L'Espagne est "en train de négocier avec la Commission" européenne les conditions de l'aide de la zone euro pour ses banques, qui pourraient inclure un premier montant chiffré pour les entités les plus fragiles, a indiqué, hier, le ministre de l'Economie Luis de Guindos. "Actuellement, nous sommes en train de négocier avec la Commission tout ce qui est le " memorandum of understanding+, pour arriver au 9 juillet", date de la prochaine réunion de l'Eurogroupe, a expliqué le ministre lors d'une conférence organisée par l'agence Europa Press. Ce mémorandum est "une feuille de route de ce que va être le processus", en déterminant "quatre types d'entités" parmi les banques espagnoles: "celles qui n'ont besoin d'aucune aide, celles qui font déjà l'objet d'une intervention publique et qui vont concentrer la majorité des aides, celles qui auront besoin de capital et peuvent le trouver elles-mêmes, et celles qui en ont besoin mais auront plus de difficultés" pour le trouver. "Le processus de négociation est assez avancé" et "en principe, tout semble indiquer que le Mécanisme européen de stabilité (MES) sera disponible" pour fournir cette aide, a indiqué Luis de Guindos. La zone euro s'est engagée le 9 juin à fournir une aide pouvant atteindre 100 milliards d'euros aux banques espagnoles. "Nous avons une évaluation globale disant que, dans, le pire des cas, le besoin sera de 62 milliards d'euros", a rappelé le ministre, citant le chiffre déterminé par les cabinets d'audit Roland Berger et Oliver Wyman. L'option choisie par l'Espagne sera "une injection au fur et mesure qu'apparaissent les besoins", et non un versement d'argent en une seule fois. "Nous allons nous concentrer" sur les banques déjà sous intervention publique espagnole: "c'est une question de semaines pour déterminer de combien elles ont besoin", aussi "il est possible que, quand on rédigera le mémorandum, il y figure une quantité déjà disponible pour elles". L'idée est que, pour ces banques les plus fragiles, "cela se fasse de manière très, très rapide, en quelque semaines", a insisté le ministre. Nette baisse du nombre de chômeurs en juin mais prudence pour 2012 Le nombre de chômeurs en Espagne a fortement baissé en juin, de près de 100 000 personnes, avec 4,61 millions de sans-emploi, soit le troisième mois de recul consécutif, mais le ministère du Travail reste prudent sur cette évolution dans un contexte de récession. Nous devrons suivre l'évolution des chiffres du chômage après le bon résultat du mois de juin pour voir s'ils se transforment en tendance positive, a expliqué la secrétaire d'Etat à l'Emploi, Engracia Hidalgo, alors que juin est traditionnellement un bon mois pour l'emploi. Elle a rappelé que le gouvernement s'attendait à un recul de l'activité économique de 1,7% cette année, ce qui complique la perspective d'une reprise de l'emploi dans un pays retombé en récession. Avant ces trois mois de recul, le nombre de chômeurs en Espagne avait connu huit mois consécutifs de hausse, pour atteindre un plus haut en mars. Le pays affiche le taux le plus élevé de sans-emploi des pays industrialisés, soit 24,4% de la population active, selon l'Institut national de la statistique (INE), qui utilise une méthode différente de celle du ministère du Travail. Selon l'office européen des statistiques, Eurostat, le taux de chômage en Espagne s'élevait à 24,1% en mars. En juin, 98 853 chômeurs de moins ont été comptabilisés par rapport à mai, soit une baisse de 2,10%, et le pays compte désormais 4 615 269 demandeurs d'emploi, selon le ministère du Travail. Sur un an, la tendance reste toutefois nettement à la hausse, avec 493 468 chômeurs en plus, soit une progression de 11,97%. Pour les jeunes actifs de moins de 25 ans, parmi les plus touchés (52% selon l'INE), le recul a été très net, de 7,61% sur un an, avec 37 338 chômeurs en moins. Juin est traditionnellement un bon mois pour l'emploi en Espagne, avec les contrats pour la saison touristique d'été. Cette année, la baisse enregistrée a toutefois été bien meilleure qu'en 2011, où 67 858 chômeurs en moins avaient été comptés. Bien que juin soit un mois traditionnellement bon, nous n'avions jamais atteint une baisse aussi accentuée de près de 100 000 personnes, depuis le début de la série statistique mensuelle en 1996, a affirmé la secrétaire d'Etat dans un communiqué. Le gouvernement table cependant sur un chômage très élevé fin 2012, de 24,3%, et prévoit qu'il commence à baisser en 2013 (24,2%).