La convergence de vues entre les pays du Champ, dont l'Algérie, et la communauté internationale concernant une solution politique au problème du Mali, prenant en charge l'intégrité territoriale de ce pays, a été soulignée hier à Addis-Abeba par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. «Nous avons toujours préconisé et souhaité le dialogue entre les acteurs maliens et le gouvernement central (du Mali)», a indiqué M. Messahel, dans une déclaration à la presse, précisant que «les pays du Champ (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie) sont d'accord sur cette approche». M. Messahel, qui s'exprimait à l'issue d'un entretien avec le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a souligné que cette approche est «convergente» aussi avec la communauté internationale, rappelant à ce propos la dernière résolution du Conseil de sécurité qu'il a qualifiée de «claire». Cette résolution préconise la recherche d'une solution politique dans le cadre de la souveraineté et l'intégrité territoriale du Mali tout en combattant le terrorisme et le crime organisé. Le ministre délégué a relevé, en outre, les efforts de la Cédéao ainsi que la réunion du Conseil de paix et sécurité prévue aujourd'hui à Addis-Abeba au niveau des chefs d'Etat, laquelle sera l'occasion de débattre de la situation au Mali et de permettre à l'UA d'avoir sa place dans la recherche d'une solution, a-t-il ajouté.De son côté, le ministre nigérien a mis en évidence la «convergence de vues» entre l'Algérie, le Niger et les autres pays du champ notamment, qui ont décidé, a-t-il dit, de «conjuguer leurs efforts» de manière à réunir toutes les conditions d'un «dialogue entre Maliens». M. Bazoum a ainsi annoncé une rencontre à Niamey à la fin du mois de juillet au niveau des ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, du Niger, de la Mauritanie et du Mali en vue de faire une «analyse», de déterminer le rôle (des quatre pays) pour «contribuer» à l'avènement de la paix au Mali et de trouver une «solution définitive au crime organisé et au terrorisme négatifs pour la sous-région». «Les pays du champ, la Cédéao et les autres acteurs vont faire en sorte qu'il y ait une bonne coordination entre eux pour une solution négociée au conflit dans ce pays (Mali)», a expliqué le ministre nigérien, affirmant, cependant, qu'il y a «des acteurs dangereux avec lesquels il n'y a pas possibilité de dialogue». Le Mali compte saisir la CPI Par ailleurs, le Mali envisage de saisir la semaine prochaine la Cour pénale internationale (CPI) pour «atrocités» commises par les groupes armés qui occupent, depuis trois mois, le Nord du pays, a annoncé jeudi à Bamako un haut responsable du ministère malien de la Justice. Des ONG locales et internationales, ainsi que des agences de l'ONU, ont dénoncé les «graves exactions» commises dans le nord du Mali par différents groupes armés, islamistes et rebelles touareg, tels que viols, meurtres, enrôlement d'enfants soldats, mais aussi destruction de sites religieux.