La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton est en Turquie, hier, pour des entretiens avec des responsables turcs et des militants de l'opposition syrienne, en vue de préparer une transition démocratique dans une Syrie post-Assad, selon des responsables américains. D'après ces responsables qui ont requis, l'administration Obama prépare de nouvelles sanctions contre le régime du président syrien Bachar el-Assad. Elles interviendront en complément de sanctions existantes, visant le cercle proche de Bachar el-Assad, dont tous les membres de son gouvernement. La cheffe de la diplomatie américaine doit également annoncer lors de son déplacement à Istanbul une aide humanitaire supplémentaire de 5,5 millions de dollars (4,4 millions d'euros), portant à 82 millions de dollars (66,7 millions d'euros) l'assistance fournie par les Etats-Unis depuis le début du soulèvement, en mars 2011. Mme Clinton doit s'entretenir notamment avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, le président Abdullah Gul et le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu,à, l'heure où nous mettons sous presse, aucune information n'a encore filtré sur cette visite, nous y reviendront dans notre prochaine édition. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit s'unir Lakhdar Brahimi, pressenti pour succéder à Kofi Annan comme médiateur international en Syrie, a appelé, avant-hier, le Conseil de sécurité des Nations unies à s'unir. Le Conseil de sécurité de l'ONU et les Etats de la région doivent s'unir pour permettre une transition politique dès que possible, a indiqué l'ancien ministre des Affaires étrangères algérien dans un communiqué commun du groupe des Elders (anciens), qui réunit des personnalités œuvrant au règlement des conflits dans le monde. Des millions de Syriens réclament la paix à grands cris. Les grandes puissances ne peuvent plus rester divisées et ignorer ainsi cette demande pressante, a-t-il ajouté. Les Syriens doivent s'unir en tant que nation pour trouver une solution. C'est la seule manière de garantir que tous les Syriens pourront vivre ensemble en paix, dans une société fondée non pas sur la peur des représailles mais sur la tolérance, écrit encore M. Brahimi dans cette tribune des Elders. Combats à Alep et à la périphérie de Damas Les combats entre forces syriennes et insurgés se poursuivaient, avant-hier, à Alep et à la périphérie de la capitale Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). D'après le témoignage d'habitants cités par l'OSDH, pilonnages et combats continuent à faire rage à Alep. A Damas, des habitants ont entendu de fortes explosions, provenant de bombardements sur des positions à la périphérie de la ville. Les médias officiels syriens ont affirmé mercredi dernier, que les forces gouvernementales avaient repris à l'insurrection le quartier de Saladin à Alep. Mais selon des militants de l'opposition, les rebelles tentaient de repousser l'offensive terrestre de l'armée syrienne, malgré le manque de munitions. Après la prière du vendredi, des manifestations ont eu lieu dans de nombreux endroits du pays, réclamant à la communauté internationale des armes pour l'insurrection. "Donnez-nous des canons anti-aériens. Ou est votre conscience?", demandait notamment un manifestant à Kfar Zeita, dans la province de Hama. Des journalistes d'une chaîne de télévision enlevés à Damas Des hommes armés ont enlevé trois journalistes syriens et leur chauffeur, avant-hier, dans un faubourg de la capitale Damas, a annoncé, hier, leur employeur, la chaîne de télévision privée pro-gouvernementale Al-Ikhbariya. Selon le directeur général de la chaîne Aimad Sarah, les quatre employés ont été enlevés dans le faubourg d'Al-Tal, au nord de Damas. Des insurgés de l'Armée syrienne libre sont présents à Al-Tal, où de violents combats les opposent aux forces gouvernementales. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins six personnes ont été tuéesavant-hier, par des bombardements de l'armée syrienne. Les hommes de l'ALS disent de leur côté ne pas viser les journalistes et n'ont pas revendiqué de tels enlèvements, mais l'insurrection est constituée de différents groupes. Depuis le début du soulèvement contre le régime en mars 2011, les journalistes de la presse officielle ont fait l'objet de plusieurs attaques. Londres va fournir cinq millions de livres aux rebelles La Grande-Bretagne va fournir une aide supplémentaire de cinq millions de livres sterling (6,3 millions d'euros) à l'insurrection syrienne, a annoncé, avant-hier, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Londres n'enverra pas d'armes, mais des équipements de communication dont des téléphones par satellite, des groupes électrogènes et des équipements médicaux, a précisé M. Hague dans une tribune publiée par le quotidien "The Times". Les contacts diplomatiques avec la branche politique de l'Armée syrienne libre vont par ailleurs être intensifiés, a ajouté le chef de la diplomatie britannique. "Il ne s'agit pas de prendre parti dans une guerre civile", explique-t-il. Mais "le risque de chaos et de vide total du pouvoir est si important que nous devons à présent établir des relations avec ceux qui pourraient gouverner la Syrie à l'avenir", fait-il valoir. Et "la population syrienne ne peut pas attendre que la roue de la diplomatie tourne. Beaucoup d'autres personnes mourront sans aide urgente", avertit le ministre. Londres, dans ses contacts avec l'opposition syrienne, insistera sur la nécessité du droit international et des droits de l'homme, "quels que soient les horreurs perpétrées par le régime" actuel, selon William Hague.