La veuve de Yasser Arafat va déposer plainte contre X à Paris pour l'empoisonnement de l'ex-dirigeant palestinien, a indiqué son avocat Marc Bonnant dans un entretien au "Matin dimanche". Un laboratoire lausannois a récemment trouvé une quantité anormale de polonium dans les effets du raïs. Souha Arafat "a décidé qu'elle allait déposer une plainte pénale, ce qui sera fait d'ici la fin du mois. Elle va la déposer à Paris, puisque pour l'instant on ne sait pas quel est le for et que Yasser Arafat est mort à Paris", a précisé Me Bonnant au journal dominical. L'objectif de cette plainte est de savoir par qui a été empoisonné Yasser Arafat et pour quelles raisons, a souligné l'avocat genevois. La procédure connaîtra deux phases, selon lui: "La première, c'est l'investigation parisienne, avec l'hôpital, les dossiers de l'hôpital, les expertises. Et, très vite, la justice va vouloir avoir le dossier suisse. Après commission rogatoire, elle va interroger les experts suisses, leur demander éventuellement des prolongements d'analyse". Exhumation nécessaire Dans un documentaire diffusé par la chaîne Al-Jazeera début juillet, l'Institut de radiophysique du CHUV avait divulgué après analyses qu'"un niveau significatif" de polonium se trouvait dans des échantillons biologiques prélevés dans les effets personnels de Yasser Arafat. Cette conclusion laisse entendre que le décès de l'ex-dirigeant palestinien serait dû à un empoisonnement à cette substance radioactive. Répondant à une requête de Souha Arafat suite à ces révélations, l'Autorité palestinienne avait donné son feu vert à l'exhumation du corps de M. Arafat, demandant que les experts suisses procèdent à des prélèvements sur ses restes. Cette exhumation "sera nécessaire pour compléter les travaux d'analyse de Lausanne", affirme Me Bonnant. Yasser Arafat, tombé malade dans son quartier général à Ramallah, en Cisjordanie, assiégé par l'armée israélienne, est décédé le 11 novembre 2004 à Percy. Sa mort est restée une énigme, les quelque 50 médecins qui se sont relayés à son chevet n'ayant pas précisé la raison exacte de la détérioration rapide de son état.