L'Espagne, un autre pays d'Europe, a été touchée de plein fouet par la crise financière internationale. Les conséquences ont touché plusieurs secteurs et plongé le pays dans une situation très difficile. Au quatrième trimestre de l'année en cours, l'Espagne a subi un repli de son PIB de 1% par rapport au précédent, deuxième recul consécutif qui scelle l'entrée en récession du pays pour la première fois depuis 1993, selon les chiffres provisoires de l'Institut national de la statistique. L'Espagne, qui a enregistré en 2007 une croissance de 3,7%, a terminé 2008 avec une croissance de 1,2%, selon l'Institut national (INE). Au troisième trimestre, le PIB s'était contracté de 0,2% par rapport au deuxième. Deux trimestres consécutifs de recul de l'activité constituent l'entrée en récession d'un pays. En effet, le nombre de chômeurs a passé la barre des quatre millions, au premier trimestre 2009, pour la première fois depuis plus de 30 ans. L'Institut espagnol de la statistique (INE) souligne que ce taux n'a jamais atteint un niveau aussi élevé, enregistrant un record de 17,36% au premier trimestre. C'est aussi un niveau record parmi les pays de la zone européens. Le taux de chômage, en hausse permanente, a eu des conséquences importantes sur les familles espagnoles. Touchant plus les hommes avec un taux de 16, 86%, l'INE souligne encore que désormais plus d'un million de foyers espagnols ont les deux parents actifs au chômage, avec une progression de près de 100% de cette statistique sur 12 mois. Secoué par l'explosion de la bulle immobilière, la chute de la construction et la crise financière internationale, le pays est entré brutalement en crise économique l'an passé et est officiellement en récession depuis le deuxième semestre 2008. Les chiffres diffusés font peur. Les prévisions faites par le gouvernement espagnol n'ont pas été réalisées sur le terrain puisque le chômage dépasse les 17% alors qu'un taux prévu a été de 15,9%. Une situation qui a poussé le FMI à abaisser ses prévisions pour l'économie mondiale. Le fonds monétaire international prévoit encore deux années de récession en Espagne en raison du PIB qui est en baisse de 3% en 2009, et qui sera de moins de 0,6% en 2010. Le taux de chômage risque de grimper encore plus pour atteindre 19,3% en 2010, un record pour les pays développés où la moyenne est de 9,2%. Le président du gouvernement, Jose Luis Rodriguez Zapatero reste optimiste. «Nous allons combattre cette crise en renforçant nos politiques sociales et les droits des travailleurs. A ceux qui veulent faciliter les licenciements, les rendre moins chers, avoir la liberté de licencier, je dis non», a-t-il promis. Un plan de redressement a été établi par le gouvernement espagnol. Il s'appuie sur la réalisation de grands travaux à hauteur de 11 milliards d'euros, susceptibles de créer 300.000 emplois, selon les calculs du gouvernement. Un budget de près de 50 milliards d'euros de réductions fiscales et crédits publics a été arrêté. Une somme similaire sera dégagée pour un plan de soutien spécifique aux banques. D'autres mesures restrictives ont été également prises. Le gouvernement a annoncé qu'il allait approuver une réduction des dépenses courantes de l'Etat en 2009 de 1,5 milliard d'euros pour tenter de limiter le déficit des comptes publics malmenés par la crise. «Pour maintenir les dépenses sociales, il est nécessaire de réaliser un grand effort d'austérité des comptes publics. Le prochain Conseil des ministres approuvera une réduction des dépenses non financières prévues dans le budget de l'Etat en 2009 pour un montant de 1,5 milliard d'euros», a déclaré M. Zapatero devant le Parlement. L'Espagne compte également sur ses propres fonds et ressources pour faire face à la crise qui lui a occasionné des déséquilibres insoutenables. Pas moins de cinq années sont nécessaires au gouvernement afin de pouvoir reprendre cet équilibre. Il est également nécessaire de fournir de nouveaux efforts pour prendre en charge les catégories vulnérables et les familles touchées par cette crise.