Les principales Bourses européennes ont ouvert sans grande tendance, hier, marquant une pause après avoir atteint des plus hauts de 13 mois sur des espoirs d'actions concertées des responsables politiques pour endiguer la crise en zone euro. À Paris, le CAC 40 cédait 0,05% (-1,62 point) à 3.485,92 points dans les premiers échanges. À Francfort, le Dax reculait de 0,08% et à Londres, le FTSE perdait 0,09%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 grappillait 0,01%. "Nous devrions assister à une séance de consolidation après plusieurs semaines consécutives de gains. Les investisseurs garderont l'espoir d'une intervention des banques centrales mais resteront attentifs au calendrier diplomatique cette semaine", estime Saxo Banque dans sa note matinale. Plusieurs rencontres sont prévues dans les prochains jours entre les responsables politiques allemands et grecs et entre le président français François Hollande et la chancelière Angela Merkel. Les investisseurs guetteront des signes d'avancées dans la résolution de la crise de la dette en zone euro. Depuis plusieurs semaines, les indices boursiers enregistrent un rally estival porté par des attentes d'intervention des banques centrales de part et d'autre de l'Atlantique au mois de septembre pour soutenir l'économie. Les investisseurs attendent aussi de la Banque centrale européenne (BCE) qu'elle précise ses mesures visant à résoudre la crise européenne, notamment sur son programme de rachats de dette souveraine. En attendant les grands rendez-vous du mois prochain, le volume d'affaires reste très faible sur les marchés d'actions qui devraient donc essentiellement se mouvoir à court terme sur des éléments techniques, d'autant plus que très peu d'indicateurs économiques sont au programme cette semaine. Paris marque une pause en début de séance (+0,10%) La Bourse de Paris évoluait autour de l'équilibre, hier, dans les premiers échanges (+0,10%), au début d'une séance dépourvue de rendez-vous majeur, alors qu'elle avait progressé la semaine dernière grâce à des espoirs d'interventions en zone euro. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 prenait 3,65 points à 3 492,03 points. Vendredi, il avait gagné 0,23% et terminé proche des 3 500 points. Parmi les valeurs, Pernod Ricard était en légère hausse (+0,10% à 86,38 euros). Patrick Ricard, le président emblématique du groupe français de vins et spiritueux, est décédé brutalement vendredi à l'âge de 67 ans. Il avait lâché les rênes opérationnelles du groupe en 2008, mais avait conservé la tête du conseil d'administration. Les valeurs bancaires tiraient le marché parisien vers le haut à l'image de Crédit Agricole (+0,63% à 4,34 euros) et Société Générale (+1,69% à 21,92 euros). BNP Paribas avançait moins vite (+0,14% à 35,05 euros). Quelques poids lourds du CAC 40 avaient plus de mal, comme Total (-0,10% à 40,34 euros) et Sanofi (-0,38% à 66,30 euros). Enfin, NYSE Euronext restait à 20,70 euros, soit sa clôture de vendredi. Le CME, le premier opérateur boursier mondial par la capitalisation, envisage de lancer sa propre bourse européenne des produits dérivés, selon des médias américains, venant concurrencer les deux grands marchés européens des dérivés, Eurex (groupe Deutsche Börse) et Liffe (groupe NYSE Euronext). Londres: le FTSE reste à l'équilibre dans un marché toujours peu animé La Bourse de Londres évoluait à l'équilibre, hier matin, dans un marché toujours calme en l'absence de publication ou d'annonce majeures. L'indice FTSE-100 des principales valeurs restait stable par rapport à la clôture de vendredi, gagnant tout juste 0,35 point à 5 852,77 points, dans les premiers échanges. "L'activité devrait rester faible aujourd'hui en l'absence de publication statistique et de nouvelles fraîches", ce qui pourrait encourager les prises de bénéfices, a commenté Markus Huber, analyste chez ETX Capital. Les banques étaient bien orientées à Londres, comme Lloyds Banking Group (+2% à 34,9 pence) et Barclays (+1,11% à 195 pence), dont l'ancien directeur Bob Diamond a vivement contesté durant le week-end les conclusions d'un rapport de la Commission des Finances du Parlement britannique sur les manipulations du Libor. Un rapport met notamment en cause la sincérité du témoignage apporté par M. Diamond lors de son audition par les parlementaires membres de la commission, le 4 juillet dernier. Le groupe de spiritueux Diageo progressait de 0,83% à 1 700,5 pence, avant la publication de ses résultats jeudi, suivi par le brasseur SABMiller (+0,39% à 2 806 pence). Parmi les valeurs moyennes, le groupe minier Lonmin continuait sa chute, perdant 4,30% à 612 pence, après les violences meurtrières qui ont perturbé sa production en Afrique du Sud. La direction de la mine de Lonmin à Marikana, qui a sommé les mineurs grévistes de reprendre le travail, hier matin, a annoncé qu'elle ne demanderait pas à ses employés non grévistes de reprendre leur poste si la police considère qu'ils sont en danger. Francfort: le Dax sans direction (+0,12%) L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort oscillait autour de l'équilibre hier, dans un marché creux où certaines actions se distinguaient toutefois, à l'instar de Metro ou de SAP, ce dernier profitant d'un entretien résolument optimiste donné par son co-patron. Le Dax grignotait 0,12% à 7 049,66 points, peu après l'ouverture tandis que