Les principales Bourses européennes ont ouvert en nette hausse, hier, poursuivant pour la troisième séance consécutive un rebond déclenché par la perspective de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) prendre des mesures de soutien au crédit et à l'économie. Peu après l'ouverture, le CAC 40 progresse de 1,06% (+34,86 points), repassant au-dessus du seuil des 3 300 points à 3 315,81 points. À Francfort, le Dax gagne 0,84% et à Londres, le FTSE 0,45%. À Milan, l'indice MIB bondit de plus de 2,50% alors qu'à Madrid, l'indice IBEX progresse de 1,56%, effaçant ses pertes initiales liées à l'annonce d'une contraction de 0,4% de l'économie du pays au deuxième trimestre. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 avance de 1,17%. "Les marchés ont atteint un niveau qui intègre une action de la BCE. Cela crée une situation où (le président de la BCE, Mario) Draghi va devoir mettre ses actes en accord avec ses propos au risque de voir les marchés s'effondrer plus rapidement encore qu'ils ne se sont repris", prévient toutefois Andrew Taylor, stratégiste chez GFT. La perspective d'une initiative européenne pour enrayer la crise de l'euro devrait faciliter le déroulement de l'adjudication par l'Italie de 3 à 5,5 milliards d'euros, principalement de titres à 5 et 10 ans. Les taux à 10 ans italiens, qui avaient touché un plus haut depuis janvier à 6,6% en début de semaine dernière avec les craintes sur la solvabilité de l'Espagne, reviennent sous le seuil de 6%, à 5,88%. L'annonce d'un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis à 1,5% en rythme annualisé au deuxième trimestre a ravivé l'espoir de voir la Fed engager un troisième cycle d'assouplissement quantitatif à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire mardi et mercredi. Paris veut croire à des mesures de soutien en zone euro La Bourse de Paris évoluait en nette hausse, hier matin (+1,08%), poursuivant sur sa lancée des dernières séances grâce au discours volontariste des dirigeants de la zone euro décidés à enrayer la crise. L'indice CAC 40 prenait 35,47 points à 3 315,66 points, dans les premiers échanges. Vendredi, il avait gagné 2,28% après avoir bondi jeudi de 4,07%. Le marché parisien était toujours soutenu par l'espoir d'une intervention des dirigeants européens pour enrayer la crise de la dette et soulager les pays les plus vulnérables. Les valeurs bancaires tiraient une nouvelle fois le marché parisien vers le haut, sur fond d'optimisme en zone euro, à l'image de BNP Paribas (+2,85% à 31,05 euros), Crédit Agricole (+2,93% à 3,44 euros) et Société Générale (+2,83% à 18,51 euros). De nombreux résultats d'entreprises continuaient par ailleurs d'animer la cote parisienne, à commencer par ceux du groupe aérien Air France-KLM (+10,22% à 4,29 euros) très bien accueillis, notamment quant aux perspectives de la société. En revanche, JCDecaux chutait lourdement (-10,38% à 16,36 euros) après des résultats décevants au premier trimestre. Air Liquide (-0,38% à 91,35 euros) ne parvenait pas non plus à convaincre les marchés, malgré son objectif de parvenir à augmenter son bénéfice net en 2012. Altran grimpait (+5,46% à 3,98 euros). Le groupe dit s'attendre à une "progression significative" de sa rentabilité au premier semestre 2012, après un chiffre d'affaires en hausse au deuxième trimestre. Eramet souffrait (-4,93%à 83,78 euros) en raison d'un chiffre d'affaires en baisse au deuxième trimestre. Parmi les autres résultats, ceux de Recylex (+5,73% à 2,40 euros) étaient salués au contraire de ST Dupont (-6,45% à 0,29 euro). Boursorama était lui en faible hausse de 0,18% à 5,60 euros. Enfin, Accor prenait 1,60% à 27,00 euros après l'annonce de 110 