La Société générale a fait état, hier, d'une contraction de son résultat net plus prononcée qu'attendu par le marché au deuxième trimestre en raison de dépréciations dans ses activités en Russie et dans la gestion d'actifs, et elle entend désormais ralentir le rythme de la réduction de la taille de son bilan. La banque française, qui avait il y a tout juste un an dû abandonner ses objectifs financiers pour 2012 à cause de la crise de la zone euro, explique dans un communiqué avoir passé des dépréciations de 200 millions d'euros sur sa filiale américaine de gestion TCW et de 250 millions sur sa filiale russe Rosbank. Son résultat net pour le deuxième trimestre a du coup reculé de 42% à 433 millions d'euros. Sur la période, les revenus de la SocGen ont baissé de près de 4% tandis que ses provisions pour risque de crédit ont reculé de plus de 30%. "Nous en sommes à près de 60% de notre programme de réduction de bilan dans la BFI (banque de financement et d'investissement), donc nous allons continuer à réduire le bilan (mais) à un rythme moins soutenu", a déclaré Séverin Cabannes, le directeur général délégué de la SocGen, lors d'une interview. A la Bourse de Paris, l'action SocGen, qui avait ouvert en baisse de près de 1%, est repartie dans le vert et gagnait 2% à 18,375 euros à 09h20, surperformant l'indice bancaire européen (+0,6%). "La rentabilité nous paraît durablement amoindrie en raison d'une persistance des difficultés à l'international et des effets de la transformation de la banque", relève de son côté Pierre Chedeville, analyste chez CM-CIC Securities. Cinq milliards d'euros d'actifs cédés au 2ème trimestre Emportée l'an dernier dans une tornade boursière qui a provoqué un effondrement de sa capitalisation boursière, la Société générale a lancé, comme d'autres banques européennes, une vaste restructuration de sa BFI, entraînant près de 1 600 suppressions de postes. Interrogé sur de nouvelles mesures de réduction des effectifs, Séverin Cabannes a estimé qu'il était encore "trop tôt pour en parler". Il a également souligné qu'il était difficile à ce stade de faire des prévisions de résultats pour le reste de l'année. Au cours du deuxième trimestre, l'établissement bancaire a à nouveau cédé pour 5 milliards d'euros d'actifs financiers, portant à plus de 21 milliards d'euros le montant des cessions réalisées depuis le mois d'octobre. Ailleurs en Europe, des banques comme l'allemande Deutsche Bank et la suisse UBS sont elles aussi durement touchées par la crise qui plombe les résultats de leur BFI. La Société générale, dans son communiqué, indique être confiante dans sa capacité à atteindre un ratio de fonds propres "core tier one" compris entre 9% et 9,5% à l'horizon de fin 2013 selon les nouvelles normes prudentielles de Bâle III, et ce sans appel au marché. Alors que des sources proches du dossier évoquent une possible cession de la filiale américaine de gestion d'actifs, Séverin Cabannes s'est refusé à tout commentaire sur le sujet. "Nous ne faisons jamais de commentaire sur les rumeurs ni sur nos éventuelles cessions d'actifs", a-t-il dit. Société Générale n'exclut aucune option concernant sa filiale grecque Geniki Société Générale est ouverte à toutes les options concernant sa filiale grecque Geniki, à laquelle elle a déjà très fortement réduit son exposition, a indiqué, hier, le directeur général délégué de la banque française, Bernardo Sanchez Incera. Nous sommes en train de réduire les actifs, nous réduisons les coûts. Nous sommes ouverts à toutes les possibilités qui nous permettraient de terminer cette affaire, a déclaré M. Sanchez Incera lors de la conférence de presse de présentation des résultats de SocGen. Entre la fin de l'année 2011 et le 30 juin 2012, les encours de crédit de Geniki ont notamment été réduit de 2,6 milliards à 2,1 milliards d'euros, tandis que les dépôts progressaient dans le même temps, passant de 1,8 à 2 milliards d'euros. La filiale grecque de la banque rouge et noir, qui a désormais accès au dispositif public d'accès à la liquidité bancaire (ELA) dans ce pays, n'a en outre pas recours au refinancement du groupe. Crédit Agricole, également présent en Grèce à travers sa filiale Emporiki, est aussi susceptible d'en sortir, après que la banque grecque Alpha Bank a annoncé mardi avoir déposé une offre sur la totalité du capital d'Emporiki. Aucun accord n'a cependant encore été trouvé dans ce dossier, avait précisé Alpha Bank.