le MDax (valeurs moyennes) était quasi inchangé (-0,06%) à 11 221,17 points. SAP prenait 0,98% à 52,50 euros. L'un de ses deux patrons, Jim Hagemann Snabe, s'est dit dans un entretien publié par le quotidien Süddeutsche Zeitung "optimiste" quant aux objectifs de court et moyen terme du fabricant de logiciels. Il a par ailleurs jugé "probables" de nouvelles grandes acquisitions, après déjà quelques achats de belle taille ces dernières années. Metro avançait de 1,21% à 24,77 euros. Dans un entretien paru samedi, son directeur financier se dit décidé à tout faire pour que l'action se maintienne au sein de l'indice Dax, malgré une capitalisation en chute libre, et laisse entrevoir de probables cessions massives d'actifs immobiliers. Deutsche Bank au contraire perdait 1,85% à 26,23 euros, enregistrant la plus forte baisse du début de séance. La presse américaine a fait état ce week-end d'une enquête contre la première banque allemande pour blanchiment d'argent. En cause, des transferts de milliards de dollars pour des pays soumis à des sanctions internationales, tels l'Iran ou le Soudan. Suisse : ouverture juste en rouge La Bourse suisse a ouvert, hier, sur une note juste négative, avant de repasser brièvement dans le vert. Les variations de cours restent, comme vendredi, très faibles. On manque d'impulsions pour continuer sur la lancée positive de l'été, notent les courtiers. En raison de l'absence de nouvelles, le marché reste sans orientation. Dans les premiers échanges, le SMI perdait 0,23% à 6 514,29 points, le SLI 0,20% à 963,84 points et le SPI 0,17% à 6 023,22 points. Au SMI, sans information spécifique, Transocean (-1,4%), Logitech (-1,0%) et Givaudan (-0,6%) occupaient le bas du tableau. A part cela, Julius Bär perdait 0,7%, qui avait déjà perdu plus de 10% la semaine dernière dans un marché en légère progression, après l'annonce de l'acquisition des affaires hors USA de BofA Merrill. Syngenta, Adecco et Actelion reculaient de 0,5% environ. Roche cédait 0,2% et Novartis 0,3%. UBS (-0,2%) perdait aussi un peu de terrain. Dans la presse dominicale, le président du conseil d'administration Axel Weber a estimé que l'institut est sur la bonne voie dans le renforcement de son capital. "Je suis confiant que le renforcement nécessaire du capital se fera plus rapidement que prévu", a-t-il notamment déclaré. CS perdait aussi 0,2%. Après ses chiffres semestriels de vendredi, Swiss Life gagnait 0,3% et faisait partie du petit groupe des gagnants. UBS a relevé légèrement l'objectif de cours et confirmé "buy". Keefe, Bruyette & Wood's est par ailleurs monté à "outperform" sur Zurich Insurance (+0,3%), après ses résultats semestriels publiés jeudi. SGS, Sonova et Schindler (+0,4% chacun) faisaient encore mieux. ABB, Holcim et Swatch étaient également dans le vert. Au SPI, Leclanché (-6,9%) et à un moindre degré Swisslog (-1,1%) étaient pénalisés par des résultats semestriels jugés décevants. Adval Tech n'était pas traité, après la publication de ses chiffres intermédiaires. Tokyo: le Nikkei clôture quasi stable (+0,09%) La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier quasi stable (+0,09%), hésitant à poursuivre sa récente tendance haussière en l'absence d'indicateurs internationaux rassurants. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grappillé 8,66 points à 9 171,16 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau s'est effrité de son côté de 0,15%, lâchant 1,15 point à 764,66 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,32 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La séance a ouvert en hausse assez franche, les investisseurs achetant à la faveur d'une amélioration du moral des consommateurs américains mesurée dans une étude publiée vendredi par l'Université du Michigan. L'atmosphère est meilleure depuis plusieurs séances sur les marchés, certains opérateurs se lançant de nouveau dans des achats "risqués" d'actions, en raison d'une accalmie visible sur le front de la dette européenne. Si aucune mauvaise nouvelle n'est récemment venue du vieux continent, la croissance mondiale laisse en effet à désirer, avec des ralentissements inquiétants non seulement en Europe, mais aussi aux Etats-Unis et en Chine. Un certain nombre d'investisseurs a, conformément à ce point de vue, vendu des titres en seconde partie de séance afin d'empocher des bénéfices. Cette attitude a réduit quasi à néant les gains enregistrés par le Nikkei en début de journée, malgré l'effet positif d'un repli du yen assez nourri ces derniers jours. Les titres des firmes exportatrices profitent en général de l'affaiblissement du yen, qui élève mécaniquement la valeur de leurs revenus tirés de l'étranger, une fois convertis en monnaie nippone. Mais ces secteurs ont cette fois connu une fortune mitigée. Parmi les constructeurs d'automobile, Toyota a ralenti de 0,91% à 3 245 yens et Nissan de 0,75% à 789 yens, tandis que Honda a grappillé 0,18% à 2 647 yens. Parmi les constructeurs d'électronique, Sharp en grande difficulté financière a encore chuté de 5,43% à 174 yens, Sony montant légèrement de 0,21% à 946 yens et Panasonic de 0,51% à 591 yens. Au milieu de cette ambiance indécise, les banques ont perdu un peu de terrain: Mizuho Financial Group 0,75% à 131 yens, Mitsubishi UFJ Financial Group 0,54% à 368 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 0,55% à 2 500 yens.