Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays riches et émergents du G20 se retrouvaient, hier, en sommet à Los Cabos (Mexique), dans un contexte difficile pour l'économie mondiale, entre crise en zone euro et ralentissement de la croissance. Les sommets se suivent et se répètent: l'Europe est à nouveau au cœur des attentions dans la station balnéaire de Basse-Californie. Avant-hier, les électeurs grecs ont apporté une note positive au G20 en permettant, d'après les projections, à la droite favorable à la coopération avec les créanciers internationaux d'Athènes d'avoir une majorité pour former un gouvernement. Le travail reste titanesque pour régler les problèmes de dette de la zone euro, et les dirigeants du continent devraient être exhortés par leurs homologues à accélérer les réformes économiques. Les ressources du Fonds monétaire international sont également au menu. Le FMI attend les contributions des pays émergents Les pays émergents pourraient préciser leur contribution à l'effort collectif pour renforcer les moyens du Fonds monétaire international, au premier jour d'un sommet du G20 qui s'est ouvert, hier, à Los Cabos (Mexique). Le FMI a jusqu'ici amassé plus de 430 milliards de dollars promis par la zone euro et d'une vingtaine d'autres pays, pour garnir ses coffres dans un contexte de crise. Cinq membres du G20 ont laissé dans le flou le montant de leur contribution: Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Russie. Les cinq pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) devaient se réunir, avant l'ouverture du sommet à vingt. Le vice-ministre des Finances chinois Zhu Guangyao a indiqué, avant-hier, que ce groupe communiquerait à Los Cabos un chiffre à leurs homologues du G20. Depuis que le FMI s'est lancé en décembre dans une collecte d'argent frais, ces pays émergents ont insisté pour que cet argent suive, et non précède, de profondes réformes en Europe. Or la pression est forte pour que ces sommes arrivent tout de même, même si le rythme des réformes visant à redresser les économies en difficulté de la zone euro a été décevant. En Chine par exemple, "le président Hu Jintao a du mal à justifier le fait que soient engagées les ressources du pays pour amortir la baisse du niveau de vie des riches habitants de la zone euro", souligne Carl Weinberg, du cabinet High Frequency Economics. "Nous sommes convaincus que les pays européens peuvent compter sur eux-mêmes pour démêler ces problèmes", soulignait, avant-hier, le vice-ministre chinois, M. Zhu. Toutefois, assurait-il, "la Chine ne sera pas absente", et de son point de vue "une telle contribution sera considérée comme un investissement parce que les pays qui contribuent se feront verser des intérêts". Les contributions au FMI se font par le biais de prêts avec un taux d'intérêt variable en fonction de taux d'emprunts d'Etat. Il est actuellement négligeable: 0,12%. Par ailleurs, le Brésil a fortement insisté pour que l'apport de ressources offre aux Etats membres volontaires une contrepartie en matière de pouvoir au sein du FMI. Il n'a pas été entendu jusqu'ici. Selon le dernier point sur ses finances hebdomadaires, l'institution peut encore engager 380 milliards de dollars pour ses Etats membres. Plusieurs membres du G20 n'ont pas répondu à l'appel pour augmenter ce montant: l'hôte mexicain lui-même, trois puissances du G7 (Etats-Unis, Grande-Bretagne et Canada), et l'Afrique du Sud, l'Argentine, l'Australie, la Russie et la Turquie. Certains pourraient faire partie de ces "autres pays" contributeurs cités par le FMI sans être nommément désignés.