Les Bourses européennes ont pour la plupart fini la semaine en petite progression grâce à la hausse inattendue du moral des ménages américains, dans un marché toujours tendu face à la situation en Grèce et en Espagne. "Le marché oscille dans des amplitudes assez importantes, étant donné qu'il y a énormément d'incertitudes", a expliqué à Paris Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management. "Les chiffres macroéconomiques américains ont permis un retournement mais sans réelle tendance", a-t-il ajouté. Le moral des ménages a progressé aux Etats-Unis: l'indice de confiance des consommateurs américains de mai a progressé de 1,4 point par rapport à avril pour s'établir à 77,8, son niveau le plus élevé depuis janvier 2008, selon une estimation encore provisoire. L'Eurostoxx 50 a gagné 0,32% Paris a terminé presque stable (-0,01%), le CAC 40 perdant 0,40 point à 3 129,77 points, dans un volume d'échanges assez peu fourni de 3,673 milliards d'euros. Du côté des valeurs, Vallourec a chuté de 19,99% à 34,30 euros, plus forte baisse du CAC 40, plombé par un avertissement sur résultat. Le secteur bancaire a souffert. BNP Paribas a perdu 1,29% à 28,67 euros et Société Générale 1,69% à 17,21 euros. Crédit Agricole a lâché 1,00% à 3,46 euros après l'annonce d'un bénéfice net divisé par quatre sur les trois premiers mois de 2012. A Londres, l'indice FTSE-100 a gagné 31,57 points, soit 0,57% par rapport à la clôture de jeudi, à 5 575,52 points. Le distributeur Marks and Spencer a signé la plus forte progression, gagnant 3,48% à 360 pence. Le groupe aérien IAG a pour sa part gagné 1,44% à 165,3 pence. Les banques étaient en revanche sous pression. Barclays a ainsi perdu 2,87% à 202,8 pence, Royal Bank of Scotland (RBS) 0,39% à 22,96 pence, Lloyds Banking Group 0,37% à 31,08 pence, HSBC 0,41% à 554,2 pence et Standard Chartered 0,65% à 1 368 pence. Le Dax de la Bourse de Francfort a fini en hausse de 0,95% à 6579,33 points. Les valeurs automobiles, euphoriques, ont constitué le podium d'arrivée: Daimler (+2,25% à 39,23 euros), Volkswagen (+2,23% à 137,40 euros) et BMW (+2,05% à 67,60 euros). La Bourse d'Athènes a chuté de 4,5%, l'indice Athex s'établissant à 611,96 points. Jeudi, l'Athex avait gagné 4,19%, corrigeant des pertes successives depuis le début de la semaine qui l'avait ramené à son niveau d'il y a 30 ans. Depuis les législatives de dimanche qui n'ont donné à aucun parti une majorité, la Grèce tente vainement de former un gouvernement de coalition, ce qui provoque des turbulences sur les marchés et ravive les inquiétudes sur l'instabilité dans le pays. A Madrid, l'indice Ibex-35 a clôturé en baisse de 0,71% à 6 995,6 points, après avoir perdu plus de 3% en cours de séance, au moment où le gouvernement dévoilait sa nouvelle réforme du secteur bancaire. Celle-ci impose aux banques, jugées trop exposées au secteur sinistré de l'immobilier, de sortir de leurs bilans les actifs les plus problématiques et de réaliser des provisions supplémentaires de 30 milliards d'euros. Santander a cédé 1% à 4,871 euros, BBVA 1,26% à 5,243 euros et CaixaBank 1,05% à 2,448 euro. La quatrième banque du pays, Bankia, a chuté de 1,62% à 2,071 euros après sa nationalisation partielle, mercredi, en raison de ses nombreux actifs immobiliers risqués. Le groupe de BTP Sacyr Vallehermoso a enregistré la plus forte chute, plongeant de 7,30% à 1,206 euros. A Milan, le FTSE Mib, a gagné 0,29% à 14'045 points. Le fabricant de pneus Pirelli a rebondi de 4,34% à 8,895 euros au lendemain d'une chute de 9,50% due à la révision en baisse de sa prévision de chiffre d'affaires. Fiat a pris de son côté 4,11% à 3,594 euros, le groupe pétrolier Eni 1,93% à 16,9 euros et le groupe d'énergie Enel, qui a confirmé ses objectifs annuels malgré une baisse de ses résultats au