL prise en charge, au début de cette semaine à partir du port de Bethioua (Oran), par Le nouveau méthanier Provalys, appartenant au groupe Gaz de France (GDF). Par ailleurs, Gaz de France est "disposé à contribuer au développement du gaz algérien dans le bassin atlantique", a annoncé lundi à Oran le vice-président GNL du groupe gazier français, Didier Holleaux. Dans une intervention présentée au deuxième jour de la conférence internationale sur les opportunités d'investissement dans le secteur de l'énergie dans le cadre de la Semaine de l'énergie en Algérie, M. Holleaux a indiqué que les futures installations de GDF dans la région de Rabaska, dans le Québec (Canada) peuvent permettre à Sonatrach d'accéder à de nouveaux marchés américains. "Le trajet en direction du Québec est plus court que vers le Golfe du Mexique, ce qui induira inévitablement une baisse des charges", a-t-il expliqué, tout en faisant état de la disponibilité de son groupe à permettre à Sonatrach à utiliser ses capacités de regazéification.