Les conditions de vie des habitants de la bande de Gaza vont s'aggraver d'ici 2020 si des mesures de redressement ne sont pas prises, ont averti, hier, des responsables de l'ONU. La population de Gaza va augmenter d'un demi million d'ici 2020 alors que son économie ne progressera que lentement. En conséquence, les gens de Gaza vont connaître des temps encore plus difficiles pour avoir un accès suffisant à l'eau, à l'élecricité ou pour envoyer leurs enfants à l'école, a affirmé dans un communiqué Maxwell Gaylard un responsable l'ONU pour l'aide humanitaire et au développement dans les territoires occupés palestiniens. Selon les estimations de l'ONU, la population de Gaza va passer de 1,6 million à 2,1 million en 2020 ce qui portera la densité de la population à 5.800 habitants au km2. Les infrastructures pour l'électricité, l'eau, l'hygiène publique et les services municipaux et sociaux ne se développent pas au même rythme que la population, a ajouté le communiqué. La demande d'eau va ainsi progresser de 60% alors que les dommages causés à la nappe aquifère risquent de devenir irréversibles sans une intervention immédiate. Plus de 440 écoles, plus de 800 lits d'hôpitaux et plus d'un millier de médecins supplémentaires seront nécessaires d'ici 2020, poursuit le communiqué. Les défis sont difficiles à relever en raison d'une situation politique difficile, du blocus autour de la bande de Gaza, d'un conflit violent et de la nécessité pressante d'une réconciliation entre Palestiniens, a également souligné le communiqué. Il faisait allusion à la rivalité entre les islamistes du Hamas qui contrôlent la bande de Gaza et l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas qui gère la Cisjordanie. Israël impose un blocus à Gaza depuis la capture d'un de ses soldats en juin 2006, finalement libéré en octobre 2011 en échange d'un millier de prisonniers palestiniens. Ce blocus a été renforcé en juin 2007 à la suite de la prise de contrôle du territoire par le Hamas. Israël en a ensuite annoncé l'assouplissement en juin 2010, sous intenses pressions internationales, tout en maintenant de sévères restrictions à la circulation des personnes et des biens, en particulier pour les exportations, ainsi qu'un strict blocus maritime de l'enclave. Par ailleurs, l'armée égyptienne a annoncé samedi avoir obstrué 120 tunnels utilisés pour les différents trafics avec la bande de Gaza depuis le début de l'opération lancée dans le Sinaï à la suite de l'attaque, attribuée à des islamistes extrémistes, qui avait coûté la vie à 16 gardes-frontières le 5 août. Ces tunnels sont devenus au fil des ans une source lucrative de revenus. Leur fermeture prolongée a porté atteinte notamment à l'activité du bâtiment.