L'armée yéménite poursuivait, hier, son offensive visant à déloger les combattants d'al-Qaïda de deux villes dans le sud du pays, tuant 37 d'entre eux en deux jours selon des sources tribales. Aucune confirmation de ce bilan n'a pu être obtenue de source hospitalière. L'armée a fait état, dimanche dernier, de la perte de douze soldats. Les échos des combats étaient entendus depuis Aden, principale ville du sud du Yémen, qui est à 30 minutes de route de la ville de Zinjibar, capitale de la province d'Abyane, aux mains d'al-Qaïda depuis près d'un an. L'offensive lancée, samedi dernier, est la plus importante opération contre al-Qaïda dans le sud du Yémen et vise notamment à déloger les combattants intégristes de Zinjibar et de la ville voisine de Jaar. Selon un responsable tribal, les combattants extrémistes ont perdu 21 hommes à Zinjibar dimanche et hier. Dix autres combattants d'al-Qaïda ont péri dans un raid de l'aviation yéménite contre l'une de leurs positions à Chaqra, ville côtière, selon une autre source tribale. Des supplétifs de l'armée ont fait état de la mort de six autres membres du réseau près de la ville de Loder. Selon une source militaire, l'armée a tendu hier une embuscade aux combattants d'al-Qaïda à l'ouest de Jaar et a capturé sept d'entre eux.Le réseau, qui opère sous l'appellation des Partisans de la Charia, a renforcé son implantation dans le sud et l'est du pays à la faveur de la contestation qui a emporté l'ancien président Ali Abdallah Saleh. «La décision du Yémen de poursuivre les éléments terroristes est irréversible», a assuré le président Abd Rabbo Hadi en recevant dimanche à Sanaa John Brennan, conseiller du président américain Barack Obama pour la sécurité nationale. En réaction, al-Qaïda, dont des éléments sont également visés par des attaques de drones américains ayant fait neuf morts samedi soir, a saboté dans la nuit de dimanche à lundi un gazoduc de la province de Chabwa (sud-est), selon un responsable local. Selon les témoins, le sabotage a été précédé par des échanges de tirs entre gardes de la compagnie Yemen LNG et combattants d'al-Qaïda. Il n'a pas été possible de savoir dans l'immédiat si ce sabotage avait provoqué une interruption de l'approvisionnement en gaz du terminal de Belhaf sur le Golfe d'Aden. Agences