premier trimestre, 0,81% à 2,5 euros. L'assureur Generali, qui a accusé une baisse de son bénéfice net trimestriel mais a confirmé ses objectifs annuels, a reculé en revanche de 1,04% à 9,48 euros. Les banques ont également cédé du terrain après leur bond de la veille, UniCredit abandonnant 1,06% à 2,812 euros et Intesa Sanpaolo 1,47% à 1,071 euro. Le groupe de télévision Mediaset a lâché 2,83% à 1,475 euro. Bruxelles a légèrement baissé, le BEL 20 cédant 0,13% à 2184,43 points. La principale baisse est due au groupe de services automobiles D'Ieteren, qui a abandonné 5,08% à 29,15 euros. Le bancassureur KBC a reculé de 2,98% à 14 euros, après avoir fortement rebondi jeudi suite à l'annonce de résultats trimestriels meilleurs que prévu. La meilleure performance a été enregistrée par le groupe de transformation des métaux Bekaert, qui a pris 1,15% à 23,81 euros. L'AEX de la Bourse d'Amsterdam a progressé de 0,77% à 305,28 points. A la hausse, le groupe postal Post NL a gagné 3,55% à 3,30 euros et le groupe foncier Corio 2,79% à 34,10 euros. A la baisse, le groupe de dragage Boskalis a perdu 1,34% à 27,70 euros. La Bourse suisse a fini en légère hausse, l'indice SMI clôturant à 5954,88 points (+0,48%). Les trois valeurs qui ont le plus progressé sont Actelion, Holcim et Syngenta. Elles ont bénéficié d'un relèvement d'objectif de cours par les banques. Ainsi Actelion a progressé de 2,22% à 39,10 francs, Holcim de 1,85% à 55,20 francs et Syngenta de 1,85% à 313,70 francs. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 1,12% à 5 179,01 points. L'entreprise de BTP Mota-Engil a enregistré la plus forte perte avec un recul de 1,68%. Les valeurs bancaires ont terminé en ordre dispersé: la BCP a reculé de 0,96% et la BPI de 0,24% tandis que la BES a gagné 1,27%. EDP renovaveis, filiale de l'électricien EDP pour les énergies renouvelables, a gagné 2,56%, meilleure performance de la séance.
Wall Street recule malgré un bon indicateur, plombée par la Grèce et JPMorgan Wall Street a reculé en fin de semaine, une bonne statistique aux Etats-Unis ne suffisant pas à rassurer des courtiers nerveux pour l'Europe et sous le choc d'une perte de courtage colossale de JPMorgan Chase: le Dow Jones a cédé 0,27% et le Nasdaq est resté stable. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a cédé 34,44 points à 12 820,60 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, est resté stable, prenant 0,18 point à 2 933,82 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,34% (-4,60 points) à 1 353,39 points. Ebranlée par l'annonce d'une perte de courtage record de deux milliards de dollars par JPMorgan Chase, première banque américaine en nombre d'actifs, et par l'échec de la formation d'un gouvernement en Grèce, de mauvais augure pour la zone euro, la Bourse de New York n'a bénéficié vendredi que brièvement d'un regain d'optimisme des investisseurs après une bonne statistique américaine. Après l'annonce d'une progression du moral des ménages aux Etats-Unis, selon l'indice de confiance des consommateurs américains de mai publié vendredi par l'Université du Michigan, on a vu une brève hausse du marché mais il s'est retourné quand un dernier effort pour sauver la formation d'un gouvernement en Grèce a échoué, a commenté Chris Low, de FTN Financial. Publiée la veille après la clôture, la nouvelle selon laquelle JPMorgan Chase avait enregistré la plus lourde perte de courtage aux Etats-Unis depuis la crise des subprimes de 2008 sur les six dernières semaines de 2011, a pesé sur le moral des investisseurs tout au long de la séance. La santé des marchés des crédits et du système bancaire est essentielle à la reprise économique. L'annonce de JPMorgan est un grave coup porté aux espoirs que le secteur de la finance est en train de se reconstruire aux