L'euro reculait nettement face au dollar, avant-hier, après être monté à son plus haut niveau depuis un mois, dans un marché passé de l'optimisme au scepticisme à mesure que progressait une conférence de presse du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi. Peu avant la clôture, l'euro valait 1,2147 dollar contre 1,2223 dollar la veille en clôture. L'euro baissait également face à la monnaie nippone, à 94,99 yens contre 95,91 yens la veille. Le dollar aussi perdait du terrain face à la devise japonaise, à 78,21 yens contre 78,44 yens la veille. La livre britannique progressait face à l'euro, à 78,38 pence pour un euro, mais reculait face au billet vert, à 1,5496 dollar. La devise helvétique regagnait un peu de terrain face à l'euro, à 1,2011 franc pour un euro, et baissait face au dollar, à 0,9888 franc pour un dollar. L'once d'or a terminé à 1 597 dollars au fixing du soir contre 1 599 dollars la veille. La devise chinoise a fini à 6,3674 yuans pour un dollar contre 6,3687 dollars la veille. Peu après le début d'une conférence de presse de M. Draghi faisant suite au maintien du taux d'intérêt directeur de l'institution à 0,75%, l'euro était monté vers la mi-journée à 1,2405 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 5 juillet. Les cambistes ont en effet dans un premier temps salué le fait que l'institution se tenait prête à intervenir sur le marché obligataire, à prendre de nouvelles mesures exceptionnelles contre la crise, et que l'euro était "irréversible" selon M. Draghi. Mais la tendance s'est rapidement retournée, "les marchés (digérant) le fait que la BCE n'a rien fait de concret pour régler les problèmes de l'Espagne", commentait Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com, pour qui le seuil de 1,20 dollar pour un euro était de nouveau en vue. En effet, pour certains observateurs, les paroles de la BCE ne se transformaient pas en actions, l'institution ne semblant pas prête à agir de façon imminente et insistante de nouveau sur l'idée que les gouvernements des pays de la zone euro doivent agir pour sortir la région de la crise. "Il semble que la BCE s'est rangée à la rhétorique allemande et qu'ainsi l'austérité reste le mot d'ordre pour régler la crise", expliquait Mme Brooks. La semaine dernière, des propos de M. Draghi lors d'une conférence à Londres avaient déclenché un regain d'espoir sur le fait que l'institution pourrait décider d'intervenir sur le marché obligataire, comme le lui réclame notamment l'Espagne dont les taux d'emprunt à long terme évoluent à des niveaux très élevés, jugés ingérables sur la durée. Ces espoirs avait permis à l'euro de rebondir nettement en fin de semaine dernière, quelques jours après être tombé à 1,2043 dollar, son niveau le plus faible depuis juin 2010. Ainsi "les deux derniers jours ont été difficiles pour les marchés, deux des principales banques centrales mondiales refusant de faire le nécessaire pour redresser leurs économies qui déclinent pourtant rapidement", notait Craig Erlam, analyste chez Alpari UK. En optant la veille pour un statu quo sur sa politique monétaire, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait déçu les attentes des cambistes qui espéraient voir des signaux nets annonçant de nouvelles mesures d'aide à une économie dont la reprise montre des signes d'essoufflement.