Le général de corps d'armée, Ahmed Gaid Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, a indiqué que la crise malienne engendre des répercussions négatives sur la situation sécuritaire dans la sous-région du Sahel et "gagnerait à être réglée dans les meilleurs délais possibles". "La crise que traverse le Mali engendre des répercussions négatives sur la situation sécuritaire dans notre sous-région et elle gagnerait à être réglée dans les meilleurs délais possibles afin que nos amis maliens puissent renouer avec la stabilité politique", a indiqué le général de corps d'armée Ahmed Gaid Salah, dans son intervention à la réunion ordinaire du Conseil des chefs d'états-majors des pays membres du Comité d'état-major opérationnel conjoint tenue les 10 et 11 juillet 2012 à Nouakchott en Mauritanie. Le CEMOC regroupe l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Le chef d'état-major de l'ANP a ajouté que "le devoir du voisinage, de la fraternité et de l'amitié nous recommande, ainsi, Maliens d'assurer aux notre solidarité, aide et assistance, en termes de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée". A ce titre, il a réaffirmé que l'ANP, en sa qualité d'institution républicaine de l'Etat algérien, "s'inscrit en droite ligne des positions fermes et franches prises au plus haut niveau de l'autorité politique, et considère que la solution à la crise malienne ne peut être que politique, décidée par les Maliens eux-mêmes et conformément à leurs intérêts nationaux en tant qu'Etat souverain". A ce propos, il a rappelé "les principales actions arrêtées aux plus hautes instances politiques des pays de la sous-région, au sein des organisations régionales et continentale et par l'Organisation des Nations unies elle-même, qui se sont exprimées à l'unanimité pour une solution politique de la crise malienne dans le strict respect de l'unité territoriale de ce pays voisin et ami et l'obligation d'un retour rapide à la légalité constitutionnelle, car elle est le cadre normal pour le règlement de la situation de vacance institutionnelle qu'il traverse". Le général de corps d'armée, Ahmed Gaid Salah, a souligné que "les actions ainsi arrêtées ont réaffirmé clairement et expressément l'attachement des pays de la sous-région à la prise en charge de cette crise dans le cadre régional, position irréversible qui se veut, a-t-il dit, le fondement même de notre stratégie de coopération et de coordination des actions de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée". Par ailleurs, le chef d'état-major de l'ANP a réitéré sa conviction que "la stratégie adoptée demeure d'actualité et conserve toute sa pertinence qui passe en premier lieu par la prise en charge de la menace terroriste par chacun de nos pays à l'intérieur de son territoire, et ce, en comptant, en premier lieu, sur ses propres forces et moyens, tout en s'inscrivant, bien entendu, dans une dynamique d'ensemble qui repose sur la coordination, l'entraide mutuelle, l'assistance et la conjugaison des efforts, particulièrement en matière d'échange de renseignements". A la fin des travaux, les chefs d'états-majors des pays membres du CEMOC ont procédé à la signature d'un procèsverbal de réunion avant d'être reçus en audience par le président de la République islamique de Mauritanie. La réunion ordinaire du Conseil des chefs d'états-majors des pays membres du CEMOC a été consacrée à l'examen et à l'analyse de la situation qui prévaut actuellement dans la sous-région, à la lumière des événements survenus, en vue d'entrevoir leurs retombées sur les pays de la sous-région en termes de "lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée et insuffler davantage d'efficacité à la coopération et la coordination au sein du CEMOC". Convergence de vues entre les pays du champ et la communauté internationale La convergence de vues entre les pays du champ, dont l'Algérie, et la communauté internationale concernant une solution politique au problème du Mali, prenant en charge l'intégrité territoriale de ce pays, a été soulignée, hier, à Addis-Abeba par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. "Nous avons toujours préconisé et souhaité le dialogue entre les acteurs maliens et le gouvernement central du Mali", a indiqué M. Messahel dans une déclaration à la presse, précisant que "les pays du champ " Algérie, Niger, Mali et Mauritanie " sont d'accord sur cette approche". M. Messahel, qui s'exprimait à l'issue d'un entretien avec le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a souligné que cette approche est "convergente" aussi avec la communauté internationale, rappelant à ce propos la dernière résolution du Conseil de sécurité qu'il a qualifiée de "claire". Cette résolution préconise la recherche d'une solution politique dans le cadre de la souveraineté et l'intégrité territoriale du Mali tout en combattant le terrorisme et le crime organisé. "Il y a de plus en plus de convergence et d'urgence à régler les problèmes au Mali par le dialogue quand il s'agit de prendre en charge les revendications de certaines populations du Nord et de combattre aussi le terrorisme et le crime organisé, une véritable menace pour la paix, la sécurité et la stabilité de notre sous-région", a réitéré M. Messahel. En ce sens, le ministre délégué a fait observer que la situation au nord du Mali n'est "pas nouvelle", évoquant à cet effet les revendications des Maliens. "Il y a, d'une part, des Maliens qui revendiquent une participation à la vie du pays et qui ont probablement des revendications légitimes, notamment les rebelles touareg, ainsi que les Arabes et les autres populations", a indiqué M. Messahel. "Il y a, de l'autre côté, le terrorisme et le crime organisé, et dans notre approche, en tant que pays du champ, nous avons toujours fait la distinction entre le crime organisé et le terrorisme qu'il faut combattre et les revendications légitimes qu'il faut prendre en charge dans le cadre d'un dialogue avec les limites consistant à ne jamais remettre en cause l'unité nationale du Mali et sa souveraineté", a-t-il souligné. Le ministre délégué a relevé, en outre, les efforts de la CEDEAO ainsi que la réunion du Conseil de paix et sécurité prévue aujourd'hui à Addis-Abeba au niveau des chefs d'Etat, laquelle sera l'occasion de débattre de la situation au Mali et de permettre à l'UA d'avoir sa place dans la recherche d'une solution, a-t-il ajouté. De son côté, le ministre nigérien a mis en évidence la "convergence de vues" entre l'Algérie, le Niger et les autres pays du champ notamment qui ont décidé, a-t-il dit, de "conjuguer leurs efforts" de manière à réunir toutes les conditions d'un "dialogue entre Maliens". M. Bazoum a ainsi annoncé une rencontre à Niamey à la fin du mois de juillet au niveau des ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, du Niger, de la Mauritanie et du Mali en vue de faire une "analyse", de déterminer le rôle des quatre pays pour "contribuer" à l'avènement de la paix au Mali et de trouver une "solution définitive au crime organisé et au terrorisme négatifs pour la sous-région". "Les pays du champ, la CEDEAO et les autres acteurs vont faire en sorte qu'il y ait une bonne coordination entre eux pour une solution négociée au conflit dans ce pays", a expliqué le ministre nigérien, affirmant cependant qu'il y a "des acteurs dangereux avec lesquels il n'y a pas possibilité de dialogue".