Nestlé est toujours en pleine forme: la multinationale a vu son bénéfice net bondir de 8,9% au premier semestre 2012 par rapport à la même période de 2011. Il a atteint 5,1 milliards de francs. Parallèlement, le géant alimentaire suisse a vu ses ventes enregistrer une croissance organique de 7,5% à 44,1 milliards de francs, selon un communiqué rendu public, avant-hier. Nestlé a continué à afficher de belles performances, et reste bien positionné pour atteindre ses objectifs annuels. Le bénéfice net du géant alimentaire vaudois a grimpé de 8,9% à 5,1 milliards de francs. La Bourse a bien réagi, le titre Nestlé affichant une des meilleures performances de la matinée. Le chiffre d'affaires a lui aussi nettement augmenté en comparaison avec les six premiers mois de l'an passé. Dans le détail, la croissance organique du groupe s'est montée à 6,6%, composée d'une croissance interne réelle de 2,9% et d'une hausse des prix de 3,7%. S'y ajoutent un effet des taux de change monétaire pour -1,8%, et +2,7% d'acquisitions nettes de cessions. Les montants ont surpassé les attentes des analystes et les investisseurs ont réagi positivement: l'action Nestlé caracolait en tête de l'indice principal de la Bourse suisse, dans un marché d'ensemble légèrement positif. Progression partout Au niveau géographique, toutes les régions ont progressé, mais les affaires ont à nouveau été beaucoup plus dynamiques dans les marchés émergents que dans les marchés développés. La zone Asie/Océanie/Afrique a réalisé une croissance organique de 11,6% à 9,2 milliards de francs. Investissements et innovation en ont été les moteurs, de même qu'une stratégie différenciée, échelonnée des produits à positionnement populaire jusqu'aux articles haut de gamme, explique Nestlé. Les ventes ont très bien évolué en Chine, en Afrique et au Moyen-Orient. La croissance au Japon s'est accélérée en cours d'année, stimulée notamment par une intensification du marketing sur internet. La zone Amériques, principale contributrice aux ventes avec 13,4 milliards de francs, a inscrit une croissance de 5,7%. La confiance des consommateurs envers la conjoncture est restée faible en Amérique du Nord, ce qui a mis sous pression plusieurs catégories de produits d'alimentation, par exemple les surgelés. Du côté de l'Amérique latine, les principales sources de croissance ont été le café soluble et le chocolat. Et les ventes de produits pour animaux de compagnie y ont bondi. Europe plus lente La zone Europe affiche la plus modeste hausse: +2,4% à 7,4 milliards de francs. Les poids lourds tels que Nescafé, KitKat et Herta ont assuré de solides progressions dans leurs catégories. L'environnement s'est détérioré, surtout dans le Sud, mais l'entreprise a pu garder les parts de marché gagnées l'an dernier. France, Grande-Bretagne et Bénélux étaient les marchés les plus performants en Europe occidentale. Ukraine, région adriatique et Roumanie se sont distinguées en Europe centrale et de l'Est. Dans les eaux en bouteille, Nestlé Waters a amélioré ses ventes de 5,6% à 3,6 milliards de francs. L'Amérique du Nord a poursuivi sur sa lancée de 2011, tant dans la grande distribution que via les livraisons au bureau et à domicile. Le marché européen s'est en revanche caractérisé par un début de saison lent comparé à l'année passée. Nestlé a toutefois pu tirer son épingle du jeu en Grande-Bretagne en y accroissant ses ventes de plus d'un dixième. Nespresso toujours au top Quant à la division Nutrition, elle enregistre des ventes de 3,8 milliards de francs (+5,7%). La nutrition infantile a cartonné, surtout dans les marchés émergents. La nutrition de performance a profité du remodelage de sa palette de produits consistant à se focaliser sur les athlètes de haut niveau. Enfin, la division regroupant les autres activités a grimpé de 9,6% à 6,7 milliards de francs. Nespresso, en particulier, a encore réussi à inscrire un taux de croissance à deux chiffres élevé "dans un environnement économique et concurrentiel exigeant". L'exercice ayant démarré conformément aux attentes de Nestlé, le groupe confirme son objectif d'une croissance organique annuelle de 5-6%. Il souligne toutefois que l'environnement commercial restera "exigeant" au second semestre. Nestlé a convaincu