Pour la onzième journée consécutive, les bombardements et les affrontements faisaient rage, hier, dans les quartiers d'Alep aux mains des rebelles, ont indiqué des militants syriens. Le bastion des rebelles à Sakhour, dans le nord-est d'Alep, était bombardé, hier, alors que des combats ont éclaté dans d'autres quartiers de la ville, notamment celui de Saladin (sud-ouest), rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé à Londres. Les rebelles ont annoncé avoir remporté plusieurs victoires autour d'Alep, notamment la prise de la ville d'El-Bab et un point de contrôle de l'armée stratégique à Anand. Selon l'ONU, environ 200 000 personnes ont fui les combats à Alep, certains réfugiés arrivés en Turquie ont décrit une ville dévastée par les bombardements. Le gouvernement syrien a défendu son offensive contre Alep auprès de l'ONU en affirmant que la ville était aux mains de "mercenaires terroristes", financés par le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie. Des mercenaires qui utilisent les gens comme boucliers humains et commettent des "crimes effroyables". La bataille d'Alep, capitale commerciale du pays comptant trois millions d'habitants, s'avère plus longue que celle de Damas, où l'armée gouvernementale a écrasé l'insurrection. Au moins 40 policiers syriens ont été tués, hier, dans des combats et la prise par les rebelles de deux commissariats dans le sud d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des centaines de rebelles ont attaqué deux commissariats de police à Salhine et Bab Nairab (sud) et au moins 40 policiers ont été tués durant les combats qui ont duré des heures, a affirmé Rami Abdel Rahamne, président de l'OSDH, qui se base sur un réseau de militants.Parmi les morts figure le chef du poste de police de Salhine, où trois véhicules ont été détruits. Outre ces commissariats, les rebelles avaient attaqué à l'aube au lance-roquettes RPG le siège du tribunal militaire et une branche du parti Baas au pouvoir dans la ville, selon l'OSDH. Observateurs de l'ONU pris pour cible Dans le reste du pays, les violences se poursuivaient également. Un convoi transportant des observateurs de l'ONU, dont leur chef, le général Babacar Gaye, a été la cible d'une attaque dimanche, a indiqué, avant-hier, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "Heureusement, personne n'a été blessé", a-t-il ajouté lors d'un point de presse. Une porte-parole de l'ONU a précisé que le convoi avait été touché par des tirs à l'arme légère près de Homs (centre de la Syrie), sans indiquer s'il s'agissait d'une attaque de l'armée régulière. Obama et Erdogan pour accélérer la transition sans Assad Le président des Etats-Unis Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan veulent accélérer la transition politique en Syrie et le départ de Bachar al-Assad, a affirmé, avant-hier, la Maison Blanche après une conversation téléphonique entre les deux dirigeants. MM. Obama et Erdogan ont parlé au téléphone aujourd'hui (lundi) pour coordonner leurs efforts afin d'accélérer la transition politique en Syrie, avec un départ de Bachar al-Assad et en répondant aux aspirations légitimes des Syriens, a précisé la présidence américaine dans un communiqué. De même source, les deux dirigeants ont évoqué leur inquiétude grandissante vis-à-vis des attaques sans pitié du régime syrien contre son propre peuple, le plus récemment à Alep, et la situation humanitaire qui est en train de se détériorer dans toute la Syrie, par la faute des exactions du régime. Le président et le Premier ministre ont aussi promis de coordonner leurs efforts pour aider le nombre de plus en plus important de Syriens déplacés, non seulement en Syrie, mais aussi en Turquie et dans toute la région, a expliqué la Maison Blanche. Défection du chargé d'affaires syrien en GB Le chargé d'affaires syrien en Grande-Bretagne Khaled el-Ayoubi a fait défection, a annoncé, avant-hier, le Foreign Office. Plus haut responsable diplomatique syrien en Grande-Bretagne, le chargé d'affaires a quitté ses fonctions en signe de protestation contre les actes "violents et accablants" du régime de Bachar el-Assad, précise le ministère britannique des Affaires étrangères. Le chargé d'affaires Khaled el-Ayoubi a informé les autorités britanniques qu'il ne "voulait plus représenter un régime qui a commis des actes aussi violents contre son propre peuple, et de ce fait est incapable de poursuivre ses fonctions", a indiqué un porte-parole du Foreign Office.