Le groupe informatique américain IBM a annoncé un bénéfice net en hausse de 6% pour le deuxième trimestre, à 3,9 milliards de dollars, supérieur aux attentes mais assorti d'un reflux du chiffre d'affaires, principalement imputé au raffermissement du dollar. Par action, le bénéfice hors éléments exceptionnels ressort à 3,51 dollars alors que les analystes tablaient en moyenne sur 3,42 dollars. Le chiffre d'affaires est ressorti à 25,8 milliards de dollars, en baisse de 3% en raison de l'effet de change, contre des attentes à 26,28 milliards de dollars (-1,5%). Cette mauvaise nouvelle a toutefois été assortie d'un nouveau relèvement de la prévision de bénéfice par action annuel, à "au moins 15,10 dollars", au lieu de la précédente prévision "d'au moins 15 dollars" et des 15,06 dollars attendus jusqu'à présent par les analystes. La veille, le géant des microprocesseurs Intel avait abaissé ses prévisions, laissant craindre que le pessimisme gagne tout le secteur des hautes technologies. Les recettes de la région Europe/Moyen-Orient/Afrique ont été les plus touchées par le raffermissement du dollar, affichant une baisse de 9% à 7,9 milliards de dollars, alors qu'à taux de change constant elles seraient restées stables. "Nous avons renoué avec la croissance au Royaume-Uni et en Espagne, l'Allemagne a été stable, la France et l'Italie ont décliné", a précisé le directeur financier Mark Loughridge. Les recettes de l'Asie-Pacifique ont progressé de 2% et celles des Amériques ont reflué de 1%, en dépit de bons résultats au Canada. Quant aux pays émergents, ils ont dégagé une progression de 2% des ventes, et de 5% pour les seuls BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). Par secteur d'activité, les services ont reflué de 2% à 10 milliards de dollars, les logiciels sont restés stables à 6,2 milliards et les matériels, c'est-à-dire essentiellement des serveurs, ont chuté de 9% à 4,3 milliards, "comme on pouvait s'y attendre à ce stade du cycle de renouvellement de nos produits", a fait remarquer M. Loughridge. Enfin, le carnet de commandes de services a reflué de 6% à 136 milliards de dollars. Globalement "nous avons débuté le trimestre avec un effet de change défavorable, qui est devenu encore plus dur ces derniers 90 jours", a noté M. Loughridge, estimant son impact à quelque 1 milliard de dollars en termes de manque à gagner pour le chiffre d'affaires. Cela n'a pas empêché le groupe d'augmenter encore ses flux de trésorerie, pour terminer le trimestre avec 11,2 milliards de dollars de liquidités. M. Loughridge a indiqué par ailleurs que le groupe prévoyait d'intensifier au deuxième semestre "le rééquilibrage des effectifs", surtout hors des Etats-Unis, laissant prévoir des suppressions d'emplois qu'il n'a pas chiffrées. Parallèlement, il a aussi évoqué un renforcement de la force de vente des logiciels, à raison de 100 à 200 représentants supplémentaires chaque mois.