Il n'y avait pas grand monde, dimanche dernier, à la salle Ibn Zeydoun où était projeté en avant- première, Les expulsés de Omar Chouchane. Attention, il ne faut pas croire que le film est en 35 mm, mais c'est plutôt un téléfilm réalisé par un inconnu du bataillon artistique dans le cadre de la manifestation, “ Alger, capitale de la culture arabe 2007”. Omar Chouchane signe, là, son premier long métrage après avoir réalisé quelques courts qui n'ont pas fait grand bruit. Le rendez-vous “ d'Alger, capitale de la culture arabe ”, aurait, ainsi, permis à de nombreux inconnus, de bénéficier d'une subvention de 1 milliard de centimes chacun afin de monter un projet cinématographique. La commission de lecture du commissariat de cette manifestation, a avalisé une quarantaine de projets filmiques dont 22 longs métrages. Le bal des projections continue donc, sans pour autant qu'il y ait une œuvre parmi la dizaine qui a été projetée qui fasse sensation. La production est, certes là, mais la qualité est invisible dans ces produits qui naissent et meurent dans le silence. Les expulsés est un film à mi-chemin entre le polar et le drame. Ecrit par Omar Chouchène, le scénario tourne autour d'une histoire sociale dont les héros, Mustapha et Omar, deux jeunes voisins et amis au chômage, rêvent de voyager en quête de bonheur et d'argent. Rien de plus classique chez les jeunes de chez nous qui continuent encore à rêver du mythique “ bateau australien ”. Les deux jeunes iront, d'abord, tenter leur chance à l'étranger. La police du pays d'accueil les expulse car étant en situation irrégulière. Là aussi, le propos est aussi classique qu'actuel. Pour mettre une bonne dose de drame dans ce téléfilm, le réalisateur se tourne vers les amours ou plutôt les mariages impossibles. C'est que, après son expulsion, Omar tout comme son pote Mustapha traversent une série d'épreuves et de tribulations. Omar aime, comme un fou, une fille et cet amour qui a duré des années n'a pu aboutir faute de moyens. Profitant du désespoir de Omar, “ Labrek ”, un dealer de drogue, lui propose de travailler avec lui moyennant une forte somme d'argent. Croyant trouver son salut dans cette nouvelle activité, Omar succombe à la tentation et embarque avec lui son ami dans une aventure au dénouement incertain. Durant leur voyage pour se procurer la drogue, les deux compères se heurtent à beaucoup de problèmes. Malgré le thème tragique abordé dans ce film, le réalisateur a opté pour la comédie tant appréciée par le public. Un public qui s'est bidonné de rire, sans pour autant qu'il réagisse au jeu limité et aux séquences peu convaincantes du film. Mais le réalisateur reconnaît avoir travaillé avec de nouveaux comédiens, issus notamment du théâtre “ Essindjab ” de Bordj Menaïel, outre des comédiens connus à l'instar d'Arezki Siwani, Malika Belbey, Fadhila Ouabdesselam et des jeunes talents tels Malek Hadar, Imène Younes et Amar Zawidi qui a interprété le rôle de Omar. C'est devenu très courant. Un réalisateur qui n'a pas beaucoup d'argent ou même s'il en a, préfère puiser dans les viviers des écoles pour dénicher des têtes inconnues et donc peu coûteuses. Il arrive à ce qu'on soit surpris par une prestation, mais la plupart du temps l'inconsistance du jeu rajoute de la fadeur à l'œuvre.