Ryanair a dévoilé, hier, un bénéfice trimestriel en baisse de 29% et nettement inférieur aux attentes, plombé par l'austérité, la récession et la cherté du kérosène. La première compagnie à bas coûts d'Europe a prévenu que les perspectives économiques moroses en Europe continueraient de freiner la hausse de ses recettes pour le restant de l'année. Le groupe irlandais a néanmoins confirmé son objectif d'un bénéfice de 400 millions à 440 millions d'euros pour l'exercice qui s'achèvera en mars 2013. "On est frappé de plein fouet par l'austérité. Il y a tout simplement moins d'argent qui circule", a déclaré le directeur financier de Ryanair, Howard Millar. Le bénéfice net du trimestre avril-juin s'est élevé à 99 millions d'euros, alors que les quatre analystes interrogés par Thomson Reuters attendaient en moyenne 123 millions. Le bénéfice par action ressort à 6,9 cents sur le trimestre, à comparer avec un consensus de 9 cents. Ryanair, qui a une base de coûts moindre que celle de chacun de ses concurrents, a précisé que ses besoins en carburant pour l'année étaient couverts à 90% à environ 1 000 dollars par tonne, en hausse de 21% par rapport à l'an dernier. Le revenu moyen par passager ressort en hausse de 4%, comme prévu, et devrait enregistrer sur l'année une croissance moyenne d'environ 3%, a dit Howard Millar. Ryanair prévoit toujours d'immobiliser 80 de ses 270 avions au cours de l'hiver en raison des coûts élevés du carburant. "Avec les prix du pétrole à 100 dollars le baril, cela n'a pas vraiment de sens de faire voler ces avions", a estimé Howard Millar. "Plus vous volez, plus vous perdez." La plupart des compagnies aériennes en Europe, notamment Air-France-KLM et Lufthansa ont vu leurs derniers résultats affectés par les prix élevés du carburant, la baisse du moral des ménages et la crise de la zone euro. La compagnie à bas coûts easyJet a en revanche bénéficié du mauvais temps au Royaume-Uni, affichant un chiffre d'affaires en hausse de 10,5% pour le trimestre avril-juin. Ryanair a rappelé être en discussions avec la Commission européenne au sujet de son offre sur son homologue irlandaise Aer Lingus, sans faire davantage de commentaires. L'action Ryanair avait terminé la semaine à 3,92 euros, en hausse de 7,5% depuis le début de l'année.