Les Bourses européennes ont terminé la semaine en timide hausse après une séance en demi-teinte, les investisseurs restant préoccupés par la situation de la Grèce avant un long week-end. Le marché "hésite sur la direction à prendre. L'attentisme devrait prévaloir encore pendant plusieurs jours si les responsables européens ne donnent toujours pas d'indications plus claires sur la marche à suivre en Grèce et en Europe", estime Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. La situation en Grèce pousse les investisseurs à la retenue car les derniers sondages placent le parti de gauche Syriza, favorable à une renégociation de la politique dictée par l'UE et le FMI, en tête des prochaines élections législatives du 17 juin. L'Eurostoxx 50 a gagné 0,25% La Bourse de Paris a terminé en légère hausse (+0,32%), après avoir tourné au ralenti faute de nouvelles majeures, dans un marché tout entier tourné vers la Grèce. L'indice CAC 40 a pris 9,69 points à 3047,94 points, dans un volume d'échanges très faible de 2,290 milliards d'euros. La veille, il avait gagné 1,16%. Les valeurs bancaires ont fini en baisse. BNP Paribas a perdu 0,34% à 26,58 euros, Crédit Agricole 1,00% à 2,98 euros et Société Générale 0,09% à 16,27 euros. Hors CAC 40, Air France-KLM a pris 1,00% à 3,44 euros. La compagnie a reconnu pour la première fois être confrontée à un "sureffectif" et annoncé une réduction de sa flotte, parallèlement à une montée en puissance de sa filiale à bas coûts Transavia. La Bourse de Londres a terminé quasiment à l'équilibre, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnant 1,48 point, soit 0,03% par rapport à la clôture de la veille, à 5 351,53 points. Lloyds Banking Group a ainsi cédé 4,12% à 25,80 pence, Royal Bank of Scotland 2,66% à 20,87 pence et Barclays 1,94% à 181,70 pence. Les minières sont elles aussi reparties à la baisse, comme Vedanta (-3,30% à 966,50 pence), Xstrata (-2,40% à 912,60 pence) ou Fresnillo (-2,23% à 1 317 pence). A l'inverse, l'assureur Admiral Group a fini dans le vert (+2,95% à 1 116 pence), tout comme les distributeurs Marks & Spencer (+1,34% à 347,60 pence) et Next (+0,67% à 2 996 pence) ou l'opérateur de téléphonie mobile Vodafone (+0,82% à 173,10 pence). La Bourse de Francfort a terminé en hausse, après une partie de la journée passée à évoluer dans le rouge. L'indice Dax a fini en hausse de 0,38% à 6 339,94 points. Le MDax des valeurs moyennes a en revanche piqué du nez, enregistrant -0,34% à 10'196,44 points. Les valeurs énergétiques ont profité de la séance. EON a pris 1,50% à 15,54 euros après l'amélioration par HSBC de sa recommandation à "neutre" contre "sous-pondérer" avant, vantant les qualités défensives de l'action. RWE a fini mieux avec +1,55% à 30,45 euros. Mais c'est Siemens (+2,25% à 68,58 euros) qui a pris la tête du Dax grâce à une recommandation d'achat par Deustche Bank. La Bourse de Madrid a clôturé en légère hausse, gagnant 0,13% à 6 543 points, au terme d'une séance marquée par la suspension du titre de Bankia à l'ouverture, sur le point de demander une aide publique. Les autres valeurs bancaires ont fini en ordre dispersé: Santander a pris 0,24% à 4,554 euros, BBVA a terminé quasi-stable (+0,02%) à 4,93 euros et CaixaBank a cédé 0,39% à 2,281 euros. Telefonica a lui perdu 0,69% à 9,61 euros, après l'annonce par l'agence Moody's qu'elle envisageait d'abaisser sa note, au lendemain de l'abaissement d'un cran par Standard & Poor's. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur une hausse de 0,36% à 13 155 points. Parmi les plus fortes progressions, le groupe de BTP Impregilo a pris 3,49% à 3,14 euros, le cimentier Buzzi Unicem 2,24% à 7,085 euros, l'assureur Generali 1,87% à 8,735 euros et le groupe d'énergie Enel 1,09% à 2,41 euros. Les banques Intesa Sanpaolo et UniCredit ont gagné respectivement 0,78% à 1,033 euro et 0,64% à 2,534 euros tandis que le groupe automobile Fiat s'est adjugé 0,54% à 4,07 euros. Telecom Italia a en revanche cédé 1,98% à 0,6945 euro, Banca Monte dei Paschi di Siena 1,96% à 0,2103 euro et le fabricant de pneus Pirelli 0,93% à 8,03 euros. La Bourse de