millions d'euros de cessions au fonds immobilier hôtelier singapourien A-Htrust nouvellement créé, dont il prend une participation de 6,9%. Londres : en hausse dans l'espoir d'une action de la BCE La Bourse de Londres évoluait en hausse hier, les investisseurs tablant sur une intervention de la BCE cette semaine pour venir au secours de la zone euro. L'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 15,70 points, soit 0,28%, à 5 642,91 points, peu après l'ouverture. "Les marchés européens débutent la semaine de bonne humeur, se montrant optimistes sur l'annonce de nouvelle mesures de soutien par les principales banques centrales cette semaine", a commenté Ishaq Siddiqi, analyste chez ETX Capital. En particulier, "l'appétit pour le risque a été relancé grâce aux attentes d'une réponse agressive de la Banque centrale européenne lors de sa réunion de jeudi", a-t-il ajouté. Les valeurs du secteur financier étaient bien orientées, comme l'assureur Aviva (+1,89% à 291,8 pence) ou la banque Barclays (+0,92% à 168,5 pence). Les industriels étaient également en faveur, comme le motoriste Rolls-Royce (+0,91% à 883,5 pence) ou le groupe de défense BAE Systems (+0,77% à 313,7 pence). Le principal perdant était Reckitt Benckiser (-1,69% à 3.482 pence), à la suite de la publication de ses résultats. De même, le groupe minier Anglo American (-1,69% à 1.862 pence) et l'éditeur Pearson (-1,06% à 1.217 pence) continuaient de reculer après avoir annoncé des résultats décevants la semaine dernière. Francfort: le Dax en hausse de 0,61% en milieu de matinée La Bourse de Francfort évoluait en hausse, hier matin, portée par les espoirs d'action de la Banque centrale européenne (BCE) et les déclarations volontaristes des responsables politiques européens pour protéger la zone euro. Peu après l'ouverture, l'indice Dax des trente valeurs vedette de la Bourse de Francfort prenait 0,61% à 6 730,22 points tandis que le MDax des valeurs moyennes progressait de 0,44% à 10 902,04 points. Du côté des valeurs, Deutsche Bank (+2,18% à 24,885) profitait du relâchement de la tension en zone euro et prenait la tête du Dax, à la veille de ses résultats du deuxième trimestre. Les explications de la première banque allemande sont attendues aussi sur le scandale du Libor alors que selon plusieurs médias un au moins de ses traders pourrait y avoir trempé. Commerzbank gagnait elle 0,57% à 1,24 euro. Siemens grimpait de 1,30% à 67,77 euros alors que le président de son conseil de surveillance a rejeté dans un entretien avec le Süddeutsche Zeitung l'idée d'une fusion avec ThyssenKrupp évoquée dans la presse. RWE, dont la note de la dette a été dégradée vendredi par Standard & Poor's, prenait 0,60% à 32,01 euros. Selon les médias allemands, le groupe énergétique pourrait faire baisser la pression en se séparant de sa filiale tchèque Net4Gas. Sur le MDax, Continental, dont le patron n'excluait pas des acquisitions et un retour sur le Dax dans un entretien à l'hebdomadaire WirtschaftsWoche, prenait 1,14% à 73,33 euros. Suisse : la hausse continue, nouveau plus haut de l'année La Bourse suisse a entamé la semaine sur une hausse modérée et tend depuis à accentuer quelque peu ses gains. L'élan de la fin de semaine passée se maintient et la tendance haussière depuis début juin reste active. Le SMI gagnait 0,525 à 6 395,7 points, dans les premiers échanges. Le SLI montait de 0,62% à 946,64 points et le SPI de 0,505 à 5 910,58 points. Les cycliques Logitech (+1,8%), Transocean (+1,1%) et Nobel Biocare (+1,4%) étaient parmi les plus recherchées. Les financières progressaient nettement, à l'image de CS (+2,1%), UBS (+1,8%) et Swiss Life (+1,6%). CS a annoncé avoir placé avec