Ryanair annonce son intention de verser un dividende, le premier depuis son introduction en Bourse en 1997, après avoir renoué avec les bénéfices lors de son exercice 2009-2010. La première compagnie aérienne à bas coût en Europe estimait auparavant qu'elle pourrait en finir avec sa politique de non-distribution de dividende vers 2013 lorsqu'elle pourrait ralentir sa croissance. Certains analystes pensaient, cependant, que ce discours était surtout un élément de sa stratégie de marchandage avec Boeing pour l'achat d'avions. «Cela arrive probablement un peu plus tôt que ce que d'autres espéraient mais malgré cela, c'est là pour de vrai maintenant», a déclaré à Reuters le directeur général adjoint de la compagnie, Michael Cawley. Ryanair espère générer jusqu'à un milliard d'euros d'excédent de trésorerie d'ici la fin de 2013. La compagnie propose de ponctionner 500 millions d'euros pour le verser sous la forme d'un dividende exceptionnel en octobre et peut-être de consacrer 500 millions supplémentaires plus tard soit au versement d'un dividende, soit pour racheter des actions. Si Ryanair n'a pas versé de dividende par le passé, la compagnie a en revanche dépensé plus de 300 millions d'euros pour des rachats de titres au cours des trois dernières années. Un niveau de réservations «raisonnable» Ryanair, qui avait l'an dernier publié sa première perte en 20 ans en raison de dépréciations liées à sa participation dans Aer Lingus, a dégagé un bénéfice net ajusté de 319 millions d'euros pour son exercice fiscal clos fin mars, avant de comptabiliser une dépréciation de 13,5 millions d'euros relative à Aer Lingus. Les analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S tablaient sur un bénéfice net de 311,74 millions d'euros en s'appuyant sur les propres perspectives de la compagnie qui, au mois d'avril, s'attendait à un profit d'au moins 310 millions d'euros. Pour l'exercice entamé en avril, le groupe espère que son bénéfice augmentera de 10 % à 15 % hors coûts exceptionnels liés à l'éruption du volcan islandais qui a paralysé l'espace aérien européen pendant plusieurs jours et coûté jusqu'ici quelque 50 millions d'euros à la compagnie. Michael Cawley a déclaré que le niveau des réservations pour la période estivale, au cours de laquelle la compagnie dégage une grande partie de ses bénéfices, semblait «raisonnable» mais «pas fantastique», et qu'il ne s'attendait pas à ce que l'économie européenne affiche une croissance robuste pendant au moins six à 12 mois. Vers 9h15 GMT, le titre gagnait 1,45 %, à 3,43 euros après avoir atteint plus tôt 3,60 euros (+6,5 %).