L'émissaire international Kofi Annan a annoncé, avant-hier, être tombé d'accord avec le président syrien Bachar al-Assad sur une "approche" qu'il soumettra aux rebelles en vue de mettre fin aux violences. Sur le terrain, la répression ne faiblit pas. Au moins 33 personnes ont été tuées. M. Annan, qui a reconnu l'échec de son plan de sortie de crise, n'a pas détaillé le contenu de sa rencontre. Mais selon le quotidien syrien "al-Watan", les discussions ont porté sur le moyen de mettre en œuvre l'idée de transition politique suggérée par le médiateur lui-même, et approuvée par le Groupe d'action sur la Syrie à Genève le 30 juin. L'idée prévoit la formation d'un gouvernement de transition qui réunit des représentants du pouvoir et de l'opposition, sans mentionner le départ de M. al-Assad. La communauté internationale avait divergé sur l'interprétation de l'accord, Washington estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère "post-Assad", tandis que la Russie et la Chine réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir. L'Iran réaffirme son soutien total au plan Annan L'Iran a réaffirmé, hier, son soutien total au plan de l'émissaire international Kofi Annan pour tenter de mettre fin à la crise syrienne, estimant qu'il devait être mené jusqu'au bout afin de ramener la stabilité dans la région. "Nous attendons de M. Annan qu'il mène son action jusqu'au bout pour ramener la stabilité et le calme en Syrie et dans la région", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi à l'issue d'un entretien avec l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe. M. Annan s'est rendu à Téhéran pour y discuter de l'évolution du dossier syrien, après des entretiens à Damas avec le président Bachar al-Assad et une réunion du Groupe d'action sur la Syrie, qui a rassemblé fin juin à Genève les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, plusieurs pays représentant la Ligue arabe, et la Turquie. L'émissaire international a à nouveau souhaité, hier, que l'Iran soit associé à la recherche d'une solution en Syrie, ce que les Occidentaux et l'opposition syrienne ont refusé jusqu'à présent en accusant Téhéran de soutenir militairement le régime de Damas dont il est le principal allié. "Il y a un risque de voir la crise syrienne échapper à tout contrôle et s'étendre à la région", a souligné M. Annan lors d'un bref point de presse avec M. Salehi. "Dans ce contexte, l'Iran peut jouer un rôle positif", a-t-il réaffirmé en indiquant qu'il continuerait pour sa part à travailler avec les dirigeants iraniens. M. Salehi a réaffirmé de son côté que l'Iran fait partie de la solution à la crise syrienne, critiquant sans les nommer les pays occidentaux et arabes qui ont mis Téhéran en quarantaine dans ce dossier et saluant l'impartialité de M. Annan. M. Annan également rencontré, hier, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien Saïd Jalili, qui, en réponse à l'ostracisme occidental dont l'Iran est l'objet dans le règlement de la crise syrienne, a contesté en retour la légitimité des Etats-Unis à participer à sa solution. Le jeu trouble d'Ankara Après avoir armé l'opposition syrienne dans la perspective d'une hypothétique tentative de déstabilisation, Ankara s'est mise à la solde des occidentaux et du département US, appliquant à la lettre les consignes des puissances sus citées. Après que les forces armées syriennes aient abattu un avion de combat turc qui survolait l'espace aérien de la Syrie, l'armée turque a été complètement désorientée et à la fois désorganisée par le pouvoir central qui a procédé à l'arrestation de quelques 200 officiers, au titre de sanctions. La Turquie n'est pas en mesure de mener une intervention militaire en Syrie et demeure soumise à la sacrosainte vox-populi qui a opposée son niet. En effet une enquête sondage réalisée en juin dernier, montre que 57% des turques sondés sont opposés à une intervention militaire en Syrie, alors que 41 % estiment qu'Ankara ne doit en aucune façon s'ingérer dans les affaires de la Syrie.