Nouveau record pour le roi de l'agroalimentaire. Nestlé a réussi à faire croître ses ventes de 4,1 % en 2009, à 108 milliards de francs suisses, soit 73,5 milliards d'euros. «Nous avons été capables de croître bien plus rapidement que notre industrie», se félicite Paul Bulcke, le directeur général, tout en soulignant que l'année a été «turbulente et pleine de défis». Le résultat opérationnel a augmenté, à 13,1 milliards de francs suisses, et la marge opérationnelle est passée de 14,3% à 14,6 %. Alors que la plupart de ses concurrents ont fait repartir leurs ventes en volume après avoir consenti des baisses de tarif, Nestlé a réussi à augmenter ses prix. Ces derniers ont encore progressé de 1,1 % en moyenne en 2009, après une hausse de 5,5 % en 2008. Certains produits plus chers de la gamme ont traversé l'année de façon spectaculaire. Les ventes de «Nespresso» ont encore grimpé de près de 30 %, pour atteindre 3 milliards de francs suisses. Les plus forts taux de croissance ont été enregistrés par les divisions boissons (Nescafé), produits pour animaux (Purina, Friskies) et confiserie (Kit Kat). Toutefois, les ventes en Europe n'ont augmenté que de 0,3 %. La croissance de Nestlé a été tirée par les pays émergents. Les ventes ont augmenté de 6,5 % dans la zone Amérique, grâce aux performances réalisées au Brésil, et de 6,7 % dans la zone Asie, Afrique et Océanie (dopée par la Chine), qui a enregistré la meilleure rentabilité du groupe, à 16,7 %. Croissance élevée en 2010 C'est justement dans ces régions que «Nestlé» investit pour l'avenir. Que ce soit en Inde, en Chine ou en Afrique, le groupe travaille pour que les clients du futur se familiarisent avec ses marques. «Nous essayons de pénétrer les zones rurales», confie Frits van Dijk, directeur pour l'Asie, l'Océanie et l'Afrique. «Dans les dix années à venir, un milliard de nouveaux consommateurs de pays émergents pourront acheter nos produits chaque jour», assure Paul Bulcke. L'Afrique, où Nestlé possède 26 usines, a «été la zone qui a reçu ces deux dernières années les investissements les plus importants en usines et lignes de production», explique Frits van Dijk. En 2009, «Nestlé» a ouvert une usine de bouillons «Maggi» en Chine, où sont établis trois de ses centres de recherche et développement, et une autre de café soluble Nescafé au Mexique. ` Selon la multinationale, il s'agit des «plus grandes au monde». «Pour 2010, je prévois une croissance organique plus élevée de nos activités que celle de 2009», assure Paul Bulcke. Le directeur général compte encore accroître la marge opérationnelle. Encore faut-il souhaiter que la situation des pays mûrs, l'Europe en tête, ne se dégrade pas. «Le feu est éteint mais il faut encore panser les plaies», prévient toutefois Paul Bulcke, qui rappelle qu'en Europe, le taux de chômage n'a commencé à augmenter que récemment.