Total veut toujours participer à hauteur de 25% au projet d'exploitation du gisement gazier géant de Chtokman, dans l'Arctique russe, et est en discussions avancées avec Gazprom à ce sujet, a déclaré, avant-hier, le P-DG du groupe pétrolier français Christophe de Margerie. Les négociations sur Chtokman, en ce qui nous concerne, elles sont bien avancées. J'attends maintenant un retour de Gazprom pour nous dire où ils en sont dans leurs propres réflexions, a déclaré M. de Margerie à des journalistes en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, dans le sud de la France. Notant que le patron de Gazprom avait dit récemment à la presse russe avoir peut-être besoin de plus de temps pour se décider, il a dit attendre sereinement que le groupe gazier russe prenne ses décisions. Notre souhait, bien évidemment, c'est de participer dans ce projet qui est tout à fait important pour la Russie et aussi bien évidemment pour nous, a-t-il poursuivi. Alors qu'on lui demandait si Total voulait rester membre à hauteur de 25% du capital de Shtokman Development, le consortium créé et dirigé par Gazprom pour développer ce projet colossal, il a répondu: on n'a pas changé de chiffre et c'est toujours là-dessus que nous discutons. Fin juin, le président de Gazprom Alexeï Miller avait déclaré qu'un nouvel accord sur Chtokman pourrait être signé rapidement, et évoqué de nouveau la possibilité d'entrée d'un nouveau partenaire.Nous n'excluons pas qu'au cours des négociations, qu'il faut continuer de mener et conclure, apparaîtra un nouveau partenaire, avait alors dit M. Miller, sans plus de détails. Gazprom avait évoqué en mai une éventuelle entrée de l'anglo-néerlandais Shell dans ce projet, qui peine à être lancé par son consortium, actuellement composé de Gazprom (51%), de Total (25%) et du norvégien Statoil (24%). Depuis lors, les spéculations se sont multipliées sur la possibilité que Shell se substitue soit au norvégien, soit au français, mais Total a toujours affirmé sa détermination à participer à ce méga-projet. Chtokman, l'un des rares gisements gaziers géants au monde à ne pas avoir encore été exploité, renferme des réserves estimées à 3.800 milliards de mètres cubes de gaz. Situé en mer de Barents, au nord du cercle polaire, il est techniquement très difficile à exploiter. La décision d'investissement des partenaires de ce projet a été repoussée à de multiples reprises, notamment en raison de désaccords entre eux sur son schéma de réalisation. En mai, Gazprom a annoncé une vaste révision du projet, décidant de se concentrer sur la production de gaz naturel liquéfié (GNL) et d'abandonner l'idée de transporter par gazoduc une partie du gaz qui sera extrait.