Un gazoduc codétenu par le groupe pétrolier français Total a été saboté au Yémen dans la nuit de lundi à mardi, provoquant une interruption de l'approvisionnement en gaz du terminal de Belhaf (sud), a annoncé mardi un responsable local. Selon un responsable yéménite qui a requis l'anonymat, l'attentat est clairement l'œuvre d'Al-Qaïda, qui demeure actif dans la province de Chabwa (sud), où l'explosion a eu lieu. Des hommes armés inconnus ont placé dans la nuit de lundi à mardi une charge explosive sur le gazoduc au niveau du village de Zahira, a affirmé de son côté le directeur de la sécurité de la province Chabwa, le général Ahmad Saleh Omari. L'approvisionnement en gaz du terminal a été interrompu, selon le responsable. Le gazoduc long de 320 km relie la province de Marib au terminal de Balhaf, sur le Golfe d'Aden. L'attaque s'est produite en dépit des mesures de protection mises en place par l'armée après des attaques répétées ces derniers mois, en particulier de la part d'Al-Qaïda, fortement implantée dans le sud du Yémen. La dernière attaque remontait au 14 mai. Et un sabotage précédent le 30 mars avait contraint Yemen LNG, détenue en partie par le groupe pétrolier français Total, à interrompre ses exportations de gaz liquéfié depuis Belhaf pendant trois semaines. Le Yémen a commencé à exporter son gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de Balhaf en novembre 2009. Total est actionnaire à près de 40% de l'usine de liquéfaction de gaz Yemen LNG, un investissement de 4,5 milliards de dollars, soit le plus grand jamais réalisé au Yémen, un des pays arabes les plus pauvres.