Une bombe attachée à un camion-citerne a explosé, hier matin, à l'extérieur d'un hôtel de Damas où séjournent des observateurs des Nations unies, blessant au moins trois personnes, a rapporté la télévision officielle syrienne. L'explosion a légèrement endommagé le Dama Rose Hotel. Des fenêtres ont été brisées. Aucun des blessés n'appartiendrait à l'ONU. Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont revendiqué l'attentat qui visait selon eux une réunion de militaires dans un bureau de l'état-major à Damas, a affirmé le commandant Maher al-Nouaïmi, chef du bureau de coordination du commandement de l'ASL en Syrie. Cette opération vise à remonter le moral de l'ASL et à dire à Bachar al-Assad et à son commandement que nous pouvons mener des opérations bien étudiées car nous connaissons ce qui se passe dans leurs rangs, a-t-il ajouté. Je ne sais pas combien il y a eu de morts mais 150 personnes participaient à cette réunion, dont 10 officiers en charge de réprimer les manifestations à Damas, a-t-il souligné. Un militaire sur place a affirmé à qu'une seule explosion avait eu lieu, faisant 5 blessés Le 18 juillet, un attentat revendiqué par les rebelles avait visé une réunion de l'appareil sécuritaire à Damas, tuant quatre hauts responsables du régime, dont le beau-frère du président Bachar al-Assad, Assef Chawkat. Clinton évoque avec ses homologues occidentaux la fin du régime Assad La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a discuté par téléphone avec plusieurs ministres des Affaires étrangères occidentaux des moyens de coordonner leur action pour accélérer le départ du président syrien Bachar al-Assad, a indiqué mardi dernier, sa porte-parole. A la suite d'un week-end de pourparlers en Turquie, Mme Clinton a tenu une conférence téléphonique durant plus d'une heure lundi avec les ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique William Hague, allemand Guido Westerwelle, et turc Ahmet Davutoglu, a indiqué le département d'Etat. Les ministres ont évoqué le soutien à apporter à l'opposition en Syrie afin de précipiter la chute du régime Assad, accusé de réprimer dans le sang une révolte populaire, ainsi que la situation des réfugiés et la transition post-Assad, a précisé la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland. Moscou appelle l'Occident à ne pas saboter l'accord de Genève Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé,hier,l'Occident à ne pas saboter l'accord de Genève sur les principes d'une transition politique en Syrie proposée fin juin. Nous sommes convaincus qu'il ne faut pas saboter ce qui a été fait à Genève, a déclaré M. Lavrov aux journalistes, au cours d'une visite au Bélarus. Nous allons demander dans les prochains jours à nos partenaires (occidentaux) une réponse claire, s'ils soutiennent ce qu'ils ont signé à Genève. Si oui, pourquoi ne prennent-ils pas de mesures pour le mettre en œuvre, a-t-il ajouté. Il faut que tout les acteurs extérieurs fassent pression sur toutes les parties syriennes et arrêtent d'inciter l'opposition à poursuivre la lutte armée, a poursuivi M. Lavrov. Leon Panetta accuse l'Iran de mettre sur pied une milice pro-régime Les Gardiens de la révolution iraniens mettent sur pied une milice chiite en Syrie favorable au régime de Bachar al-Assad pour combattre l'opposition, a dénoncé, avant-hier, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta. L'Iran essaie de mettre sur pieds, essaie de former une milice en Syrie pour combattre pour le compte du régime. Nous voyons une présence grandissante de l'Iran (en Syrie, ndlr) et cela nous inquiète beaucoup, a déclaré M. Panetta au cours d'une conférence de presse. Tout à ce que cela va aboutir, franchement, c'est de prolonger la souffrance des Syriens, a regretté le chef de Pentagone, selon qui l'Iran ferait mieux de réfléchir à son implication. Cette milice est composée de Syriens généralement chiites, pour certains alaouites, comme le président Bachar al-Assad, a observé le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey. Elle est formée selon lui sur le modèle de l'Armée du Mahdi en Irak, une puissante milice chiite dirigée par Moqtada Sadr, qui avait vigoureusement combattu les forces américaines en Irak. Le retour des déplacés n'est pas une mission de l'ONU Un membre du gouvernement syrien a affirmé, avant-hier, que le retour dans leur foyer des Syriens déplacés par les violences n'est pas une mission de l'ONU, après un entretien avec la secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires humanitaires, Valérie Amos. Le secrétaire d'Etat chargé de la Réconciliation nationale, Ali Haïdar, a estimé que la priorité était l'arrêt de la violence et que le retour des Syriens déplacés dans leur lieu de résidence était une mission du gouvernement syrien et non de l'ONU ou des institutions internationales. Il n'est pas possible de traiter la situation humanitaire dans n'importe quelle région sans prendre en compte la situation sécuritaire qui y prévaut et la violence qui l'entoure, a-t-il estimé. Le Premier ministre Waël al-Halqi a fait valoir quand à lui la capacité de la Syrie à résister, à dépasser la crise et à réaliser la réconciliation, la sécurité et la stabilité, selon les médias officiels. Près de 158 000 Syriens ayant fui le pays vers le Liban, la Jordanie, la Turquie ou l'Irak, sont enregistrés auprès du HCR mais le nombre réel de réfugiés peut être estimé au double.