Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb arabe ont souligné au terme de leur réunion, lundi dernier, à Alger, la nécessité de lutter contre les menaces qui pèsent sur la région du Maghreb dans le cadre d'une "approche intégrée et coordonnée" entre les pays de l'UMA. Les participants ont convenu, dans un communiqué commun, que le terrorisme et le crime organisé, y compris le trafic de drogue, d'armes et d'êtres humains, les migrations clandestines, les groupes criminels armés, le financement du terrorisme, sous toutes ses formes, ainsi que le phénomène du blanchiment d'argent constituent des menaces pour la paix au Maghreb, en Afrique et en Méditerranée. Ils ont, d'autre part, ajouté qu'une lutte efficace contre ces menaces exige une approche intégrée, préventive et coordonnée entre les pays de l'UMA dans le cadre d'une stratégie globale. Les participants à la réunion d'Alger ont mis l'accent sur les responsabilités qui incombent à chaque pays dans le cadre de la lutte contre ces menaces, soulignant l'importance de renforcer la coopération entre les pays membres, d'actualiser les accords, d'adapter les mécanismes bilatéraux et d'examiner la possibilité de conclure des accords entre les services concernés sur les différents défis communs. Sur le plan maghrébin, l'accent a été mis sur l'importance de se référer aux accords régissant les relations de coopération juridique et judiciaire, conclus dans le cadre de l'UMA, comme base de la coopération sécuritaire au Maghreb. Le conseil a préconisé de soutenir et de renforcer les structures et mécanismes de coopération sécuritaire et d'en faire un cadre pour la mise en œuvre des stratégies de coopération dans ce domaine. Le conseil a, également, recommandé la tenue des réunions des Conseils ministériels maghrébins de l'Intérieur au Maroc, des Affaires juridiques et judiciaires en Libye, de la Jeunesse et des Sports à Tunis, en session extraordinaire sur la problématique de la sécurité, en prévision de la tenue du prochain sommet maghrébin à Tunis avant la fin de l'année en cours. Le Conseil a appelé à la tenue d'une réunion des ministres des Affaires religieuses des pays maghrébins en Mauritanie pour montrer l'image de l'Islam sunnite et examiner la question de l'immunisation intellectuelle et culturelle des sociétés maghrébines à travers la coordination entre les institutions religieuses et scientifiques de l'Islam modéré. Aux niveaux régional et international, les participants ont souligné la nécessité de mettre en place un partenariat sécuritaire entre les Etats de l'UMA et la région du Sahel, tout en confirmant la participation des pays maghrébins à la prochaine conférence sur le partenariat, la sécurité et le développement dans la région du Sahel. Le Conseil des ministres a en outre appelé à examiner les moyens de créer des observatoires par les services concernés dans les Etats de l'UMA pour suivre les efforts de la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent, le trafic d'armes et d'êtres humains, les migrations clandestines et les groupes criminels armés, selon les besoins et les priorités. Mourad Medelci : Il existe de "fortes chances" de trouver une solution politique à la crise au Mali Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé, lundi dernier, à Alger, qu'il existait de "fortes chances" de trouver une solution politique à la crise au Mali. Lors de la conférence de presse conjointe avec les ministres des Affaires étrangères de l'UMA, au terme de leur réunion, lundi dernier à Alger, M. Medelci a déclaré qu'"après un examen minutieux de la situation prévalant au Mali ces dernières semaines, nous sommes arrivés à la conclusion qu'il existe de fortes chances de trouver une solution politique à cette crise", soulignant que la solution politique est une conviction maghrébine commune. "Le dialogue entre le gouvernement et les parties maliennes est nécessaire", a-t-il dit, précisant que l'Algérie "est disposée à accompagner ces efforts pour trouver une solution politique à la crise". Les ministres des AE de l'UMA ont eu, lors de leur réunion à Alger, des concertations sur nombre de questions importantes dont la situation dans la région du Sahel, notamment la situation au Mali et plus précisément dans le nord du Mali, a-t-il dit. S'agissant de la coopération frontalière algéro-libyenne, le ministre s'est dit convaincu qu'il existait une volonté politique d'établir une coopération bilatérale pour sécuriser les frontières, assurant que cette volonté sera concrétisée sur le terrain. M. Medelci a saisi l'occasion pour saluer les premières élections de l'histoire contemporaine de la Libye. De son côté, le chef de la diplomatie libyenne, Achour Ben Khayyal, a, en réponse à une question sur la demande formulée par son pays auprès des pays du voisinage pour l'extradition de personnes ayant commis des crimes envers son pays, indiqué que la rencontre n'était pas consacrée à l'examen de "thèmes précis". "Mais cette réunion regroupe toutes les parties et certainement des personnes que nous recherchons se trouvent dans plus d'un pays. Il s'agit là de la voix de la Libye que nous essayons de faire entendre", a-t-il souligné. Il a, par ailleurs, fait part de la disponibilité de son pays" à coopérer avec les parties maghrébines", ajoutant que cette question "n'influera pas sur les relations de la Libye avec les pays du Maghreb". S'agissant de la dynamisation des commissions des frontières algéro-libyennes, le responsable libyen a indiqué que "s'il y a un retard dans la réalisation des projets (bilatéraux) cela est dû aux récents évènements survenus en Libye et non pas à une décision politique", appelant à considérer actuellement la Libye comme "un Etat stable".