Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué, avant-hier, qu'il continuait à "soutenir" la Grèce à la veille du début à Athènes d'une nouvelle mission d'inspection des bailleurs de fonds internationaux du pays. "Le FMI soutient la Grèce dans ses efforts pour surmonter ses difficultés économiques", a indiqué l'institution dans un communiqué, rappelant qu'une mission de la troïka (FMI, Union européenne, Banque centrale européenne) se rend mardi dans le pays pour tenter de "remettre sur les rails" le programme d'ajustement budgétaire réclamé à Athènes. Dimanche, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel affirmait que la Grèce ne pourrait pas remplir ses objectifs de réduction du déficit cette année et aurait besoin d'une nouvelle aide, mais que le FMI avait déjà averti qu'il ne remettrait pas la main à la poche. Une ligne de crédit de 130 milliards d'euros a été accordée au pays en février par la troïka en contrepartie de réformes draconiennes, afin de pallier les problèmes de financement du pays sur les marchés financiers. Début juillet, après une première mission de la troïka en Grèce, le Fonds avait pointé des "retards" dans l'application de ce plan mais exclu toute "négociation". Peu auparavant, la patronne du Fonds, Christine Lagarde, avait elle-même assuré ne pas "être du tout d'humeur" à la négociation. La Commission européenne a estimé, avant-hier, peu probable que le prochain déblocage d'une tranche d'aide en faveur de la Grèce intervienne avant le mois de septembre. Le gouvernement allemand dit osciller entre espoir et scepticisme Le gouvernement allemand hésite entre espoir et scepticisme concernant les capacités de la Grèce à tenir ses engagements vis-à-vis de ses créanciers internationaux, a déclaré, avant-hier, un porte-parole lors d'une conférence de presse. "Le gouvernement oscille entre scepticisme, tension et espoir", a déclaré Georg Streiter, porte-parole du gouvernement allemand, en réponse aux questions des journalistes concernant les déclarations du vice-chancelier allemand et ministre de l'Economie Philip Rösler (FDP) qui a réitéré ses doutes quant à la capacité de la Grèce à rester dans la zone euro, dimanche dans une interview à la presse allemande. "Nous ne sommes pas persuadés que cela va fonctionner, mais nous ne sommes pas non plus persuadés que ça ne fonctionnera pas", a précisé Georg Streiter. M. Streiter a également affirmé que Berlin ne prendra aucune décision avant la remise "mi-septembre" d'un rapport des experts du FMI, de l'Union européenne et de la Banque centrale, connus sous le nom de "troïka", qui doit évaluer l'avancement des réformes engagées par Athènes en l'échange d'une aide financière. Jusque récemment Berlin répétait que son intention était de secourir la Grèce dans le cadre de la zone euro, mais cette formule a désormais disparu des déclarations officielles. Selon des informations publiées, avant-hier, par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, des sources proches du gouvernement allemand ont affirmé qu'il était "inconcevable pour Angela Merkel de se présenter à nouveau devant le Parlement et de lui demander d'approuver un troisième plan de sauvetage pour la Grèce". Le ministre des Finances grec Yannis Stournaras a admis mercredi que son pays, touché par la crise, avait encore "du chemin à parcourir" pour finaliser les 11,5 milliards d'euros de coupes budgétaires exigées par l'UE et le FMI en échange de nouveaux prêts. Les experts de la troïka sont attendus à Athènes cette semaine pour un examen en profondeur du programme économique du nouveau gouvernement. Leur rapport déterminera si la Grèce recevra la prochaine tranche de crédits prévue par le plan de sauvetage.