succès la tranche B de son emprunt convertible Mandatory and Contingent Convertible Securities (MACCS). Cette seconde tranche a été souscrite à 96,6% et le reste a été placé auprès d'investisseurs stratégiques, qui avaient souscrit la première tranche. Au total, le CS a placé 3,8 milliards de francs de convertibles. L'émission fait partie des mesures annoncées le 18 juillet dernier pour renforcer le capital de la banque de 15,3 milliards de francs au total. Barclays et HSBC ont réduit l'objectif de cours de l'action CS. Barclays à 15,50 francs et recommandation "underweight" est proche du cours actuel. HSBC a réduit son objectif, plutôt irréaliste actuellement, à 24 francs de 39 francs et a maintenu "overweight". Swiss Re, Zurich Insurance et Richemont gagnaient 1% ou juste un peu moins. Dans le camp des poids lourds, Nestlé avançait de 0,3%, Roche et Novartis de 0,5% chacune. L'UE a homologué Afinitor de Novartis pour le traitement de la forme la plus répandue de cancer du sein. Cela n'a pas étonné après la recommandation positive du comité délibérateur de la Commission. Cette homologation constitue une étape importante pour Novartis, a cependant relevé Vontobel. Syngenta jouait la lanterne rouge avec un recul de 1,25. ING a réduit sa recommandation à "sell" de "hold" en raison de chiffres semestriels inférieurs aux attentes. Sika et Holcim reculaient marginalement. Sur le marché élargi, Dufry perdait 1,5% après avoir ouvert dans le vert dans le sillage de ses chiffres semestriels. Le chiffre d'affaires a un peu déçu, alors que la marge EBITDA a dépassé les attentes. Tokyo : le Nikkei gagne 0,80%, rassuré par l'Europe La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier en hausse de 0,80%, les déclarations de plusieurs leaders européens en faveur de l'euro favorisant le retour d'un optimisme prudent parmi les investisseurs. A la clôture, l'indice Nikkei des valeurs vedettes a gagné 68,80 points (+0,80%) à 8 635,44 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a, pour sa part, gagné 5,30 points (+0,73%) à 731,74 points. Le volume des transactions est resté faible, avec 1,32 milliard de titres échangés sur le premier marché. Selon Naoki Fujiwara, gérant chez Shinkin Asset Management, le marché a désormais les yeux tournés vers la BCE qui se réunit jeudi, et pourrait décider d'intervenir sur le marché obligataire. "L'issue de cette réunion pourrait modifier complètement la direction du marché", a déclaré M. Fujiwara à Dow Jones Newswires. Les valeurs des groupes japonais les plus dépendants du marché européen ont bénéficié de ce climat. Konica Minolta a gagné 5,77% à 550 yens, Olympus 1,31% à 1 465 yens, Ricoh 1,74% à 527 yens, Bridgestone 2,83% à 1 779 yens. Fujifilm a connu une des plus fortes hausses du Nikkei (+6,20% à 1 388 yens) après avoir annoncé vendredi un bénéfice d'exploitation meilleur que prévu au premier trimestre 2012-2013. Nissan, qui a maintenu ses objectifs ambitieux pour l'exercice malgré un premier trimestre difficile, a pris 1,24% à 736 yens. Mitsubishi Motors a bondi de 4,17% à 75 yens. Le constructeur automobile a annoncé avant la clôture un bénéfice d'exploitation en hausse de 22% sur un an au premier trimestre, grâce aux compressions de coûts. En revanche, Fujitsu a dégringolé de 12,46% à 295 yens. Le groupe d'informatique a fait état vendredi d'un creusement de ses pertes et d'un effritement de ses ventes au premier trimestre. Le fabriquant d'engins de chantier Komatsu (-1,82% à 1 731 yens) a été victime d'informations du quotidien Nikkei selon lesquelles il s'apprêterait à annoncer la première baisse de son bénéfice d'exploitation en dix trimestres en raison d'un recul de ses ventes en Chine.