Le nouveau médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a déclaré avant-hier, être effrayé par sa mission, au début d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Quand vous m'avez appelé, j'étais honoré, flatté, touché et effrayé. Je suis encore dans cet état d'esprit, a affirmé M. Brahimi devant M. Ban Ki-moon, avant de s'entretenir avec des ambassadeurs à l'ONU. M. Brahimi, qui avait été critiqué par l'opposition syrienne pour ne pas appeler au départ du président syrien Bachar al-Assad, a aussi assuré que le peuple syrien serait sa priorité. Le peuple syrien passera avant tout. Nous mettrons ses intérêts au-dessus de tout. Nous tâcherons d'apporter de l'aide autant que nous pourrons, nous n'économiserons pas nos efforts, a déclaré M. Brahimi. Jeudi le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, a déclaré que la Syrie coopérerait avec Lakhdar Brahimi afin de mettre en place un dialogue national au plus vite. Ban Ki-moon a indiqué de son côté que Lakhdar Brahimi aurait pour tâche essentielle d'apporter en Syrie la paix, la stabilité, et la promotion des droits de l'Homme. La rencontre avec M. Ban constituait le premier geste officiel de l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères depuis sa nomination au poste de médiateur le 14 août en remplacement de Kofi Annan. M. Brahimi a rencontré ensuite dans l'après-midi l'ambassadeur français à l'ONU Gérard Araud pour évoquer les défis posés par sa mission et la situation en Syrie, a annoncé la mission française auprès de l'ONU. MM. Araud et Brahimi ont convenu d'organiser prochainement une réunion informelle entre le nouveau médiateur et les 15 membres du Conseil de sécurité, a indiqué la mission sur son compte twitter. Le général Gaye mission de l'ONU, quitte Damas Le général Babacar Gaye a quitté,hier, Damas, près d'une semaine après l'expiration du mandat de la mission d'observateurs de l'ONU qu'il dirigeait. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait décidé de mettre fin le 19 août à minuit à cette mission qui était chargée depuis avril de surveiller un cessez-le-feu jamais concrétisé.La Mission de supervision des Nations unies en Syrie (Misnus), qui a compté jusqu'à 300 observateurs, avait déjà dû interrompre ses patrouilles en juin en raison de la violence des combats et des bombardements sur le terrain .Le général Gaye avait accusé la semaine dernière l'armée syrienne et les combattants rebelles de ne pas protéger les civils dans ce conflit qui a fait près de 25'000 morts, en majorité civils, depuis mars 2011, selon le bilan d'une organisation syrienne. Le HCR déplore les heurts au Liban et Damas Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a déploré,hier, les affrontements au Liban et l'escalade militaire à Damas, qui limitent ses activités, alors que le flux de réfugiés ne cesse de croître, atteignant même un record en Jordanie. La détérioration de la sécurité au Liban freine notre travail d'aide aux réfugiés fuyant le conflit en Syrie, bien que les opérations se poursuivent, a déclaré Adrian Edwards, un porte-parole du HCR. Les affrontements entre quartiers rivaux de Tripoli (nord) continuent, ce qui a une incidence sur le rythme d'enregistrement (des réfugiés) dans notre nouveau centre dans la ville, a-t-il ajouté. Dans la vallée de la Békaa (est), les enlèvements de Syriens provoquent une insécurité qui perturbe aussi les opérations d'enregistrement du HRC, qui a recensé pour l'instant 51.000 réfugiés au Liban. Les réfugiés syriens sont en outre plus de 74.000 en Turquie, selon les autorités locales, qui ont annoncé la création de sept nouveaux camps afin de pouvoir accueillir jusqu'à 130 000 réfugiés, selon le HCR. Le HCR a également enregistré 15.900 réfugiés syriens en Irak et 61.002 en Jordanie (dont 17.040 attendent encore d'être enregistrés). Au total, le HCR a comptabilisé quelque 202.000 réfugiés dans la région. Dans ce pays, le flux de réfugiés a atteint un record dans la nuit de jeudi à vendredi, avec .200 personnes ayant traversé la frontière. Le record précédent était de 1.254 réfugiés le 21 août, selon le HCR. A Amman, le ministre jordanien de l'Information, Samih Maayatah, a déclaré que 2 324 réfugiés syriens avaient passé la frontière vers la Jordanie dans la nuit de jeudi à vendredi. Le nombre de réfugiés syriens qui passent chaque jour ne fait qu'augmenter, et cela accroît la pression sur le royaume, qui accueille environ 200 000 Syriens, a ajouté le ministre jordanien. Tous les Syriens réfugiés en Jordanie ne se font pas forcément enregistrer auprès du HCR. La ville d'Alep pilonnée par l'armée Sur le terrain, régime et rebelles sont engagés dans un conflit de plus en plus dur notamment à Alep, poumon économique du pays ravagé par plus d'un mois d'une bataille cruciale pour les belligérants. Dans la vieille ville d'Alep, "la plupart des gens sont partis", soutient un combattant rebelle. "Nous essayons d'aider un peu ceux sont qui sont restés. Ils nous soutiennent tous", assure-t-il. L'aviation pilonnait des quartiers tenus totalement ou partiellement par les rebelles. D'autres bastions hostiles au régime étaient de même bombardés comme la ville de Deraa, berceau de la contestation dans le Sud, des localités de la province d'Idleb (nord-ouest) et de Hama (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. 21 morts dans un bombardement à Deir Ezzor Au moins 21 personnes, dont 12 femmes et un enfant, ont été tuées, avant-hier, dans le bombardement par l'armée syrienne de deux immeubles à Mayadine, dans la province de Deir Ezzor, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces civils ont été tués dans le bombardement par l'aviation et par l'artillerie de deux immeubles résidentiels, dont l'un s'est complètement effondré et le second à moitié, selon un nouveau bilan de l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de témoins. Outre les morts, des dizaines de personnes ont été blessées dans cette ville de 55 000 habitants située sur l'Euphrate à 420 km à l'est de Damas, a ajouté l'organisation. Au total, les opérations de répression et les combats entre soldats et rebelles ont fait 92 morts -- 60 civils, 22 soldats et 10 rebelles, avant-hier,à travers le pays, selon le bilan provisoire quotidien de l'OSDH. Plus de 4000 morts depuis début août, mois le plus meurtrier Au moins 4000 personnes ont péri et quelque 200 corps non identifiés ont été retrouvés en Syrie depuis début août, a affirmé, avant-hier, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ce bilan fait de ce mois le plus meurtrier depuis le début en mars 2011 de la révolte. "Avant même sa fin, août est le mois le plus meurtrier avec la mort de plus de 3000 civils armés ou non, de 918 soldats et de 38 déserteurs", a déclaré l'OSDH. Depuis des semaines, les découvertes macabres se multiplient en Syrie, de nombreux cadavres de personnes, souvent exécutées sommairement, étant régulièrement retrouvés, notamment à Alep et à Damas, les deux plus grandes villes du pays. "A Damas, on a pu prouver que des corps appartenaient à des combattants (insurgés), à des militants ou à leurs proches", a expliqué l'OSDH.