Téhéran a accordé une ligne de crédits de plusieurs milliards de dollars pour assurer les chargements de pétrole iranien et contrer les sanctions de l'UE interdisant aux compagnies européennes d'assurer tout navire transportant du brut iranien, a rapporté, avant-hier, la presse. La flotte iranienne de 47 pétroliers, l'une des plus grandes au monde, était assurée à 90% par des compagnies européennes avant les sanctions de l'Union européenne entrées en vigueur le 1er juillet. Les acheteurs de pétrole iranien ont deux possibilités, soit utiliser leurs propres pétroliers, soit utiliser les pétroliers iraniens, a déclaré Mohammad Ali Khatibi, représentant de l'Iran auprès de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), cité par le quotidien gouvernemental Iran. L'Iran est prêt à accorder une assurance totale pour le transport de son pétrole et les engagements des assureurs iraniens ne sont en rien différents de ceux des assureurs occidentaux, a-t-il ajouté. Dans une autre interview à l'hebdomadaire Mossalas (Triangle), M. Khatibi a affirmé que l'Iran était prêt à assurer tout chargement de pétrole iranien même transporté par les pétroliers d'autres pays. Les chargements qui n'obtiendront pas d'assurance des autres pays seront assurés par l'Iran, a-t-il précisé. L'agence semi-officielle Fars a de son côté affirmé que le gouvernement iranien avait accordé à la compagnie d'assurance officielle, Bimeh Markazi, une ligne de crédits de plusieurs milliards de dollars pour assurer les pétroliers iraniens. Selon cette source, 10% de cet argent a déjà été versé. Cette mesure vise à contrer les sanctions contre les exportations pétrolières iraniennes. La Chine et l'Inde, les deux principaux clients de l'Iran, utilisent déjà les pétroliers iraniens pour importer le brut de ce pays, et la Corée du Sud envisage de faire de même. Autre client important du pétrole iranien, le Japon a adopté une loi permettant à l'Etat de se substituer aux assureurs européens pour garantir, à hauteur de 7,6 milliards de dollars, les pétroliers transportant du brut iranien. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les nouvelles sanctions occidentales pourraient faire chuter les exportations iraniennes de 40%. M. Khatibi a démenti tout baisse des exportations iraniennes en affirmant que le volume du pétrole exporté était le même qu'avant malgré les sanctions.