Les combats se poursuivaient mardi en Syrie dans la capitale Damas et à Alep (nord) entre forces de sécurité syriennes et groupes armés, avec l'obstination de chaque partie à prendre le dessus, alors que la population continuait son exode vers les pays avoisinants. Sur le terrain, les forces de sécurité sont toujours à la poursuite des groupes armés à Damas avec une détérmination à garder le contrôle de la ville repris après des jours de combats, et les échanges de tirs entre les deux parties se sont à nouveau fait retentir dans la capitale syrienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Par ailleurs, à Alep, deuxieme ville et poumon économique de la Syrie, combats et attaques se sont succédé, et au moins quarante policiers syriens ont perdu la vie dans une attaque armée visant deux commissariats dans le sud de la ville, selon l'OSDH. Des groupes armés "ont attaqué deux commissariats de police à Salhine et Bab Nairab (sud) et au moins 40 policiers ont été tués durant les combats qui ont duré des heures", a indiqué Rami Abdel Rahamne, président de l'OSDH. Dans la nuit de lundi à mardi, les groupes armés ont attaqué avec des roquettes RPG le siège du tribunal militaire, un poste de police et une branche du parti Baath, au pouvoir, dans le quartier de Salhine, au sud d'Alep, selon l'ONG. Sur le plan diplomatique, la Russie a qualifié mardi la situation en Syrie, qui connaît une recrudescence quotidienne des violences, d'"urgente", alors qu'elle l'estimait auparavant "compliquée". Moscou a classé à présent la Syrie dans la liste des pays "dans un état d'urgence ou de conflit armé", alors qu'elle rejetait auparavant cette qualification. De son coté, le général Massoud Jazayeri, l'adjoint du chef de l'état-major des forces armées iraniennes, a lancé un appel lundi aux pays amis de la Syrie et ceux qui veulent la paix et la stabilité dans la région pour préparer le terrain à un dialogue entre le pouvoir et l'opposition. Le jour même, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a indiqué qu'un convoi transportant des observateurs de l'ONU dont leur chef, le général Babacar Gaye, a été attaqué dimanche dans le centre de la Syrie. Selon une porte-parole du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU, le convoi de cinq véhicules de la Misnus dans lequel circulait le général Gaye a été visé par "des tirs à l'arme légère" alors qu'il se trouvait entre Homs et Arsthan, sans faire de victimes. Les violences en Syrie ont fait lundi 93 morts, dont 41 civils, alors qu'à Alep, cinq rebelles et un civil ont été tués, ainsi que de nombreux soldats. Devant la poursuite des combats dans les principales villes syriennes, un afflux massif des réfugiés aux frontières de la Syrie a été constaté par les organisations humanitaires. Ainsi, plus de 900 Syriens sont arrivés dans le premier camp de réfugiés en Jordanie, inauguré dimanche, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), alors que les chiffres du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies parlent de plus de 267.000 Syriens qui ont quitté leur pays depuis mars 2011.