La Corée du Sud réfléchit à la proposition de Téhéran d'acheminer du brut iranien grâce à ses pétroliers, a indiqué une porte-parole du gouvernement, ce qui lui permettrait de contourner l'embargo européen et de reprendre ses importations. C'est une option, a déclaré une porte-parole du ministère sud-coréen des Affaires étrangères. Le gouvernement discute de cette proposition avec les raffineries (sud-coréennes) et les autorités iraniennes, a-t-elle ajouté. Séoul a cessé ses importations de pétrole d'Iran à partir du 1er juillet, en raison des sanctions mises en œuvre par l'Union européenne pour forcer Téhéran à abandonner son programme nucléaire. Les importations ont été suspendues car l'Union européenne interdit désormais aux entreprises européennes d'assurer les pétroliers transportant du brut iranien où que ce soit dans le monde. La Corée du Sud, comme beaucoup de pays, dépend des compagnies européennes pour ce type d'assurance. En 2011, les importations de brut iranien représentaient 9,4% des importations totale de brut pour la Corée du Sud, soit 87,2 millions de barils. Le pays importe tout son pétrole et avait affirmé en janvier qu'il ne pouvait pas se permettre de perdre cet important approvisionnement. Un haut responsable gouvernemental, cité par le quotidien Chosun Ilbo sous couvert d'anonymat, a affirmé que Séoul était parvenu à un début de décision allant dans le sens d'un accord avec la proposition de Téhéran. Selon cet accord, l'Iran fournirait une couverture d'assurance pour un milliard de dollars US (820 millions d'euros) pour les pétroliers, a ajouté le quotidien. La semaine dernière, un groupe de responsables sud-coréens, du gouvernement et de l'industrie pétrolière, se sont rendus en Iran pour discuter de sa proposition, a indiqué le ministère d'Economie. Fin juin, l'Iran avait menacé Séoul de cesser d'importer des produits sud-coréens s'il suspendait ses achats de pétrole iranien. L'Iran est le troisième partenaire commercial de la Corée du Sud au Moyen-Orient. Les exportations sud-coréennes vers l'Iran s'élevaient à 6,07 milliards de dollars en 2011, et à 2,9 milliards de dollars sur les cinq premiers mois de 2012, en hausse de 40% sur un an.