Le marché de l'automobile subit une crise en Europe en terme de vente comme de production. Les grands groupes européens se tournent de plus en plus vers les pays émergents comme ceux du Maghreb où ils trouvent leurs comptes et un marché ouvert à la concurrence. Ce jeudi dernier, la direction de PSA Peugeot Citroën annonçait devoir fermer la production de son usine à Aulnay (région parisienne) d'ici 2014 et supprimer en tout et pour tout 8 000 postes en France. Pour justifier cette décision, le groupe oppose ses pertes au premier semestre 2012 et la diminution de ses ventes en Europe de 8% en 2012. Philippe Varin, président du directoire, mesure pleinement " la gravité" de la décision prise par le groupe et ajoute que" l'ampleur et le caractère durable de la crise qui affecte notre activité en Europe rendent désormais indispensable ce projet de réorganisation qui nous permet de dimensionner notre capacité de production à l'évolution prévisible des marchés". PSA ajoute que "les marchés traditionnellement les plus porteurs pour les marques Peugeot et Citroën (France, Espagne, Italie) sont en crise profonde". Même sentiment en Italie, où Iveco, filiale du groupe Fiat Industrial, dévoilait, le 3 juillet dernier, la suppression de cinq établissements en Europe "dans le cadre d'un vaste mouvement de restructuration" alors même qu'en 2011, la filiale fermait deux sites de production d'autobus, l'un à Avellino en Italie, l'autre à Barcelone en Espagne. Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, annoncera d'ailleurs, le 25 juillet prochain, "un plan de soutien à la filière automobile, selon les informations rapportées, hier, par un réseau économique spécialisé dans le développement des pays méditerranéens. Mais le marché de l'automobile subit une crise profonde en Europe. Les immatriculations devraient chuter de 7% dans ce vieux continent en 2012, selon l'Acea et la Commission européenne qui déroute, quelque peu l'industrie automobile, en proposant de réduire les limites d'émissions de CO2 des véhicules d'ici 2020. Les constructeurs tentent donc de réduire leur dépendance à un marché continental morose et délocalisent vers les nouvelles économies qui prospèrent dans la région du sud de la Méditerranée. Et ils trouvent de plus en plus d'attraits aux pays dits émergents d'autant plus qu'il suffit de traverser seulement la Méditerranée pour retrouver des chiffres de vente en nette progression. Ainsi le 25 mai dernier, Renault signait un accord-cadre en vue de la création d'une usine à Oran, en Algérie, pour "accompagner le développement du marché local", selon la même source qui met en évidence l'intérêt des pays du sud de la Méditerranée de profiter de la conjoncture internationale en leur faveur en vue de développer leurs propres filières d'automobiles à moindre coût. Et c'est le cas de l'Algérie qui a décidé de créer sa propre filière de construction d'automobile au sigle de losange dans la ville de Sidi el Houari finalement. Il y a lieu de noter que le Français prévoit d'y construire 75 000 unités dans un premier temps puis 150 000 à terme. Renault enregistre 63 000 ventes annuelles de véhicules dans ce pays. Donc la construction de l'usine à Bellara (Jijel) est abandonnée par le constructeur français qui a opté pour Oran. Et la création de l'usine dans un cadre de partenariat selon la règle 51 % pour l'Algérie et 49 % pour la partie française, est prévue, selon Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, avant la fin de l'année en cours. De ce fait le marché algérien de l'automobile est plus attractif, essentiellement au profit des françaises, les Renault et Peugeot sont les plus vendues en Algérie et au Maghreb en général. Au Maroc, "avec plus de 41 000 véhicules vendus en 2011, Renault est leader du marché automobile marocain" affirme le groupe. Ses marques Dacia et Renault se positionnent respectivement à la première place (19,9 %) et à la deuxième place (17 %) en terme de parts de marché. Le 3 juillet 2012, Renault révélait sa Clio de quatrième génération, "un concentré d'innovations" qui sera fabriquée à Flins en France mais aussi à Bursa en Turquie. PSA Peugeot Citroën enregistre lui aussi une hausse de 39% de ses ventes hors Europe, notamment en Asie et en Russie. Mais le groupe progresse surtout en Algérie (+59% de ventes) où il écoule annuellement 30 000 véhicules. L'Algérie doit s'inscrire dans ce mouvement international de crise pour en tirer profit et attirer les investissements directs étrangers à moindre coût dans le secteur notamment de l'automobile.