La Chine a mis en garde l'Union européenne, hier, contre des sanctions visant les entreprises chinoises des secteurs de l'énergie solaire et des télécommunications, affirmant qu'elles auraient des répercussions négatives pour les sociétés européennes de ces secteurs. Les fabricants européens d'équipements de télécommunications et de cellules photovoltaïques estiment que leurs concurrents chinois profitent de subventions étatiques et demandent à la Commission européenne de limiter l'importation de leurs produits. Les sociétés chinoises visées par d'éventuelles mesures européennes seraient notamment les géants chinois des équipements de télécommunications Huawei et ZTE. Le porte-parole du ministère chinois du Commerce Shen Danyang a rejeté comme infondées des allégations selon lesquelles ces deux entreprises recevraient des subventions, affirmant que leur croissance était fondée entièrement sur une compétition dans des conditions de marché. Il a souligné que de nombreuses sociétés européennes dans le secteur des télécoms opéraient en Chine depuis de nombreuses années. La Chine ne veut pas que soit sapée ou mise à mal une telle situation gagnant-gagnant, a déclaré M. Shen lors d'une conférence de presse. Face à la sévérité de la situation économique mondiale, nous pensons que la Chine et l'UE devraient améliorer leur coordination... et s'abstenir de recourir à des mesures protectionnistes, a ajouté le porte-parole. En mai, les Etats-Unis ont imposé des droits de douane punitifs compris entre 31% et 250% à l'encontre des fabricants et exportateurs chinois de cellules photovoltaïques, accusés de pratiquer le dumping, c'est-à-dire d'inonder le marché américain en maintenant leurs prix artificiellement bas. Selon des informations de presse, l'UE pourrait emboîter le pas aux Etats-Unis et imposer elle aussi des sanctions à ces produits chinois. M. Shen a mis en garde les Européens contre une telle éventualité, arguant que la Chine était un gros importateur de matières premières européennes nécessaires au secteur photovoltaïque. Si l'UE restreint les (importations de) produits photovoltaïques chinois, cela nuira aux sociétés en amont et en aval dans l'industrie photovoltaïque européenne, a-t-il mis en garde. Il a précisé que la Chine avait jusqu'ici importé des équipements pour fabriquer des batteries solaires pour un total de 40 milliards de dollars, dont 45% en provenance de pays européens, notamment d'Allemagne et de Suisse. Nous espérons que l'UE se montrera prudente, a encore dit le porte-parole chinois. Créer une zone de libre échange avec le Mercosur La Chine propose au marché commun du cône sud-américain (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) d'envisager la création d'une zone de libre-échange avec elle, a annoncé le Premier ministre chinois Wen Jiabao, avant-hier, à Buenos Aires. "Nous voulons réaliser des études de faisabilité sur l'établissement d'une zone de libre-échange entre la Chine et le Mercosur", a dit Wen Jiabao au côté de la présidente argentine Cristina Kirchner, lors d'une vidéo-conférence avec les chefs d'Etat du Brésil Dilma Roussef et de l'Uruguay José Mujica. "La Chine est disposée à entamer un dialogue au niveau des ministres des Affaires étrangères dans le cadre du Mercosur", a poursuivi le Premier ministre chinois. "La Chine est devenue le deuxième marché pour les exportations du Mercosur", a-t-il fait valoir. En 2011, les exportations de la Chine dans le Mercosur pour 48,45 milliards de dollars (38,73 milliards d'euros, +34% par rapport à 2010) et ses importations en provenance du Mercosur ont atteint 51,03 milliards de dollars (40,80 milliards d'euros), d'après une source à la Chancellerie argentine. Pékin a l'intention de voir doubler le volume de cet échange d'ici 2016, a expliqué Wen Jiabao. Wen Jiabao effectue une tournée en Amérique latine comprenant le Brésil, l'Uruguay, l'Argentine et enfin le Chili.