BMW a fait fi des difficultés du marché automobile en Europe en publiant, hier, le deuxième meilleur bénéfice trimestriel de son histoire, illustrant ainsi le gouffre croissant entre les constructeurs automobiles européens généralistes et ceux qui sont spécialisés dans le haut de gamme. Mais même si les résultats du groupe allemand sont ressortis légèrement supérieurs aux attentes, les investisseurs ont rapidement vendu le titre en Bourse, qui reculait de 3,52% à 58,67 euros peu après l'ouverture, plus forte baisse des valeurs de l'Eurostoxx 50. Les opérateurs de marché s'attendaient à ce que BMW dépasse plus largement les attentes après la bonne surprise venue la semaine dernière des résultats de Daimler. Le bénéfice opérationnel de BMW s'est élevé à 2,27 milliards d'euros sur la période avril-juin. Le bénéfice net sur le deuxième trimestre est ressorti à 1,277 milliard et le chiffre d'affaires à 19,2 milliards, contre des estimations de marché de respectivement 1,372 milliard d'euros et de 19,2 milliards. BMW a fait état d'une marge opérationnelle pour les activités automobiles stable à 11,6%, réaffirmant au passage sa prévision d'une marge comprise entre 8% et 10% sur l'ensemble de 2012. "Ces chiffres sont toujours bons, ils ne sont juste pas exceptionnellement élevés", a commenté dans une note Max Warburton, analyste chez le courtier Bernstein. Le constructeur a également réitéré sa prévision d'un nouveau bénéfice imposable record pour 2012. "Nous prévoyons toujours de dépasser en 2012 les volumes de vente et le résultat avant impôt enregistrés l'année dernière", a commenté le directeur général Norbert Reithofer dans un communiqué. Parallèlement, deux sources ont dit que BMW prévoyait de renforcer ses effectifs à hauteur de 3 200 emplois à plein temps d'ici la fin de l'année afin de régler un conflit de longue date avec les syndicats allemands sur l'embauche de travailleurs intérimaires. Ces annonces contrastent avec le plan de restructuration mis en place par PSA Peugeot Citröen qui prévoit la suppression de 8 000 emplois. Le constructeur français a accusé sur les six premiers mois de l'année une perte nette, part du groupe, de 819 millions d'euros. De son côté, Renault a publié vendredi dernier des résultats semestriels impactés par la dégradation du marché automobile en Europe mais est parvenu à rester bénéficiaire sur la période.