Etats-Unis, après l'explosion de la dette au cours des dernières années. Cela va ébranler la confiance dans les actions bancaires, a commenté Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com. Le titre de JPMorgan Chase a perdu 9,28% à 36,90 dollars. Mais certains analystes ont noté la résistance étonnante de la place new-yorkaise dans son ensemble face à une nouvelle d'une telle ampleur, sachant l'attachement des courtiers aux valeurs du secteur bancaire, largement considérées comme un baromètre de la reprise de l'économie américaine. Je suis très impressionné par la stabilité du marché (...) face à l'impact très négatif de la perte de JPMorgan et par sa capacité à rester d'aussi bonne humeur, c'est un signe de confiance dans l'économie américaine, a confié Michael James, de Wedbush Morgan Securities. Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,841% contre 1,884% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,015% contre 3,051%. Tokyo clôture en baisse de 0,63%, inquiétude pour la Grèce La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en baisse de 0,63%, sur fond d'inquiétude persistante pour la Grèce et la stabilité de la zone euro. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 56,34 points à 8 953,31 points. Il a chuté de 4,55% sur l'ensemble de la semaine, marquée par une recrudescence des craintes pour l'Europe endettée après des élections en France et surtout en Grèce. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé de son côté de 0,92%, lâchant 7,04 points à 758,38 points. L'activité a été moyenne, avec près de 2 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Le marché est resté nerveux, constatant que la Grèce restait sans majorité parlementaire quatre jours après des élections marquée par une débâcle historique pour les partis traditionnels, pro-austérité. Un léger espoir suscité par un accord de principe entre les socialistes et un petit parti de gauche n'a pas suffi à rassurer. Le yen, valeur refuge par temps économique incertain, est par conséquent resté vigoureux, d'autant que les statistiques macroéconomiques récentes en provenance des Etats-Unis et de Chine restent mitigées. Cette force de la devise japonaise nuit aux groupes nippons en réduisant la valeur de leurs revenus tirés de l'étranger, une fois convertis en yens. En l'absence d'une atmosphère générale poussant à l'achat, les opérateurs ont surtout tenu compte des résultats financiers actuellement annoncés par les entreprises pour se positionner. Les fabricants d'électronique, plombés de pertes record, ont été une fois encore les grands perdants de la journée: Sony s'est écroulé de 6,43% à 1 135 yens et Sharp de 5,11% à 390 yens. Panasonic a diminué de 1,55%, à 570 yens. Le spécialiste de l'audiovisuel pour automobiles, Pioneer, dont le bénéfice net a baissé des deux-tiers en 2011-2012, a fondu de 6,78% à 344 yens. Plombés par des résultats annuels dans le rouge, NEC (informatique et télécommunication) et Nintendo (jeux vidéo) ont aussi chuté, respectivement de 5,38% à 123 yens et de 5,41% à 9 800 yens. En bien meilleure forme, les constructeurs d'automobile ont dans l'ensemble rebondi: Toyota de 2,05% à 3 235 yens, Nissan de 3,34% à 804 yens et Honda de 1,51% à 2 752 yens. Le spécialiste des poids-lourds, Isuzu, a accéléré de 4,27% à 464 yens mais celui des petites voitures, Suzuki, n'a gagné que 0,39% à 1780 yens. Le fabricant d'appareils photo Olympus, qui a fait état jeudi d'une perte nette à l'issue d'une année marquée par un retentissant scandale financier, a terminé à l'équilibre, à 1 130 yens. Son concurrent Nikon, soutenu par un doublement de son bénéfice net, s'est envolé de 8,56% à 2 474 yens. Victime d'une chute de quasi-moitié de son bénéfice net annuel, le groupe pétrolier JX Holdings a perdu 1,16% à 426 yens.