les analystes, nette hausse de l'action L'action Nestlé est en verve, avant-hier matin, à la Bourse suisse. Les résultats semestriels publiés avant l'ouverture sont supérieurs aux attentes des analystes. La multinationale de Vevey a par ailleurs confirmé ses prévisions, tout en tablant sur un environnement commercial toujours exigeant au 2ème semestre. À la mi-séance, l'action Nestlé prenait 1,8% à 60,75 francs, dans des volumes importants, près de 2,5 millions de titres ayant alors été échangés, pour une moyenne journalière d'un peu plus de 4,5 millions. Le SMI était alors en hausse de 0,3%. Par une stratégie de croissance consistante et claire, Nestlé livre trimestre après trimestre des résultats fiables et des plus solides, a commenté la banque Notenstein. Principal moteur de la croissance, les marchés émergents et les produits "premium". Même les marchés saturés semblent offrir des opportunités de croissance grâce aux tendances comme la Health Nutrition, le Wellness, les repas pris en dehors du domicile, note son analyste. La nominative Nestlé pourrait, selon lui, atteindre de nouveaux sommets, la solidité de son dividende en fait la valeur de base de tout portefeuille. L'analyste de Vontobel salue aussi des chiffres tous supérieurs à ses attentes. Une croissance en Europe du sud, un cash-flow supérieur, la confirmation des perspectives avec une amélioration des marges au S2 - voici quelques uns des points positifs. L'analyste atteste à l'action un objectif de cours de 60 francs et un rating "hold". La BC de Zurich note que le ratio cours/bénéfice de 17,1 est 10% supérieur à la moyenne historique mais qu'il faut relativiser la prime de 33% par rapport au SPI en raison du caractère défensif du titre. Le consensus pour l'ensemble de l'exercice est trop bas, au vu des résultats du 1er semestre, selon la banque zurichoise, qui est à "surpondérer" sur le titre. Jefferies reste à "buy" avec un objectif de cours de 69 francs et prévoit un ratio cours/bénéfice 2013 de 19 à 20, sur la base d'une prévision de croissance organique de 6,9% d'ici 2016. Natixis détonne un peu sur ses confrères en restant à "neutral" sur le titre, avec un objectif de cours de 53 francs, nettement inférieur au cours actuel. Faible impact des taux de change L'effet des taux de change a eu un faible impact négatif sur la croissance (-1,8%), alors que les acquisitions, nettes des cessions, ont eu un effet positif de 2,7%. Le cash-flow opérationnel du groupe a plus que doublé sur un an, à 5,1 milliards de francs, par rapport aux 2,1 milliards de francs du 1er semestre 2011. Le résultat opérationnel courant s'est établi à 6,6 milliards de francs, en hausse de 6,3%, laissant une marge de 15%, inférieure de 10 points de base à celle de l'an dernier sur la période correspondante, précise le communiqué. La croissance organique a été de 12,9% sur les marchés émergents et de 2,6% sur les marchés développés. Le bénéfice récurrent par action ressort à 1,63 franc, soit 12,4% de plus à taux de change constants. Paul Bulcke, administrateur délégué de Nestlé, se félicite de ces résultats. "Notre performance au premier semestre illustre combien notre feuille de route stratégique est pertinente dans la nouvelle réalité d'aujourd'hui. Elle témoigne de notre exécution rapide et disciplinée et démontre que nous faisons les bons choix au bon moment", déclare-t-il notamment, cité dans le communiqué. Pression des coûts compensée Nestlé note que la pression des coûts des matières premières a causé une augmentation des coûts des produits vendus de 50 points de base, qui a été compensée par les économies engendrées par le programme "Nestlé Continuous Excellence" et par une adaptation des prix "en temps opportun". En revanche, les coûts de distribution ont diminué de 30 points de base, notamment en raison des gains d'efficacité et les coûts de marketing et administratifs ont baissé de 20 points de base. Les investissements de recherche et développement sont restées inchangées, avec une part de 1,6% du total des ventes. Par ailleurs, Nestlé reconfirme ses prévisions pour l'ensemble de l'année, à savoir une croissance organique de 5% à 6% et une amélioration de la marge et du bénéfice récurrent par action à taux de change constants.