La visite d'Etat du président des Emirats arabes unis, Cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, en Algérie, durant deux jours, a permis de discuter de plusieurs questions d'actualité arabes, régionales et internationales. Mais la part du lion a été réservée au renforcement des relations bilatérales. Ainsi, les deux parties ont élaboré un communiqué à travers lequel elles ont énuméré les différents volets abordés par les dirigeants des deux pays lors des entretiens. D'ailleurs, ils ont noté avec satisfaction la convergence des vues à l'égard des différentes questions examinées. Pour ce qui de la consolidation des relations, les deux parties ont exprimé leur volonté de les raffermir davantage et ce, dans les domaines économique, commercial, de l'investissement et du partenariat au mieux des intérêts communs. A ce propos, ils se sont entendus pour renforcer le partenariat et de développer les investissements bilatéraux sur des bases réalistes en adéquation avec ces mutations dans les différents secteurs. Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements aux plans arabe et international. Le président Bouteflika a exprimé son soutien à la position de l'Etat des Emirats arabes unis, qui reste attachée à une solution pacifique pour le règlement de la question de l'occupation des trois îles émiraties, la grande et la petite Tomb et Abou Moussa, et ce à travers des négociations bilatérales ou la présentation de cette affaire devant la Cour internationale de justice (CIJ). Evoquant les derniers développements sur la scène palestinienne, les deux parties ont fait part de leur profonde préoccupation à l'égard de la situation qui prévaut dans les territoires palestiniens, affirmant leur soutien à la légitimité de l'Autorité nationale palestinienne qui œuvre à réaliser une entente nationale pour la défense des intérêts nationaux du peuple palestinien. S'agissant du processus de paix au Proche-Orient, les deux présidents ont exprimé leur souhait d'aboutir à un retrait israélien total de l'ensemble des terres palestiniennes occupées. A cet égard, ils ont convenu de lancer un appel à la communauté internationale et aux membres du quartette à agir pour mettre fin aux pratiques israéliennes barbares contre le peuple palestinien désarmé exposé à un embargo et à des incursions quotidiennes. L'autre sujet d'actualité évoqué lors des entretiens est la situation en Irak ; les deux parties ont abordé avec un intérêt particulier et une grande préoccupation l'évolution de la situation en Irak, soulignant la nécessité d'amorcer un processus politique sur la base de la représentativité de toutes les factions irakiennes et la formation d'un gouvernement représentatif de l'ensemble des tendances du peuple irakien.Les deux parties ont appelé les frères au Liban à faire prévaloir le dialogue pour une convergence de vues autour de toutes les questions de l'heure en vue de préserver l'unité et l'indépendance du Liban. Les deux pays ont également mis l'accent sur le droit des Etats à l'accès à la technologie nucléaire à des fins pacifiques plaidant pour un règlement pacifique du conflit autour du programme nucléaire iranien. Ils ont recommandé de faire de la région du Proche-Orient une région exempte d'armes de destruction massive (ADM), appelant Israël à adhérer sans plus tarder au Traité de non prolifération des armes nucléaires et à soumettre ses installations nucléaires au système de garanties global de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Concernant la situation au Darfour, les deux parties ont exprimé leur soutien absolu aux efforts consentis par le gouvernement soudanais pour le traitement de la situation au Darfour loin de toute pression ou ingérence étrangère. Par ailleurs, les deux parties ont condamné le terrorisme sous toutes ses formes et quelle qu'en soit l'origine. Ainsi, elles ont souligné le soutien des deux pays à tout effort régional ou international de lutte contre le terrorisme et à la tenue d'une conférence internationale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sous l'égide des Nations unies et l'adoption d'une convention internationale pour l'éradication de ce fléau tranfrontalier. Concernant la question du Sahara Occidental, les deux parties ont affirmé leur appui aux efforts de l'ONU qui ont donné lieu à un dialogue direct, à New York, entre le Maroc et le Front Polisario sous l'égide de l'ONU, affirmant qu'ils ne ménageront aucun effort pour appuyer cette démarche visant à mettre en œuvre la résolution du Conseil de Sécurité n° 1754 du 30 avril 2007. Parvenir à une solution juste et durable de la question du Sahara Occidental conformément à la légalité internationale contribuera, sans nul doute, à assurer un climat favorable à l'instauration d'une coopération maghrébine élargie qui permettra de rétablir la sécurité et la stabilité escomptées dans la région. A noter que l'Algérie et les Emirats arabes unis sont, désormais, liés par 22 documents juridiques couvrant la majorité des domaines de coopération, dont, l'investissement, l'exonération fiscale, le dessalement d'eau de mer, l'information, la culture, la jeunesse et les sports et le tourisme. Par ailleurs, neuf projets sont actuellement en cours d'examen dans les domaines de l'environnement, la formation professionnelle, des Affaires religieuses et des PMI. Au volet commercial, les échanges entre les deux pays ont atteint en 2006 près de 130 millions de dollars. Le parachèvement de la mise sur pied du Conseil mixte des hommes d'Affaires des deux pays en application du mémorandum d'entente signé en 2006 entre les deux chambres de commerce et d'industrie des deux pays, contribuera également à la consolidation de ces relations bilatérales.