Le gouvernement syrien s'est dit prêt,hier, à évacuer sans condition les civils assiégés à Homs, dans le centre du pays. Dans un communiqué transmis par l'agence officielle SANA, le ministère des Affaires étrangères affirme que des "groupes armés terroristes" bloquent les tentatives d'évacuation coordonnées par la mission d'observation de l'ONU et les autorités locales. Dimanche, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a demandé une intervention de l'ONU afin d'évacuer plus de 1 000 familles prises au piège dans les zones pilonnées, où les conditions sanitaires se dégradent. Les Nations unies se sont associées à cette demande. La ville de Homs est assiégée depuis plus d'une semaine et l'escalade des violences dans le pays a contraint les observateurs de l'ONU à suspendre leurs activités et leurs patrouilles. Poutine a trouvé de nombreux points d'accord avec Obama Le président russe Vladimir Poutine a indiqué, hier, à Los Cabos, au Mexique, avoir trouvé de nombreux points d'accord avec son homologue américain Barack Obama sur la façon de régler la crise syrienne. "Les discussions sur ce sujet se poursuivront", a ajouté M. Poutine à l'issue d'une rencontre très attendue avec M. Obama, à un moment où les relations russo-américaines sont empoisonnées par le soutien de Moscou au régime du président syrien Bachar al-Assad. "A mon avis, nous avons trouvé de nombreux points d'accord sur ce sujet", a indiqué le président russe au cours d'une conférence de presse commune avec M. Obama à l'issue de leur rencontre. "Afin de mettre un terme à l'effusion de sang en Syrie, nous appelons à un arrêt immédiat de la violence", ont déclaré les deux dirigeants dans un communiqué commun, se disant unis dans l'idée que le peuple syrien devrait pouvoir choisir son avenir de façon indépendante et démocratique. Combats à la frontière turque "Les efforts des observateurs n'ont toutefois pu aboutir en raison des groupes terroristes armés", a ajouté le ministère syrien des Affaires étrangères qui accuse les insurgés de se servir des civils comme de "boucliers humains". Un reproche qui a aussi été fait aux forces de Damas. Samedi, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne, a déclaré qu'un millier de familles étaient prises au piège à Homs, sous le feu des troupes gouvernementales. Des dizaines de blessés sont en grand danger en raison du manque de soins, s'est inquiété l'OSDH. Selon l'OSDH, les bombardements se poursuivaient, hier matin, sur plusieurs quartiers de Homs et un soldat gouvernemental a été tué dans un affrontement. De violents combats se déroulaient en outre, hier, entre l'armée et des rebelles dans la région d'Idleb, près de la frontière turque, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet de la "Misnus" Des diplomates ont indiqué que le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir, hier, pour faire le point sur la mission d'observation en Syrie, suspendue samedi en raison de l'intensification des violences, et sur le plan de paix de l'émissaire Kofi Annan. Le général Robert Mood, chef de la mission baptisée Misnus, devait faire un rapport devant le Conseil, hier, à 16H00 locales (20H00 GMT) sur sa décision de suspendre les activités de cette mission en raison de l'intensification des violences. "Nous voulons écouter le pronostic du général Mood", a expliqué devant des journalistes l'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant. "Je crois que beaucoup d'Etats membres du Conseil, y compris nous, allons lui demander quel est l'avenir de cette mission et donc, par extension, du plan Annan, à la lumière des récents développements", a-t-il ajouté. Selon l'ONU, le général Mood souhaitait que les observateurs poursuivent leur travail, mais les conditions sur le terrain étaient trop difficiles. Les observateurs ont plusieurs fois rapporté avoir été empêchés de se rendre sur un site qu'ils souhaitaient voir, et avoir même été pris pour cible. Les Etats-Unis ont répété qu'ils étaient prêts à bloquer le renouvellement du mandat de la Misnus. La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis travaillent par ailleurs sur un projet de résolution qui proposerait des sanctions contre Bachar al-Assad s'il ne respecte pas le plan de paix en six points de Kofi Annan. A l'heure où nous mettons sous presse, aucune information n'a filtré sur cette réunion du Conseil de sécurité au sujet de l'avenir de la mission d'observateurs onusiens en Syrie. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.