Bruxelles a gagné 0,26% à 2 119,44 points. Parmi les principales hausses, l'assureur Ageas a progressé de 3,15% à 1,37 euro, devant Elia (gestionnaire du réseau d'électricité belge), qui a pris 1,99% à 30,74 euros. L'opérateur téléphonique Mobistar a fini en baisse (-3,42% à 25,45 euros) comme Solvay, dont le titre a perdu 1,87% à 83,51 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en hausse de 1% à 4642,35 points notamment grâce à une forte progression de 8,92% du groupe diversifié Sonae. REN, le gestionnaire du réseau électrique, a gagné 5,88% tandis que le papetier Portucel a progressé de 3,56%. Les valeurs financières ont terminé en ordre dispersé: la BPI en hausse de 2,86% tandis que la BCP a perdu 0,98% et la BES 0,82%. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,23% à 292,76 points. A la hausse, le fabricant de systèmes de navigation par GPS TomTom a gagné 4,37% à 3,51 euros. A la baisse, le groupe de travail temporaire Randstad a perdu 1,27% à 22,11 euros. La Bourse suisse a terminé la semaine en très légère hausse. L'indice SMI des 20 valeurs vedettes a clôturé à 5865,19, en progression de 0,22%. Les deux valeurs qui ont progressé le plus sont le groupe biotechnologique Actelion (+3,98% à 38,69 francs) et le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan (+2,28% à 896,50 francs). Les banques ont fini en baisse: Credit Suisse a cédé 1,39% à 19,09 francs, UBS 0,89%, à 11,15 francs.
Wall Street finit en baisse, optant pour la prudence avant un long week-end La Bourse de New York a fini la semaine en baisse, les investisseurs optant pour la prudence avant un long week-end aux Etats-Unis, en dépit d'un indicateur sur le moral des consommateurs américains encourageant: le Dow Jones a perdu 0,60% et le Nasdaq 0,07%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a cédé 74,92 points à 12 454,83 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,85 point à 2 837,53 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché 0,22% (-2,86 points) à 1 317,82 points. Wall Street avait ouvert sans direction avant de s'enfoncer dans le rouge progressivement. Le marché était en mode préservation, a dit Michael James, de Wedbush Securities, expliquant que les investisseurs avaient davantage cherché à maintenir leurs positions qu'à en gagner de nouvelles étant donné tous ces nuages noirs et ces développements négatifs quotidiens en Europe. Le marché est resté ainsi suspendu au nouveau scrutin législatif prévu le 17 juin en Grèce, où le parti d'extrême gauche anti-austérité Syriza a le vent en poupe, ce qui fait craindre aux investisseurs que son éventuelle victoire ne précipite une sortie du pays de l'Union monétaire et n'ébranle d'autres pays en difficulté, au premier rang desquels l'Espagne. En outre, on est à la veille d'un long week-end, les gens ne sont pas très actifs, surtout qu'on achève un mois décevant, a relevé Mace Blicksilver, du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management. Les marchés américains seront en effet fermés lundi, jour férié du Memorial Day aux Etats-Unis, en hommage aux anciens combattants. Wall Street a limité toutefois ses pertes grâce à des indicateurs positifs sur le moral du marché en Allemagne et en France, ont remarqué les analystes de Charles Schwab. Selon des chiffres publiés, avant-hier, par l'institut GfK, les consommateurs allemands ont bien meilleur moral que les entrepreneurs du pays. Et le moral des ménages français a légèrement remonté en mai, a indiqué pour sa part l'Insee. De même, aux Etats-Unis, le moral des ménages a fortement progressé en mai, selon l'indice de confiance des consommateurs américains de l'Université du Michigan. Cet indice a progressé de 3,2 points par rapport à avril pour s'établir à son niveau le plus élevé depuis octobre 2007. Ce n'est pas forcément une bonne chose car cela renforce l'idée que la Fed (banque centrale américaine) ne va pas intervenir comme le réclame depuis des semaines Wall Street, a relevé Mace M. Blicksilver. Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,745% contre 1,759% la veille, et celui à 30 ans à 2,846% contre 2,847%. Tokyo: le Nikkei reprend 0,20% mais cherté du yen pèse lourdement L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a progressé de 0,20% à la clôture de la semaine, à l'issue d'une séance encore marquée par les risques liés à la situation en Grèce et en zone euro ainsi que par la hausse subséquente du yen, qui pénalise les groupes exportateurs. Les solides performances de quelques titres, aidés par des publications positives, ont évité une rechute générale, mais la tendance n'est dans l'ensemble pas positive. A la fermeture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes, volatil et sans tendance claire tout au long de la séance, a pris 17,01 points pour remonter à 8580,39 points. Durant la semaine, le Nikkei a cédé 0,35%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a fléchi de son côté de 0,02%, avant-hier, cédant 0,14 point, pour finir à 722,11 points. Le volume des transactions a été faible, avec seulement 1,56 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La semaine a été marquée par les inquiétudes ravivées entourant la Grèce et sa plausible sortie de la zone euro, ce qui fait craindre un surcroît de difficultés dans des pays déjà fragilisés comme l'Espagne ou l'Italie. Fuyant les risques liés à l'euro, les investisseurs jettent leur dévolu sur la devise nippone qui, de facto, grimpe, comme l'a déploré dans la matinée le ministre japonais des Finances, Jun Azumi. "L'absence de confiance (envers l'Europe et sa monnaie) constitue un obstacle à la croissance économique mondiale et a un mauvais impact sur les marchés japonais et le yen", a-t-il déclaré. Avant-hier, à la fermeture du marché tokyoïte (06H00 GMT), la devise européenne évoluait toujours sous la barre des 100 yens, aux environs de 99,80 yens, un niveau d'alerte pour les investisseurs qui redoutent les conséquences négatives sur les revenus et bénéfices des entreprises nippones à l'étranger. Le dollar est resté pour sa part nettement sous la barre tout autant alarmante des 80 yens, aux alentours de 79,70 yens à la fin de la séance de Tokyo. Dans ce contexte, les investisseurs se sont délestés de valeurs des groupes exportateurs tout en profitant d'un cours bradé sur certains titres. Ils ont continué à en massacrer d'autres, très sensibles à la situation européenne, tels Sony. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a stagné pour le deuxième jour consécutif à 3065 yens. Celle de Nissan a également fait du surplace à 755 yens, alors que celles de Honda a encore reculé, de 0,16%, pour finir à 2540 yens. Le titre du groupe d'électronique japonais Sony a à nouveau chuté de 4,52%, retrouvant son plus bas niveau depuis 1980, à 1 055 yens (-50 yens). Touché par les mauvaises conditions économiques mondiales, européennes en particulier, la baisse subséquente de l'euro et du dollar face au yen, une concurrence exacerbée et une activité de TV mal en point, le fleuron nippon n'est plus en odeur de sainteté auprès des investisseurs et ses actions ne trouvent plus preneur, selon des courtiers. Les titres de ses compatriotes et concurrents du même secteur, Panasonic et Sharp (troisième valeur la plus échangée), ont respectivement abandonné 1,13% à 527 yens et 1,01% à 391 yens, évoluant également ces dernières semaines à des niveaux inédits depuis 1980. Tendance baissière aussi, avant-hier, du côté des valeurs bancaires, encore les plus manipulées de la journée, Mizuho Financial Group rétrocédant 0,86% à 115 yens, Mitsubishi UFJ Financial Group restant inchangée à 342 yens et Nomura Holdings déclinant de 0,38% à 260 yens. La bonne performance du jour revient au titre Japan Tobacco, qui a affiché une hausse notable de 5,17% à 447 500 yens, le géant des cigarettes, détenteur des marques Camel, Winston ou encore Benson & Hedges, ayant annoncé la veille après la clôture le rachat pour 475 millions d'euros du fabricant belge de tabacs à rouler Gryson dont les produits sont très prisés en Europe. Les groupes pharmaceutiques nippons ont également été appréciés, avant-hier, l'action Takeda gagnant 2,33% à 3 300 yens et celle de son rival Astellas 2,30% à 3 120 yens.
