Dans nombre de pays arabes, même si les discours ont changé pour épouser les changements des contextes, les comportements, quant à eux, sont restés figés. La mondialisation a été déviée de son cours. Alors qu'elle était censée développer les solidarités dans un monde qui devait tendre aux unions, elle a produit l'inverse. Cela vient compliquer davantage les données compte tenu que bien des pays en développement savent qu'ils risquent de perdre même ce qui leur reste d'une industrie qui avait fait leur fierté durant les années de gloire du socialisme. Au lieu de créer un monde basé sur les entraides, la solidarité, bien au contraire, elle a favorisé les concurrences, pratiquement des guerres sans pitié, où les vainqueurs sont connus d'avance, les vaincus également. Etonnant alors que les pays riches qui en profitent fassent l'objet de mécontentement de ceux qui en sont exclus ? On aurait bien aimé que ceux qui furent à l'origine de la mondialisation tiennent parole quand ils répètent que cette dernière va favoriser le commerce et celui-ci va impulser l'économie. Ils disaient que la prospérité finira par déborder au-delà des frontières tout comme le promet la mondialisation, mais il n'y a que les problèmes des grandes puissances qui deviennent indivisibles, et pas la prospérité. Même quand il est soutenu que la sécurité est indivisible, les grandes puissances ne s'intéressent à la coopération internationale que dans la dimension qui possède des implications sur leurs intérêts. Reparlerons-nous un jour de bénéfices à partager des dividendes de la croissance, du partage de prospérité entre pays et à l'intérieur du pays ? Si prospérité existe bien entendu… Pour ce qui concerne les relations internationales, on ne parle plus de prospérité partagée, surtout qu'avec l'inégalité de développement et plus particulièrement le nationalisme économique, la prospérité n'a pas de caractère transfrontalier, prise en otage à l'intérieur des frontières des pays développés.